Dimèsh m’vi skway a Zhiklè a ganzavar Mafahay, a n’gècè ndalinga. Chant d’offrande accompagné de la harpe Mafa et au rythme de la danse ndalinga. Offering song accompanied by the Mafa harp and to the rhythm of the ndalinga dance.
« Narә ujә yәwә da harә maɗi laki a daraja mәna », en Français : « Même une goutte d’eau dans la mer a sa valeur »
Explication : personne n’est insignifiant dans un groupe, chacun a son rôle à jouer et sa contribution à construire ensemble avec les autres
« A utsəkә ka dә huɗa », en Français : « Tu as la poule dans le ventre »
Explication: Le proverbe s’adresse à celui qui mange trop et qui mange de tout, comme si une fois dans son ventre, une poule qui y demeurent mange tout et il a à nouveau faim.
« A gәli a vaki kutәrә hiyә la”, en Français : « Le mil ne grandit pas en une journée »
Explication: Pour réaliser un projet, il faut de la patience. Ça ne se réalise pas du jour au lendemain, mais ça doit prendre du temps. Parfois, on ne s’aperçoit pas combien de temps et comment cela a pris, tout comme on ne peut s’avoir quand et comment le mil germe et grandit. (L’agriculture du mil est la principale activité économique des Parkwa).
« Wayә mәgә deke », en Français : « regardez ce fou là-bas ».
Explication: selon une dévinette Parkwa, il s’agit de la porte. Elle est assimilée à un fou parce qu’elle est statique, inerte et immobile. Le fou c’est celui qui ne veut pas travailler. Il refuse de bouger parce qu’il ne veut pas travailler et il se prend au piège quand le danger arrive.
« Ma tavә fәtәla ndi mudarә kәni farә ba sәda ŋgutsa », en Français : « Même quand on rase la tête les cheveux finissent encore par sortir »
Explication: ce proverbe était utilisé pour encourager les travailleurs au champ. Il faut en effet labourer le champ deux ou trois fois avant de récolter.
« Menә mәndә dzalә slɨrә laki a uzhә mbulә la », en Français: « Celui qui a mal a la dent ne mange pas le tamarin »
Explication: lorsqu’on mange des tamarins non murs, les dents s’aggacent. De même, celui qui est malade doit éviter de manger tout ce qui peut aggraver sa maladie.
« Gumba dә yәwә laki a tsamәla akә nda ndә yәwә ufuwә fa la », en Français: « le crapeau dans l’eau ne sais pas qu’il existe de l’eau chaude »
Explication: On peut se vanter, se divertir ou s’en foutre de tout; mais viendra un moment ou quelque chose va s’abattre sur nous à l’improviste, comme si on jettait un crapeau dans l’eau chaude.
« Na menә mbәɗәla sәkurә ɓurә sә ɗala la; Na menә mbәɗәla ɓurә sәkurә sә shehi la », en Français : « Le sucre ne peut pas remplacer le sel dans la sauce, ni le sel remplacer le sucre dans le thé »
Explication : Nous avons ici joint deux proverbes, mais en réalité qui disent la même chose. Quelque la valeur qu’on représente à certains endroits, quelque part nous devenons sans valeur voire même un vice. Sachons dans ce cas nous retirer pour laisser la place à qui elle revient de droit. Une fois que le sucre est versé dans la sauce, ou que le sel est versé dans le thé, même une forte dose de l’ingrédient normal ne pourra pas réparer le problème d’un côté comme de l’autre.
« Ba nәwalә ndәli hawә zlaɗa laki nәsa », en Français : « Un homme qui fuit devant un problème/un danger/une souffrance est une femme ».
Explication : Dans une famille, en cas de danger, c’est l’homme qui doit l’affronter tandis que la maman met les enfants à l’abri. En cas de souffrances et de problèmes, c’est le mari qui doit chercher les solutions, et subvenir aux besoins. Démissionner dans ces cas, c’est renoncer à la place de père de famille. Ce qui risque de créer un déséquilibre dans la famille en question.
« A nda gana shifi la », en Français : « La vie n’a pas de prix ».
Explication : La vie humaine n’est pas une valeur marchande. Il faut être prêt pour sacrifier tout si cela peut aider à sauver ne serait-ce qu’une vie. Jusqu’à récemment dans les sociétés traditionnelles, on voyait une grande mobilisation pour aider les malades mourants ou les femmes enceintes. Mêmes les ennemis jurés s’entraidaient dans ces situations.
« Dә vara kamba menә ŋә ndi tsamәla daraja ndәɗi yәwa », en Français : « C’est dans le désert qu’on reconnait l’importance d’une goute d’eau » (Oussalaka Jean Wadawa).
Explication : Quand on est dans le manque, même un apport minime a la valeur d’un grand don.
« Sayә a tsari ɓәlәvә kwa lәkutu ŋә ndi dzɨgә nafә mәna », en Français: « C’est quand les jujubes sont bons qu’on en jette l’arbre [avec des pierres] ».
Explication : Quand l’arbre a de bon fruits, on le harcèle, on jette des pierres dessus, etc. pour que ses fruits tombent et qu’on en mange. De même, dans la vie, quand les gens s’acharnent sur toi, cela peut être le signe de la grandeur de ta personnalité.
« Na manә ŋgәlalu ndi akә ndula ta da havә kayәutsәkә la », en Français: « On ne peut pas empêcher le chat sauvage de s’approcher du poulailler ».
Explication: Le chat sauvage se nourrissant des volailles, on peut dire qu’il est impossible d’éloigner un individu de là où se trouve la source de sa ration alimentaire. Le proverbe était destiné à encourager les populations à revenir au village pendant les pluies pour cultiver les terres, héritages des ancêtres. Jusqu’à nos jours, plusieurs Podoko travaillant dans l’informel dans les grandes villes (Yaoundé, Douala, Ngaoundéré, Kousseri, Garoua, etc.) pour gagner leur vie, reviennent toujours au village vers les mois de mai et juin. Ils cultivent les terres, recoltent et repartent aussitôt en ville. Parfois, le père de famille demeure en ville, mais sa famille fait toujours ce type de va-et-vient
« Mәtsәrә mbehә nawa, a mbehә tà pasla », en Français: « Le voleur vole les chèvres pour les égorger ».
Explication: Un voleur ne peut pas garder longtemps l’objet volé, ni chercher à le fructifier. “Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire”. Ceci est tellement réel dans le contexte traditionnel, où l’objet volé est grande et maniable.
« Zlavә kәda ɓekә zaɓi a ce daŋa la », en Français: « Un chien ne se montre pas faible chez lui ».
Explication: Au village, le chien est chargé de garder la maison. Lorsqu’il aboit, il fait preuve de son autorité sur son territoire. Peu importe sa peur ou sa faiblesse, le chien aboit toujours à la vue de tout inconnu (homme ou animal) qui s’approche de sa zone. De même l’homme doit aussi se montrer courageux et fort quand il faut défendre sa propriété ou les siens.
« Zlavә kәda uzhә ɗafә a patәwә la », en Français: « Le chien ne mange pas avec le choix ».
Explication: Dans presque tous les mythes et toutes les légendes traditionnelles Parkwa, les relations d’inimitiées sont symbolisées par le chien et le chat. Deux ennemis ne peuvent donc se mettre ensemble pour prendre un repas, à moins qu’ils ne se soient reconciliés. De même, la façon donc le repas est pris dans un environnement social, ou dans une famille, fait foi de l’état et de la santé de la relation entre les individus concernés.
« Nda mәndә kurә dzәgwa zhɨdә mәtɨ dә huɗә harә la », en Français: « Personne ne peut changer les lignes dans les paumes des mains ».
Explication: Il y a des voyants qui lisent à travers les lignes des paumes des mains pour prédire l’avenir de la personne. Et comme ces lignes ne changent pas, cela laisse à entendre que notre destin est tracé bien avant notre naissance, et que nous n’avons qu’à l’accepter. Mais cette explication est fanatique. Pourtant, on peut le comprendre dans un notre sens: Dieu a pour chacun un merveilleux plan que nul ne peut changer.
« A walalәda mehɨyaŋwә akә melɨya akә nda ndә kɨlәfә a dagala », en Français: « C’est la souris de la cuisine (mehɨyaŋwә) qui dit à la souris des champs (melɨya) qu’il y a du poisson dans l’étagère »
Explication: Dans l’architecture podoko, on construisait dans la cuisine une sorte d’étagère en terre battue pour garder les choses d’usage courante comme le sel, le cube, le poisson, la potasse, la graisse, etc. C’était donc un endroit privilégié de ravitaillement pour les souris. Parfois, on y retrouvait même des souris des champs. On estimait donc que c’est la souris de maison qui leur a filé l’information. Ceci sous-entend que les voleurs font commerce ensemble avec des troupes infiltrées dans les lieux cibles. Ou encore, en cas de problème de vol dans le village, il ne faut pas écarter l’hypothèse d’un complice au sein même du village.
« Megirәla hәrәdegweɗe », Expression idiomique qui signifie en français « Quand on te fais du bien, toi tu réponds par le mal ».
« Tà dzava kuzәrә laki sayә mbɨlәlaka mәkukuri maka dәhala », En Français: « Avant de commencer à attacher ton foin, tu dois d’abord étaler ta corde ».
Explication: Chaque chose à son temps, et il ne faut pas inverser les rôles. Dans certains, cas, la loi de cause à effet est incontournable: tu ne peux pas entamer le volet 2 du travail sans avoir terminé le volet 1, sinon le travail ne serait pas digne.
« Menә mәndә a yәwә mbavә a cege laki, a dә ŋa dà bɨrәdә kuma sә udzara la! », En Français: « Celui qui a la soupe dans sa marmite ne doit pas aller à la chasse aux souris avec les petits enfants ».
Explication: Exhortation à éviter la gloutonnerie, l’excès de table et l’accaparement. Celui en a déjà assez doit laisser les autres chercher les leurs en tranquilité. La gourmandise ne paie pas.
« Ŋgulәmә dakarә ndәguva ɗәwa harә menә ŋә jemi narә maka kwaraku ŋa », En Français: « Vaut mieux pour toi faire face à hyène que d’être jugé par ta conscience ».
Explication: La conscience est un juge interne. Elle nous condamne, nous ronge et peut nous détruire affectivement et moralement. Le mental est plus important que le corps, donc une attaque du mental par notre propre conscience n’est pas préférable à une attaque physique d’une hyène. Il faut donc que chaque homme soit en règle avec sa conscience, faire le bien et ne pas être accusé par sa propre conscience.
« Ŋә wa hɨyә dà ɓɨzhә mekuɗehe na? », En Français: « A qui est ce mil que l’oiseau (de la famille de pigeons et colombes) va détruire? ».
Explication: La mekuɗehe est un oiseau de la famille des pigeons et des colombes, qui saccage les récoltes (mil et fonio principalement). Il déterre aussi les graines après la semence. On a mis sur pied plusieurs stratégies pour l’empêcher d’atteindre ses buts dans les champs. Selon le proverbe on peut aussi avoir l’interprétation selon laquelle, qu’il n’est pas sage d’entreprendre quelque chose quand on est pas sûr de la sécuriser et de la réussir. Nous devons travailler en connaissance de cause et, si on est sûr que l’entreprise est vouée à l’échec dès le début, voudrais mieux ne rien faire. Il faut d’abord écarter tous ce qui pourrait venir affecter négativement son évolution ou sa réussite. Souvent en période de famine, les couples chez les Podoko s’abstenaient de tout rapport sexuel pour ne pas avoir un enfant dont on sait qu’on n’en pourra pas prendre soin.
« A dәfehe dәfә kәda ɗaba menә akә zlavә ŋa ndzi daŋa », En Français: « Le chien a perdu sa valeur à force de ne pas rester chez lui ».
Explication: Le rôle du chien dans les sociétés traditionelles est de garder la maison ou accompagner son maître à la chasse. Si le chien se promène çà et là de façon à demeurer plus ailleurs que chez son maître, il perd son importance aux yeux de celui-ci, il se dévalorise. Il en est de même pour les hommes, qui sont exhortés à ne pas oublier leurs origines, à toujours revenir chez soi pour aider les autres. Si avec nos richesses nous construisons ailleurs ce qui n’existe pas chez nous, nous contribuons à la regression de nos sociétés natales. Ce proverbe est de nos jours brandi quand un jeune podoko (garçon ou fille) ayant fait des études ou un travail aisé, entreprend un projet de mariage exogamique.
Proverbe soumis et commentés par Alliance Fidèle ABELEGUE – Etudiant à l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et
“Alein ma zlit akulo yorgo colol lâ mi te vut agu ma ned’a.” (Proverbe Marba/Tchad)
« L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. » (Proverbe Marba/Tchad)
« Early bird eats ripe fruit. » (Marba proverb/Chad)
Signification : Le bonheur appartient à celui ou celle qui se réveille tôt.
(Ce proverbe a été recueilli par Le Dr Emmanuel BECHE pour le compte de l’Université Francophone de Développement International)
Parallélisme biblique
A l’école primaire, je faisais partie de la dernière génération d’écoliers qui ont eu le plaisir de manier la plume, l’encrier et le buvard. C’est un exercice particulièrement délicat. Je me souviens toujours des inévitables ratures et de la promptitude avec laquelle je saisissais le buvard pour limiter les dégâts. Je n’oublie pas non plus la joie avec laquelle j’accueillais chaque nouvelle page du cahier. Elle me donnait l’occasion d’avancer un peu plus vers l’excellence dans l’écriture.
En ce début d’année, vous avez peut-être le même sentiment. Mais une question taraude votre esprit : Que puis-je faire pour mieux réussir cette année ? Déjà les premiers jours écoulés ne semblent pas donner les promesses du premier Janvier avec son lot de belles résolutions et de rêves. La réponse à cette préoccupation somme toute légitime semble se trouver chez les Marba du Tchad qui ont eu le privilège d’offrir à l’humanité ce proverbe combien fascinant : « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. »
En pays Marba comme dans toute la zone sahélienne, les arbres fruitiers sauvages se font de plus en plus rares du fait d’une désertification rapide et alarmante. Aussi peut-on comprendre l’acharnement avec lequel les oiseaux se ruent sur les fruits mûrs quand ils sont disponibles. Le résultat est sans appel :ceux d’entre eux qui se lèvent tôt se taillent une part de lion et les autres doivent se contenter des miettes ou des fruits non mûrs. Si le sort de ces derniers est triste, celui des humains qui agissent comme eux est beaucoup plus pathétique. En réalité c’est à chacun d’entre nous que les Marba s’adressent pour nous rappeler que le bonheur accompagne ceux qui se lèvent tôt. Mieux encore, ils nous invitent à découvrir le double secret de la disciple et de la diligence qui sont en réalité les deux concepts clés encapsulés dans ce proverbe.
Ceci rappelle un texte biblique très révélateur : « ‘Je vais faire juste un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir, rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant.’ Mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur, et la misère comme un pillard (Proverbes 6 :10-11, La Bible du Semeur). » Ces paroles sont reprises textuellement dans Proverbes 24 :33-34. Proverbes 20 :13 véhicule la même pensée mais en des termes un peu différents tout en introduisant un complément positif : « N’aime pas trop le sommeil, pour ne pas finir dans la pauvreté: garde tes yeux ouverts, et tu auras de quoi te rassasier (La Bible du Semeur). » De nombreux autres textes bibliques communiquent des idées semblables, ce qui dénote l’importance que notre Créateur y accorde. Mais, si une lecture superficielle de ces textes semblent mettre en relief la diligence, en réalité c’est la discipline qui en est la vraie quintessence. La discipline est nécessaire pour se coucher tôt en vue de se lever tôt même quand des jeux, des causeries futiles avec de faux amis, certains programmes à la télévision ou sur l’internet, et bien d’autres distractions, semblent accrocheurs voire irrésistibles. La discipline est incontournable quand le sommeil semble si doux qu’on ne veut pas du tout quitter le lit malgré le bruit assourdissant du réveil ou les interpellations de la conjointe ou du conjoint pour ceux qui sont mariés. La discipline est comme un comprimé amer mais efficace. Un proverbe chinois ne dit-il pas « Le bonheur est toujours au bout des efforts pénibles »?
Si nous voulons marquer la différence cette année et dans l’avenir apprenons à utiliser les deux clés que sont la discipline et la diligence. Toutefois, une question demeure : Comment réussir à surmonter les mauvaises habitudes qui s’érigent en montagnes infranchissables sur notre chemin en vue de faire un bon usage de ces clés de succès? Brian Tracey, dans son excellent ouvrage intitulé The Power of Discipline (2008 :15-19) recommande une démarche en sept étapes :
1) Premièrement, décidez exactement ce que vous voulez
2) Consignez votre objectif par écrit
3) Fixez une date limite pour l’atteindre
4) Dressez une liste exhaustive de tout ce qui peut vous aider à atteindre votre objectif
5) Organisez la liste par séquence et priorité
6) Passez immédiatement à la mise en œuvre de votre plan
7) Faites chaque jour quelque chose qui vous pousse dans la direction de votre objectif
Je propose trois autres éléments sans lesquels tout ce qui précède risque de s’écrouler comme un château de cartes :
8) Commencez chaque journée par un temps méditation biblique et de prière car c’est Dieu seul qui donne la vraie réussite. Le secret du vrai bonheur ne se trouve qu’en lui. Priez regulièrement au courant de la journée.
9) Maintenez une bonne relation avec votre Seigneur et menez une vie de sanctification afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. S’il vous arrive de pécher, demandez pardon, implorez son secours, et continuez votre marche avec le Seigneur avec une conscience pure.
10) Partagez votre objectif avec deux amis sérieux et demandez-leur de prier pour vous et de vous interpeller chaque fois que vous êtes tenté(e) de dévier de votre objectif (ou de vos objectifs).
Pour finir, Robert Kiyosaki a dit : « Ne sacrifiez pas ce que vous voulez plus pour ce que vous voulez maintenant. » Garder les yeux fixés sur le Seigneur et se concentrer sur le but qu’on veut atteindre sont deux dispositions qui permettent d’échapper aux pièges des distractions et des plaisirs éphémères qui empêchent de se lever tôt pour manger les fruits mûrs de la vie. J’ose croire que vous tiendrez compte de ces conseils tout au long de cette nouvelle année. Je suis persuadé que si vous le faites, vous marquerez la différence à partir d’aujourd’hui. Et si cela produit des résultats palpables dans votre vie, veuillez me le faire savoir. Que Dieu nous accorde la grâce d’être toujours disciplinés et diligents !
« Ndo man a suno n’shidə gèd te skwi n’kèshè’a a n’gècè fena’a. » (N’gèlègèdma mafahai)
« Celui ou celle qui sait être reconnaissant pour les petites choses obtiendra davantage. »(Proverbe Mafa)
« The person who is thankful for small things will obtain more. » (Mafa Proverb)
Signification: Celui ou celle qui sait remercier ses bienfaiteurs même pour les dons les plus modestes obtiendra plus que les autres.
Parallélisme biblique
Les enfants Mafa apprennent très tôt à dire merci même pour les bienfaits ou les cadeaux les plus insignifiants. Cela fait partie de la politesse. Les parents prêchent souvent par l’exemple en remerciant leurs progénitures chaque fois qu’il font quelque chose de bien ou manifestent envers eux le moindre geste de générosité même si ce qu’ils donnent doit être jeté à la poubelle par la suite. En agissant ainsi, ils espèrent inculquer à leurs enfants un comportement qui leur ouvrira de plus grandes portes de bénédictions dans la vie. L’ingrat(e) n’est pas du tout apprécié(e) dans la culture Mafa (« a süno n’shidə gèd bai », « il/elle ne sait pas dire merci »). Celui ou celle qui accueille les petits dons avec peu d’enthousiasme n’est pas non plus applaudi(e). On dit qu’il/elle est du nombre des éternels insatisfaits (Skwa’a a slərana a di bai). Par contre, ceux qui sont reconnaissants même dans les moindres choses ont tendance à obtenir davantage.
Ce trait culturel nous renvoie aux enseignements bibliques. Le récit qui s’y rapproche le plus semble être celui de la guérison des dix lépreux dans Luc 17 :11-19. Après une guérison spectaculaire, neuf lépreux sur dix sont partis sans exprimer la moindre reconnaissance. Le dixième a fort heureusement eu une attitude plus noble. Le Seigneur a admiré son geste de gratitude : « Alors Jésus lui demanda : Vous êtes bien dix qui avez été guéris, n’est-ce pas ? Où sont donc les neuf autres ? Il ne s’est donc trouvé personne d’autre que cet étranger pour revenir louer Dieu ? Puis, s’adressant à ce Samaritain, il lui dit: Relève-toi, et va: parce que tu as eu foi en moi, tu es guéri [Luc 17 :17-19, Bible du Semeur].».Dans de nombreux autres passages, Dieu couronne la louange de ses enfants par des miracles en leur faveur (2 Chroniques 20, Psaume 18, Actes 16 etc.).
Frères et sœurs bien-aimés, sachons remercier profondément et joyeusement ceux qui sont bons et généreux envers nous, même si nous estimons qu’ils auraient pu faire mieux. Nous ne savons jamais la profondeur du sacrifice consenti par nos bienfaiteurs qui ont parfois sacrifié le peu qu’ils auraient pu utiliser pour eux-mêmes, pour les membres de leurs familles, ou pour venir en aide à des personnes plus nécessiteuses. Ne les décourageons pas. Par dessus tout, soyons prompts à remercier le Seigneur en toute circonstance. Cela n’est pas seulement un ordre divin (Ephésiens 5 :20 ; 1 Thessaloniciens 5 :18) ; c’est aussi le secret de plus profondes bénédictions.
Si le chasseur se contente de voir courir la gazelle, il ne pourra pas l’avoir comme gibier. Donc, il faut agir si l’on veut réaliser un projet; il faut fournir des efforts si l’on veut réussir.
Kada ayi kad gone korondjo
Le soleil te donnera un petit poulet.
Après avoir travaillé, on s’attend à une récompense.
Bourou wang nedj nafigna yo
L’âne ne se moque pas des oreilles de ses semblables.
Observe-toi avant de critiquer les autres.
Kla o do va dedingne
Mada/Cameroun
Le bébé est allé chez ses oncles maternels.
L’enfant est endormi.
Dlangneza a ga zal shawé a ma heleré dédé da
Le WC d’un paresseux ne se remplit jamais.
Celui qui n’aime pas le travail n’a rien dans son grenier.
Ahal gagna monagna dingne dingne
La main est attachée.
Il/elle est égoïste.
Géné ba tua-na
Gbanga/Cameroun
L’étranger ne prend jamais possession de la maison hospitalière.
On ne perd rien en offrant l’hospitalité à l’étranger.
Dé tua vi gon na koro
On ne construit pas une maison après la tornade, mais avant.
Les actes nécessaires doivent être posés à temps, jamais après.
Gan tui ée zu kara
Qui est dépassé par sa charge accuse le coussin/ qui danse mal accuse son pantalon.
Il est important d’assumer toujours la responsabilité de ses actes.
Nay may backna vi huda ngali kam kuna
Massa/Cameroun
On ne réclame pas la peau d’une chèvre brûlée.
Une fille qui a connu tant d’hommes n’a pas le privilège d’une vierge.
Wurr nikk kud mulamna
La sueur coule sur toi (personnellement).
On doit résoudre les problèmes familiaux en famille.
May koudi sey may koudi
Haoussa/Cameroun
Le riche ne traite qu’avec les riches.
De nos jours, quand tu es pauvre, personne ne t’approche, personne ne veut de toi; tu restes seul dans ton coin.
Nélal sioutinaan, ammaa humtintaake
Foulbé
L’envoyé fait reposer l’envoyeur mais ne le satisfait pas.
Quand vous envoyez une personne quelque part avec une information, l’information exacte ou originale arrive à destination avec beaucoup de modifications.
Quand les cheveux de ton voisin brûlent, commence à tremper ta calvitie.
Un homme averti en vaut deux.
A wouri hilife a haye pidi gnéme kayé
Mousgoum
On n’achète pas le poisson dans l’eau.
Avant d’acheter un article ou de s’engager dans un projet, il faut d’abord bien le voir et y réfléchir.
Bera ur cu tiso djassimi
Lame
Celui qui s’énerve vite ne peut pas hériter des biens de ses parents.
Si quelqu’un n’est pas patient dans la vie, il ne peut pas réussir les bonnes choses.
Vaïtchime cufary vaïhoubééé mi
Un bélier ne peut pas devenir un bouc.
Sois heureux de ce que tu es.
Bwe bwe djia ya de bwe ne nya kande
Maka
Rester longtemps sur une place finit par déchirer ton habit.
Il faut quitter les choses ou problèmes avant qu’il ne soit trop tard.
Ngon yeil tar kei tôn
Panbode/Tchad
Le petit de l’oiseau accepte toujours son nid.
Quelles que soient tes origines, n’y renonce pas.
Doevevogo te bet élé
Éton
Une seule main ne peut pas grimper un arbre.
La solitude rend l’homme fragile; l’union fait la force.
Mintak mee ya te karnye
La joie n’est pas contagieuse.
Les états d’âme, les pensées et les comportements de l’homme ne sont pas prévisibles objectivement.
Ngul y tsan y na be
La force du coup de pied se trouve dans la cuisse.
La raison d’être, de vivre d’un individu se trouve dans sa culture. Il ne peut interagir avec son environnement que s’il y est intégré.
Y lee ndogo ya te woe piyes
Le manguier ne produit jamais les avocats.
L’individu provient héréditairement et socialement d’une entité sociale donnée.
Menyang mot ane meki me oyem o tui me vwa o mini e meme vwa
Ewondo
Le frère de l’homme est le sang qui coule de la langue, tu craches une partie, tu avales le reste.
On ne peut abolir le lien de sang qui nous relie à nos frères.
Ba kar ki loué nvou be bele nding
Ewondo
On n’appelle pas le chien avec le fouet.
On ne peut pas prétendre vouloir rassembler et réconcilier quand on fait preuve de méchanceté.
Ting elé biyon bi fey afan ndzang
Si tu te retrouves deux fois sous le même tronc d’arbre en forêt, tu es égaré.
Celui qui commet deux fois la même faute, manque de sagesse.
Wali kone wali ka yan
Mbo/Littoral
J’ai les ongles mais je n’ai pas le niébé.
La providence ne peut pas tout donner. Il faut donc accepter ce que l’on a et s’en réjouir.
Mo bayoung a teum mo money
Celui qui a des hommes autour de lui, dépasse celui qui a de l’argent.
Il faut accorder la primauté aux ressources humaines et non à de l’argent.
Gawlangga ni wayara key vottara
Moussey
La prostituée est un jujubier au bord de la route.
La prostituée est exposée à tout type de danger.
Vamang loomu ham mang lunama ka biidi
Le criquet destiné au crapaud ne peut pas échapper.
Personne ne peut détruire la chance de l’autre.
Korra li bona cini, golo,ga lawgio
Quand l’âne finit de boire de l’eau au puits, il veut que ce puits soit bouché.
Une fois que vous ayez rendu service à un malhonnête, celui-ci ne vous reconnaît plus.
Laïra Picoloni irité ni tintin
Les oiseaux de même plumage volent ensemble.
Ceux qui vivent ensemble se ressemblent et ont tendance à adopter les mêmes comportements.
Lhara kaï lhalhaguara ni kai barima halaug
Le sort réservé au criquet est réservé à tous les insectes.
Dans une situation de guerre, on ne cible pas seulement le chef, mais l’ensemble des éléments du groupe.
Lhara djivira an lata ka baguidi
Un bienfait n’est jamais perdu.
Un bon acte que tu poses sera toujours récompensé.
Fatta dew ka so zoydi
Le soleil d’une journée ne sèche pas les arachides.
Les premières fautes sont facilement pardonnables.
Suu bay korokna tin voumdemba u djéera
Les paresseux accusent le mange-mil.
Celui qui ne n’aime pas le travail ou ne fait rien de sérieux trouve toujours des excuses en accusant les autres.
Kaka u gina bowong gina kangu
Le hangar finira par s’écrouler sur celui qui reste longtemps sous son abri.
Rester longtemps sous la dépendance de quelqu’un n’est pas une assurance. Car il finira toujours par vous abandonner d’une manière ou d’une autre, soit par la mort, le refus…
Ngot ta lhou ka tindi grak votti
On n’abandonne jamais une calebasse au croisement des routes.
Une fille qui manque d’une meilleure éducation peut être abandonnée à cause de son mauvais comportement.
Banang-na dang wayang soung-na
L’ami intime est plus qu’un frère consanguin.
Par rapport à un frère de même sang, l’ami intime peut mieux gérer ce qu’on lui confie. Car le consanguin ne tardera pas à abuser de la confiance de son autre frère.
Sounda ong so ngolo
Le travail libère ou offre une grande récompense.
Celui qui rend beaucoup service obtient toujours une récompense, même celle à laquelle il ne s’attendait pas du tout.
Vira hirhirra ni wayna plantanga
La brutalité est la sœur de la tragédie.
Être brutal et imprudent a toujours des conséquences désastreuses.
Bad va hay madei kana
Massa
On attrape facilement le criquet tôt le matin quand il y a encore la rosée.
Il faut profiter des opportunités dès qu’elles se présentent.
Mul ngam fum jar zolnga
La vraie huile se trouve dans l’os dur.
C’est dans la persévérance et l’endurance que l’on parvient à vivre aisément.(c) Copyright by Emmanuel Beche et Université Francophone de Développement International, 2012