Archive for the ‘proverbe africain de la semaine’ Category

POUR UNE AFFAIRE IMPORTANTE IL FAUT DE GRANDS MOYENS

Proverbe malgache

“Kojeja bi-löha tsy lanin’akôho boty.” (Ohabolana malagasy)

“Criquet à grosse tête ne peut être mangé par un poussin chétif.” (Proverbe malgache)

“A weak chick cannot eat a bigheaded Grasshopper.”  (Malagasy proverb) 

Signification : Pour une affaire importante il faut de grands moyens 

Source du proverbe : Fulgence FANONY Öhabölaňa betsimisaraka (2011) p.46

Commentaire à la lumière de la Bible

Madagascar est un pays qui mérite plus d’attention de la part des autres pays africains. C’est un immense réservoir de sagesse sous-exploitée. Les Malgaches ont eu la prudence de ne pas sacrifier leurs valeurs linguistiques sur l’autel de la modernité. Or, la langue est le cheval de la culture. L’on comprend alors la richesse culturelle de la grande île qui se manifeste, entre autres, par la densité de ses proverbes.

Celui qui a retenu notre attention ici porte sur un fait qui, à première vue, peut sembler anodin. Un poussin qui a de la difficulté à manger un criquet à grosse tête n’a rien de surprenant. Seulement, en fin observateur, le sage malgache en tire une leçon pour des situations sociales plus complexes. Quand on a une affaire importante, quel que soit le domaine, il convient d’utiliser des moyens conséquents. Évidemment, cela suppose qu’un travail sérieux d’évaluation a été effectué en amont pour éviter de se lancer dans une aventure futile.  Mais, quand le gain est considérable, l’on ne lésinera pas sur les ressources financières, matérielles ou humaines. 

Ce proverbe fait penser aux paraboles du trésor caché et de la perle dans Matthieu 13 :44-46 où il est écrit :  

« 44 Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre: il le cache de nouveau, s’en va, débordant de joie, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ.45 Voici à quoi ressemble encore le royaume des cieux: un marchand cherche de belles perles. 46 Quand il en a trouvé une de grande valeur, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle précieuse.”

Ces deux proverbes renvoient manifestement à une même réalité. Dans les deux cas, une personne trouve un bien de très grande valeur, immensément au-delà de son actif. Elle prend la sage décision de vendre tous ses biens pour acquérir ce qui est plus précieux. L’expression « le royaume des cieux ressemble à… » qui introduit ces paraboles en trace clairement les paramètres. Nous sommes ici dans un contexte spirituel. Face à la vie éternelle avec toutes ses valeurs et ses bénédictions, les biens éphémères de ce monde ne font pas le poids. Bien entendu, le but de ce proverbe n’est pas d’enseigner que le salut éternel est lié à la dépossession des richesses matérielles pour ne s’en tenir qu’à celle qui est spirituelle. C’est plutôt une question de priorité, de la capacité de surmonter les pièges sur le chemin du royaume de Dieu. D’autres textes bibliques, à l’instar de Matthieu 5:29-30 ou 6:33, Rom. 8:18, Phil. 3:7-8, peuvent édifier à ce sujet. En clair, il convient de sacrifier les biens ou les privilèges de ce monde lorsqu’ils constituent un obstacle aux glorieuses richesses du royaume des cieux.

Si le contexte se prête naturellement à une interprétation spirituelle, le principe qui se dégage de cette péricope est aussi valable dans d’autres domaines de la vie sociale. Par exemple, l’Afrique est vivement secouée en ce moment par des groupes constitués, des organisations, et des mouvements qui ne font pas de mystère sur leur objectif de semer la terreur ou de déstabiliser des régions, des nations ou un groupe important de nations. À voir de près leurs forces de frappe et les moyens dont ils disposent, l’on est en droit de se demander si les communautés nationales et internationales y mettent vraiment les moyens nécessaires. Par ailleurs, la pauvreté extrême fait rage sur le continent africain et nourrit l’insécurité. Aucun pays au monde, si petit soit-il, n’est à négliger.  Mais si l’on considère l’importante somme de plus de cent milliards de dollars investis en Ukraine (https://www.statista.com/statistics/1303432/total-bilateral-aid-to-ukraine/) comparativement à ce qui est injecté dans un pays comme la République Démocratique du Congo, ou les pays de la zone sahélienne, pour ne citer que ceux-là, il y a lieu d’être dubitatif. 

L’avenir du monde ne se fera pas sans le continent africain. D’ici à l’an 2100, l’Afrique sera le continent le plus peuplé. Ses ressources sont infiniment plus importantes que ce qui est communiqué par les géologues ou les économistes. La preuve en est qu’aucune année ne passe sans qu’on ne découvre de nouveaux gisements de ressources minières, gazières ou pétrolières sur le continent. Les Chinois, qui y sont très actifs ces dernières années, l’ont vite compris même si ce n’est pas toujours dans l’intérêt de l’Afrique. La récente rencontre du Président Joe Biden avec les Chefs d’états africains est un bon début. Toutefois, une stratégie plus mûre, plus holistique, et impliquant étroitement les leaders africains, est nécessaire. 

Une action collégiale permettra de réaliser par exemple qu’il est important de mener des actions stratégiques sur le plan local, national, continental et international et de mobiliser des ressources largement plus importantes que celles qui sont annoncées. En effet, une solution toute faite en dehors du continent et imposée aux leaders africains avec des conditions unilatérales ne va jamais atteindre les objectifs escomptés. Pourtant, les ressources humaines et minières du continent sont si importantes qu’investir aujourd’hui pour bâtir des nations plus fortes et paisibles va générer infiniment plus de richesses tant pour les nationaux que pour la communauté internationale à moyen et à long terme. Seulement, combien d’oreilles entendent le conseil des amis malgaches ? Combien de stratèges prennent encore en compte les enseignements du Seigneur Jésus-Christ ? 

Prof. Moussa Bongoyok

Valorisation des langues africaines au service du développement durable

L’Afrique est riche en valeurs culturelles et linguistiques. Elle compte en son sein 2 154 langues. Malheureusement, l’anglais, le français, l’arabe, le portugais et l’espagnol dominent encore le paysage académique, plus de soixante ans après l’indépendance. Que faire pour changer la donne ? L’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) est convaincu que le développement du continent africain passe inéluctablement par la valorisation des langues et cultures africaines. Or, sur ce terrain, et malgré les imperfections relevées çà et là, les missionnaires chrétiens ont fait un excellent travail développant des alphabets pour des langues africaines en rédigeant des livres et brochures utiles pour l’enseignement, la santé publique, la formation professionnelle. En collaboration avec des Africains, ils ont aussi appris nos langues et traduit la Bible ou des portions des Saintes Ecritures dans diverses langues du terroir. Il revient à la nouvelle génération d’Africains, sans aucune discrimination religieuse ou ethnique, d’évaluer le chemin parcouru et de bâtir là-dessus pour redonner aux langues africaines ses lettres de noblesse de la maternelle jusqu’au niveau de l’enseignement supérieur. Un Bantou, par exemple, devrait être en mesure de soutenir sa thèse de doctorat en langue bantoue sans transiter par une langue étrangère. L’IUDI s’y attelle et exige déjà que ses étudiants et étudiantes rédigent les résumés de leurs mémoires et thèses dans leurs langues maternelles.  Bien plus encore, il travaille avec ses agences d’accréditation pour que, dans un proche avenir, la rédaction des mémoires et des thèses puisse aussi se faire dans les langues africaines, pourvu que les membres du jury aient les qualifications académiques nécessaires et soient en mesure de lire, comprendre et évaluer le travail en question.

Mais, l’IUDI ne veut pas s’enfermer dans le silo académique puisqu’il se veut aussi un mouvement de développement transformationnel. Or, la religion et la langue jouent un rôle incontournable dans le développement durable. Aussi l’IUDI lance-t-il un concours annuel de lecture et de mémorisation de textes rédigés ou traduits dans les langues africaines. Un avis formel de concours sera annoncé très prochainement sur Contributions Africaines. En attendant, veuillez affûter vos talents linguistiques. Ci-dessous, le Président de l’IUDI donne l’exemple en lisant le 1er chapitre du livre de Proverbes en mafa.  

L’Institut Universitaire de Développement International (IUDI)

University of International Development

https://iudi.org/

Africa is rich in cultural and linguistic values. It has 2,154 languages. Unfortunately, English, French, Arabic, Portuguese, and Spanish dominate the African academic landscape more than 60 years after independence. What can fellow Africans do to change the situation? The University Institute for International Development (IUDI) thinks that the development of the African continent inevitably requires the enhancement of African languages and cultures. However, in this field, and despite the imperfections noted here and there, Christian missionaries have done an excellent job developing alphabets for African languages and translating books and pamphlets useful for teaching, public health, vocational training, and translating the Bible or portions of the Bible into various local languages. It is up to the new generation of Africans, without any religious or ethnic discrimination, to assess the progress made and build on it to restore African languages to their former glory from kindergarten to higher education. A Bantu, for example, should defend his doctoral thesis in the Bantu language without going through a foreign language. IUDI is aiming at it. It already requires its students to write abstracts of their dissertations and theses in their mother tongues. Much more, it works with its accreditation agencies so that, soon, students will have the option of writing their dissertations, and theses can in any African language, provided that the jury members have the necessary academic qualifications and can read, understand, and understand and evaluate the work in question.

Nevertheless, IUDI does not want to lock itself into the academic silo since it wants to be a transformational development movement. Religion plays an essential role in sustainable development. It, therefore, launches an annual competition for reading and memorizing texts written or translated into African languages. A formal notice of competition will be announced very soon on Contributions Africaines. In the meantime, please each African is kindly requested to hone his or her language skills. Below, the IUDI President sets an example by reading the 1st chapter of Proverbs in the Mafa language.

The University Institute for International Development (IUDI) University of International Development https://iudi.org/

Prof. Moussa Bongoyok

Andragogie pour la cohabitation pacifique et developpement holistique -5e Conference internationale des leaders *** Andragogy for Pacific Cohabitation and Holistic Development – 5th International Conference of leaders

Report from the 5th International Conference on Andragogy for Peaceful Cohabitation and Holistic Development in Cameroon

 

Le Maray à Sirak

PROVERBES PARKWA (PODOKO)

Proverbes Parkwa (recueil 2)

  1. « Narә ujә yәwә da harә maɗi laki a daraja mәna », en Français : « Même une goutte d’eau dans la mer a sa valeur »

Explication : personne n’est insignifiant dans un groupe, chacun a son rôle à jouer et sa contribution à construire ensemble avec les autres

  1. « A utsəkә ka dә huɗa », en Français : « Tu as la poule dans le ventre »

Explication: Le proverbe s’adresse à celui qui mange trop et qui mange de tout, comme si une fois dans son ventre, une poule qui y demeurent mange tout et il a à nouveau faim.

  1. « A gәli a vaki kutәrә hiyә la”, en Français : « Le mil ne grandit pas en une journée »

Explication: Pour réaliser un projet, il faut de la patience. Ça ne se réalise pas du jour au lendemain, mais ça doit prendre du temps. Parfois, on ne s’aperçoit pas combien de temps et comment cela a pris, tout comme on ne peut s’avoir quand et comment le mil germe et grandit. (L’agriculture du mil est la principale activité économique des Parkwa).

  1. « Wayә mәgә deke », en Français : « regardez ce fou là-bas ».

Explication: selon une dévinette Parkwa, il s’agit de la porte. Elle est assimilée à un fou parce qu’elle est statique, inerte et immobile. Le fou c’est celui qui ne veut pas travailler. Il refuse de bouger parce qu’il ne veut pas travailler et il se prend au piège quand le danger arrive.

  1. « Ma tavә fәtәla ndi mudarә kәni farә ba sәda ŋgutsa », en Français : « Même quand on rase la tête les cheveux finissent encore par sortir »

Explication: ce proverbe était utilisé pour encourager les travailleurs au champ. Il faut en effet labourer le champ deux ou trois fois avant de récolter.

  1. « Menә mәndә dzalә slɨrә laki a uzhә mbulә la », en Français: « Celui qui a mal a la dent ne mange pas le tamarin »

Explication: lorsqu’on mange des tamarins non murs, les dents s’aggacent. De même, celui qui est malade doit éviter de manger tout ce qui peut aggraver sa maladie.

  1. « Gumba dә yәwә laki a tsamәla akә nda ndә yәwә ufuwә fa la », en Français: « le crapeau dans l’eau ne sais pas qu’il existe de l’eau chaude »

Explication: On peut se vanter, se divertir ou s’en foutre de tout; mais viendra un moment ou quelque chose va s’abattre sur nous à l’improviste, comme si on jettait un crapeau dans l’eau chaude.

  1. « Na menә mbәɗәla sәkurә ɓurә sә ɗala la; Na menә mbәɗәla ɓurә sәkurә sә shehi la », en Français : « Le sucre ne peut pas remplacer le sel dans la sauce, ni le sel remplacer le sucre dans le thé »

Explication : Nous avons ici joint deux proverbes, mais en réalité qui disent la même chose. Quelque la valeur qu’on représente à certains endroits, quelque part nous devenons sans valeur voire même un vice. Sachons dans ce cas nous retirer pour laisser la place à qui elle revient de droit. Une fois que le sucre est versé dans la sauce, ou que le sel est versé dans le thé, même une forte dose de l’ingrédient normal ne pourra pas réparer le problème d’un côté comme de l’autre.

  1. « Ba nәwalә ndәli hawә zlaɗa laki nәsa », en Français : « Un homme qui fuit devant un problème/un danger/une souffrance est une femme ».

Explication : Dans une famille, en cas de danger, c’est l’homme qui doit l’affronter tandis que la maman met les enfants à l’abri. En cas de souffrances et de problèmes, c’est le mari qui doit chercher les solutions, et subvenir aux besoins. Démissionner dans ces cas, c’est renoncer à la place de père de famille. Ce qui risque de créer un déséquilibre dans la famille en question.

  1. « A nda gana shifi la », en Français : « La vie n’a pas de prix ».

Explication : La vie humaine n’est pas une valeur marchande. Il faut être prêt pour sacrifier tout si cela peut aider à sauver ne serait-ce qu’une vie. Jusqu’à récemment dans les sociétés traditionnelles, on voyait une grande mobilisation pour aider les malades mourants ou les femmes enceintes. Mêmes les ennemis jurés s’entraidaient dans ces situations.

  1. « Dә vara kamba menә ŋә ndi tsamәla daraja ndәɗi yәwa », en Français : « C’est dans le désert qu’on reconnait l’importance d’une goute d’eau » (Oussalaka Jean Wadawa).

Explication : Quand on est dans le manque, même un apport minime a la valeur d’un grand don.

  1. « Sayә a tsari ɓәlәvә kwa lәkutu ŋә ndi dzɨgә nafә mәna », en Français: « C’est quand les jujubes sont bons qu’on en jette l’arbre [avec des pierres] ».

Explication : Quand l’arbre a de bon fruits, on le harcèle, on jette des pierres dessus, etc. pour que ses fruits tombent et qu’on en mange. De même, dans la vie, quand les gens s’acharnent sur toi, cela peut être le signe de la grandeur de ta personnalité.

  1. « Na manә ŋgәlalu ndi akә ndula ta da havә kayәutsәkә la », en Français: « On ne peut pas empêcher le chat sauvage de s’approcher du poulailler ».

Explication: Le chat sauvage se nourrissant des volailles, on peut dire qu’il est impossible d’éloigner un individu de là où se trouve la source de sa ration alimentaire. Le proverbe était destiné à encourager les populations à revenir au village pendant les pluies pour cultiver les terres, héritages des ancêtres. Jusqu’à nos jours, plusieurs Podoko travaillant dans l’informel dans les grandes villes (Yaoundé, Douala, Ngaoundéré, Kousseri, Garoua, etc.) pour gagner leur vie, reviennent toujours au village vers les mois de mai et juin. Ils cultivent les terres, recoltent et repartent aussitôt en ville. Parfois, le père de famille demeure en ville, mais sa famille fait toujours ce type de va-et-vient

  1. « Mәtsәrә mbehә nawa, a mbehә tà pasla », en Français: « Le voleur vole les chèvres pour les égorger ».

Explication: Un voleur ne peut pas garder longtemps l’objet volé, ni chercher à le fructifier. “Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire”. Ceci est tellement réel dans le contexte traditionnel, où l’objet volé est grande et maniable.

  1. « Zlavә kәda ɓekә zaɓi a ce daŋa la », en Français: « Un chien ne se montre pas faible chez lui ».

Explication: Au village, le chien est chargé de garder la maison. Lorsqu’il aboit, il fait preuve de son autorité sur son territoire. Peu importe sa peur ou sa faiblesse, le chien aboit toujours à la vue de tout inconnu (homme ou animal) qui s’approche de sa zone. De même l’homme doit aussi se montrer courageux et fort quand il faut défendre sa propriété ou les siens.

  1. « Zlavә kәda uzhә ɗafә a patәwә la », en Français: « Le chien ne mange pas avec le choix ».

Explication: Dans presque tous les mythes et toutes les légendes traditionnelles Parkwa, les relations d’inimitiées sont symbolisées par le chien et le chat. Deux ennemis ne peuvent donc se mettre ensemble pour prendre un repas, à moins qu’ils ne se soient reconciliés. De même, la façon donc le repas est pris dans un environnement social, ou dans une famille, fait foi de l’état et de la santé de la relation entre les individus concernés.

  1. « Nda mәndә kurә dzәgwa zhɨdә mәtɨ dә huɗә harә la », en Français: « Personne ne peut changer les lignes dans les paumes des mains ».

Explication: Il y a des voyants qui lisent à travers les lignes des paumes des mains pour prédire l’avenir de la personne. Et comme ces lignes ne changent pas, cela laisse à entendre que notre destin est tracé bien avant notre naissance, et que nous n’avons qu’à l’accepter. Mais cette explication est fanatique. Pourtant, on peut le comprendre dans un notre sens: Dieu a pour chacun un merveilleux plan que nul ne peut changer.

  1. « A walalәda mehɨyaŋwә akә melɨya akә nda ndә kɨlәfә a dagala », en Français: « C’est la souris de la cuisine (mehɨyaŋwә) qui dit à la souris des champs (melɨya) qu’il y a du poisson dans l’étagère »

Explication: Dans l’architecture podoko, on construisait dans la cuisine une sorte d’étagère en terre battue pour garder les choses d’usage courante comme le sel, le cube, le poisson, la potasse, la graisse, etc. C’était donc un endroit privilégié de ravitaillement pour les souris. Parfois, on y retrouvait même des souris des champs. On estimait donc que c’est la souris de maison qui leur a filé l’information. Ceci sous-entend que les voleurs font commerce ensemble avec des troupes infiltrées dans les lieux cibles. Ou encore, en cas de problème de vol dans le village, il ne faut pas écarter l’hypothèse d’un complice au sein même du village.

  1. « Megirәla hәrәdegweɗe », Expression idiomique qui signifie en français « Quand on te fais du bien, toi tu réponds par le mal ».

  2. « Tà dzava kuzәrә laki sayә mbɨlәlaka mәkukuri maka dәhala », En Français: « Avant de commencer à attacher ton foin, tu dois d’abord étaler ta corde ».

Explication: Chaque chose à son temps, et il ne faut pas inverser les rôles. Dans certains, cas, la loi de cause à effet est incontournable: tu ne peux pas entamer le volet 2 du travail sans avoir terminé le volet 1, sinon le travail ne serait pas digne.

  1. « Menә mәndә a yәwә mbavә a cege laki, a dә ŋa dà bɨrәdә kuma sә udzara la! », En Français: « Celui qui a la soupe dans sa marmite ne doit pas aller à la chasse aux souris avec les petits enfants ».

Explication: Exhortation à éviter la gloutonnerie, l’excès de table et l’accaparement. Celui en a déjà assez doit laisser les autres chercher les leurs en tranquilité. La gourmandise ne paie pas.

  1. « Ŋgulәmә dakarә ndәguva ɗәwa harә menә ŋә jemi narә maka kwaraku ŋa », En Français: « Vaut mieux pour toi faire face à hyène que d’être jugé par ta conscience ».

Explication: La conscience est un juge interne. Elle nous condamne, nous ronge et peut nous détruire affectivement et moralement. Le mental est plus important que le corps, donc une attaque du mental par notre propre conscience n’est pas préférable à une attaque physique d’une hyène. Il faut donc que chaque homme soit en règle avec sa conscience, faire le bien et ne pas être accusé par sa propre conscience.

  1. « Ŋә wa hɨyә dà ɓɨzhә mekuɗehe na? », En Français: « A qui est ce mil que l’oiseau (de la famille de pigeons et colombes) va détruire? ».

Explication: La mekuɗehe est un oiseau de la famille des pigeons et des colombes, qui saccage les récoltes (mil et fonio principalement). Il déterre aussi les graines après la semence. On a mis sur pied plusieurs stratégies pour l’empêcher d’atteindre ses buts dans les champs. Selon le proverbe on peut aussi avoir l’interprétation selon laquelle, qu’il n’est pas sage d’entreprendre quelque chose quand on est pas sûr de la sécuriser et de la réussir. Nous devons travailler en connaissance de cause et, si on est sûr que l’entreprise est vouée à l’échec dès le début, voudrais mieux ne rien faire. Il faut d’abord écarter tous ce qui pourrait venir affecter négativement son évolution ou sa réussite. Souvent en période de famine, les couples chez les Podoko s’abstenaient de tout rapport sexuel pour ne pas avoir un enfant dont on sait qu’on n’en pourra pas prendre soin.

  1. « A dәfehe dәfә kәda ɗaba menә akә zlavә ŋa ndzi daŋa », En Français: « Le chien a perdu sa valeur à force de ne pas rester chez lui ».

Explication: Le rôle du chien dans les sociétés traditionelles est de garder la maison ou accompagner son maître à la chasse. Si le chien se promène çà et là de façon à demeurer plus ailleurs que chez son maître, il perd son importance aux yeux de celui-ci, il se dévalorise. Il en est de même pour les hommes, qui sont exhortés à ne pas oublier leurs origines, à toujours revenir chez soi pour aider les autres. Si avec nos richesses nous construisons ailleurs ce qui n’existe pas chez nous, nous contribuons à la regression de nos sociétés natales. Ce proverbe est de nos jours brandi quand un jeune podoko (garçon ou fille) ayant fait des études ou un travail aisé, entreprend un projet de mariage exogamique.

Proverbe soumis et commentés par Alliance Fidèle ABELEGUE – Etudiant à l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et

à l’Université de Yaoundé I

(c) Copyright by Contributions africaines, 2016

ATTAQUER LE MAL A LA RACINE

  1. « Kɨlɨ kɨlә taka ŋә ŋgayә ndzәɗәla taka », ou en onomatopée : « tseku-tseku peye tseku pe », (proverbe parkwa [podoko])

  2. en Français : « casse moi une épine pour enlever l’épine » (proverbe parkwa [podoko])

  3. “break a thorn for me in order to remove the thorn” (Parkwa/Podoko proverb)

Explication : Dans les travaux champêtres, il peut arriver que les épines piquent les travailleurs, et que ces épines restent dans les paumes des mains ou des pieds ou dans n’importe quelle autre partie du corps. Pour extraire cette épine, on a besoin d’une autre épine. C’est donc par l’épine qu’on extrait l’épine, comme pour dire « on éteint le feu par le feu ». Ceci peut aussi signifier que pour résoudre un problème, il faut partir de la source de ce problème.

Proverbe soumis et commenté par Alliance Fidèle ABELEGUE – Etudiant à l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et à l’Université de Yaoundé I

(c) copyright by Contributions africaines, 2016

HONTE AUX DELINQUANTS

« Ŋgulәmә menә sә gwalaha .» Proverbe Parkwa (Podoko)

« Vaut mieux ce qui est derrière la maison .» Proverbe Parkwa (Podoko)

“What is behind the house is better.”  Parkwa (Podoko) proverb.

Explication : « Ce qui est derrière la maison », c’est le placenta. Chez les Parkwaka (pluriel de Parkwa, qui signifie Podoko), à la délivrance, on jette le placenta par le mur derrière la maison, et on nettoie et garde le bébé. C’est comme un choix qu’on a fait. Le proverbe est donc une indignation pour une faute commise ou un mauvais comportement. Il stipule qu’en gardant le bébé, les parents ont fait une erreur. Ils auraient dû jeter le bébé par le mur et garder son placenta, comme pour dire que le placenta aurait mieux fait que celui dont le proverbe parle. Le proverbe pointe du doigt directement les délinquants, les déshumanise et jette sur eux l’opprobre et le ridicule qu’ils causent sur leur famille ou leur tribu par leur mauvais témoignage. Traditionnellement, le droit de prononcer ce proverbe revient aux femmes.

Proverbe soumis et commenté par Alliance Fidèle ABELEGUE – Etudiant à l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et

à l’Université de Yaoundé I

 

(c) copyright by Contributions africaines, 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PROVERBES AFRICAINS – ANNONCE IMPORTANTE

Le blog « Contributions africaines » sera de nouveau animé après quelques mois d’interruption due à d’intenses activités. Nous vous remercions pour votre patience et pour votre bonne compréhension.
Comme à l’accoutumée, nous serons très heureux d’accueillir et de commenter les proverbes africains que vous nous enverrez si Dieu le permet.
Merci d’avance!
Moussa Bongoyok

12/13/14

Proverbes africains collectés par le Dr. Emmanuel Béché pour le compte de l’UFDI et qui seront commentés ultérieurement.

 

Proverbes en langues africaines Langues Traductions en français Significations
Kat outou kama tol anguiyo Kenga/Tchad Voir avec les yeux ne tue pas la gazelle. Si le chasseur se contente de voir courir la gazelle, il ne pourra pas l’avoir comme gibier. Donc, il faut agir si l’on veut réaliser un projet; il faut fournir des efforts si l’on veut réussir.
Kada ayi kad gone korondjo Le soleil te donnera un petit poulet. Après avoir travaillé, on s’attend à une récompense.
Bourou wang nedj nafigna yo L’âne ne se moque pas des oreilles de ses semblables. Observe-toi avant de critiquer les autres.
Kla o do va dedingne Mada/Cameroun Le bébé est allé chez ses oncles maternels. L’enfant est endormi.
Dlangneza a ga zal shawé a ma heleré dédé da Le WC d’un paresseux ne se remplit jamais. Celui qui n’aime pas le travail n’a rien dans son grenier.
Ahal gagna monagna dingne dingne La main est attachée. Il/elle est égoïste.
Géné ba tua-na Gbanga/Cameroun L’étranger ne prend jamais possession de la maison hospitalière. On ne perd rien en offrant l’hospitalité à l’étranger.
Dé tua vi gon na koro On ne construit pas une maison après la tornade, mais avant. Les actes nécessaires doivent être posés à temps, jamais après.
Gan tui ée zu kara Qui est dépassé par sa charge accuse le coussin/ qui danse mal accuse son pantalon. Il est important d’assumer toujours la responsabilité de ses actes.
Nay may backna vi huda ngali kam kuna Massa/Cameroun On ne réclame pas la peau d’une chèvre brûlée. Une fille qui a connu tant d’hommes n’a pas le privilège d’une vierge.
Wurr nikk kud mulamna La sueur coule sur toi (personnellement). On doit résoudre les problèmes familiaux en famille.
May koudi sey may koudi Haoussa/Cameroun Le riche ne traite qu’avec les riches. De nos jours, quand tu es pauvre, personne ne t’approche, personne ne veut de toi; tu restes seul dans ton coin.
Nélal sioutinaan, ammaa humtintaake Foulbé L’envoyé fait reposer l’envoyeur mais ne le satisfait pas. Quand vous envoyez une personne quelque part avec une information, l’information exacte ou originale arrive à destination avec beaucoup de modifications.
Mô lamàan mô haanné, mâa mô méête daknaan màa môhhàa aâ Dourou Tu manges le grand repas, tu ne te rassasies pas; ce n’est pas en nettoyant le fond de l’assiette avec du doigt que tu vas te rassasier.
Komie gubai na ge ma bbedjeg sei de dane ddi Nangjere Tu ne dois pas t’appuyer sur les genoux de ton prochain pour te lever. Ne compte pas sur autrui pour ta vie. Compte plutôt sur toi-même.
Toue gaï seubaa na keurandeureu gaï kaseureu Kabalaye/Tchad Quand une chèvre perce le “séco” pour sortir, tous ses “enfants” la suivent par la même voie. Tes mauvais comportements se transmettent à tes enfants.
Cicita tu d’a nga hla ahinad’a di Marba/Tchad Un seul doigt ne peut soulever une pierre. L’union fait la force.
Alein ma zlit akulo yorgo colol lâ mi te vut agu ma ned’a L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. Le bonheur appartient à celui qui se réveille tôt.
Kakka njeda bälura digrat bei deîda Si le crapaud manque du poil au pubis, c’est parce qu’il est resté bras croisé. Rien ne se gagne sans peine; il faut d’abord travailler dur pour gagner son pain.
Ablauda ce njuvu ma galak’â Marba/Tchad On peut vider un fût d’eau salée, si l’on se met à en goûter tour à tour. Si plusieurs personnes s’entendent pour une cause donnée, ils peuvent la réaliser facilement.
Kubera ku jinie an beie kobie Nangjere/Tchad Le sang qui coule de ton nez passera par ta bouche. Quelles que soient les mésententes dans une famille, lorsqu’un frère est en difficulté, on est obligé de venir à son secours.
Kusie kang ddi, tu tie yaii bà À ton absence, ta chèvre met bas à un mâle. Personne d’autre ne peut mieux garder le bien de son prochain que le propriétaire lui-même.
Kulemaye gubaie ge ma bejege sue de dane ddi On ne peut pas s’appuyer sur les genoux de son prochain pour se lever. Il vaut mieux compter sur ses efforts personnels pour réussir plutôt que sur ceux d’autrui.
Bu sabur ra sa’a gordjo ku Zimé Le patient peut avaler une braise. Dans toutes circonstances, un homme patient a des solutions.
Béti ki bi ah sa moudjo al Mbaï Le singe qui dort ne mangera pas le haricot. L’homme est le boulanger de sa vie. S’il ne travaille pas, il n’a pas droit au pain.
Sinda goto ah al koro Si tu n’a pas de cheval, monte l’âne. Ne fait pas l’impossible pour résoudre un problème, contente-toi de ce que tu as.
Ci mkpaem me’ ne ta mbyi laebbi Tikar L’homme courageux seul ramasse beaucoup de termites. Le courageux ne recule pas devant les obstacles; il arrive toujours à ses fins.
Be ta ngwè banni lé ,shèli ci’ kwan Attache-toi les faveurs du piroguier même pendant la sécheresse. Ne néglige jamais les relations humaines; sois prudent et prévoyant.
Ngnyum mwu’ ta saèm ya konni Les cheveux grandissent, mais prennent soin d’éviter le front. Il faut savoir toujours se limiter; la patience a des limites.
Ngnyum mwu lwikwaen tà win yè wù danmi be’swu’ bwaeti Quand les cheveux de ton voisin brûlent, commence à tremper ta calvitie. Un homme averti en vaut deux.
A wouri hilife a haye pidi gnéme kayé Mousgoum On n’achète pas le poisson dans l’eau. Avant d’acheter un article ou de s’engager dans un projet, il faut d’abord bien le voir et y réfléchir.
Bera ur cu tiso djassimi Lame Celui qui s’énerve vite ne peut pas hériter des biens de ses parents. Si quelqu’un n’est pas patient dans la vie, il ne peut pas réussir les bonnes choses.
Vaïtchime cufary vaïhoubééé mi Un bélier ne peut pas devenir un bouc. Sois heureux de ce que tu es.
Bwe bwe djia ya de bwe ne nya kande Maka Rester longtemps sur une place finit par déchirer ton habit. Il faut quitter les choses ou problèmes avant qu’il ne soit trop tard.
Ngon yeil tar kei tôn Panbode/Tchad Le petit de l’oiseau accepte toujours son nid. Quelles que soient tes origines, n’y renonce pas.
Doevevogo te bet élé Éton Une seule main ne peut pas grimper un arbre. La solitude rend l’homme fragile; l’union fait la force.
Mintak mee ya te karnye La joie n’est pas contagieuse. Les états d’âme, les pensées et les comportements de l’homme ne sont pas prévisibles objectivement.
Ngul y tsan y na be La force du coup de pied se trouve dans la cuisse. La raison d’être, de vivre d’un individu se trouve dans sa culture. Il ne peut interagir avec son environnement que s’il y est intégré.
Y lee ndogo ya te woe piyes Le manguier ne produit jamais les avocats. L’individu provient héréditairement et socialement d’une entité sociale donnée.
Menyang mot ane meki me oyem o tui me vwa o mini e meme vwa Ewondo Le frère de l’homme est le sang qui coule de la langue, tu craches une partie, tu avales le reste. On ne peut abolir le lien de sang qui nous relie à nos frères.
Ba kar ki loué nvou be bele nding Ewondo On n’appelle pas le chien avec le fouet. On ne peut pas prétendre vouloir rassembler et réconcilier quand on fait preuve de méchanceté.
Ting elé biyon bi fey afan ndzang Si tu te retrouves deux fois sous le même tronc d’arbre en forêt, tu es égaré. Celui qui commet deux fois la même faute, manque de sagesse.
Wali kone wali ka yan Mbo/Littoral J’ai les ongles mais je n’ai pas le niébé. La providence ne peut pas tout donner. Il faut donc accepter ce que l’on a et s’en réjouir.
Mo bayoung a teum mo money Celui qui a des hommes autour de lui, dépasse celui qui a de l’argent. Il faut accorder la primauté aux ressources humaines et non à de l’argent.
Gawlangga ni wayara key vottara Moussey La prostituée est un jujubier au bord de la route. La prostituée est exposée à tout type de danger.
Vamang loomu ham mang lunama ka biidi Le criquet destiné au crapaud ne peut pas échapper. Personne ne peut détruire la chance de l’autre.
Korra li bona cini, golo,ga lawgio Quand l’âne finit de boire de l’eau au puits, il veut que ce puits soit bouché. Une fois que vous ayez rendu service à un malhonnête, celui-ci ne vous reconnaît plus.
Laïra Picoloni irité ni tintin Les oiseaux de même plumage volent ensemble. Ceux qui vivent ensemble se ressemblent et ont tendance à adopter les mêmes comportements.
 Lhara kaï lhalhaguara ni kai barima halaug Le sort réservé au criquet est réservé à tous les insectes. Dans une situation de guerre, on ne cible pas seulement le chef, mais l’ensemble des éléments du groupe.
Lhara djivira an lata ka baguidi Un bienfait n’est jamais perdu. Un bon acte que tu poses sera toujours récompensé.
Fatta dew ka so zoydi Le soleil d’une journée ne sèche pas les arachides. Les premières fautes sont facilement pardonnables.
Suu bay korokna tin voumdemba u djéera Les paresseux accusent le mange-mil. Celui qui ne n’aime pas le travail ou ne fait rien de sérieux trouve toujours des excuses en accusant les autres.
Kaka u gina bowong gina kangu Le hangar finira par s’écrouler sur celui qui reste longtemps sous son abri. Rester longtemps sous la dépendance de quelqu’un n’est pas une assurance. Car il finira toujours par vous abandonner d’une manière ou d’une autre, soit par la mort, le refus…
Ngot ta lhou ka tindi grak votti On n’abandonne jamais une calebasse au croisement des routes. Une fille qui manque d’une meilleure éducation peut être abandonnée à cause de son mauvais comportement.
Banang-na dang wayang soung-na L’ami intime est plus qu’un frère consanguin. Par rapport à un frère de même sang, l’ami intime peut mieux gérer ce qu’on lui confie. Car le consanguin ne tardera pas à abuser de la confiance de son autre frère.
Sounda ong so ngolo Le travail libère ou offre une grande récompense. Celui qui rend beaucoup service obtient toujours une récompense, même celle à laquelle il ne s’attendait pas du tout.
Vira hirhirra ni wayna plantanga La brutalité est la sœur de la tragédie. Être brutal et imprudent  a toujours des conséquences désastreuses.
Bad va hay madei kana Massa On attrape facilement le criquet tôt le matin quand il y a encore la rosée. Il faut profiter des opportunités dès qu’elles se présentent.
Mul ngam fum jar zolnga La vraie huile se trouve dans l’os dur. C’est dans la persévérance et l’endurance que l’on parvient à vivre aisément.(c) Copyright by Emmanuel Beche et Université Francophone de Développement International, 2012

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