L’Afrique est riche en valeurs culturelles et linguistiques. Elle compte en son sein 2 154 langues. Malheureusement, l’anglais, le français, l’arabe, le portugais et l’espagnol dominent encore le paysage académique, plus de soixante ans après l’indépendance. Que faire pour changer la donne ? L’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) est convaincu que le développement du continent africain passe inéluctablement par la valorisation des langues et cultures africaines. Or, sur ce terrain, et malgré les imperfections relevées çà et là, les missionnaires chrétiens ont fait un excellent travail développant des alphabets pour des langues africaines en rédigeant des livres et brochures utiles pour l’enseignement, la santé publique, la formation professionnelle. En collaboration avec des Africains, ils ont aussi appris nos langues et traduit la Bible ou des portions des Saintes Ecritures dans diverses langues du terroir. Il revient à la nouvelle génération d’Africains, sans aucune discrimination religieuse ou ethnique, d’évaluer le chemin parcouru et de bâtir là-dessus pour redonner aux langues africaines ses lettres de noblesse de la maternelle jusqu’au niveau de l’enseignement supérieur. Un Bantou, par exemple, devrait être en mesure de soutenir sa thèse de doctorat en langue bantoue sans transiter par une langue étrangère. L’IUDI s’y attelle et exige déjà que ses étudiants et étudiantes rédigent les résumés de leurs mémoires et thèses dans leurs langues maternelles. Bien plus encore, il travaille avec ses agences d’accréditation pour que, dans un proche avenir, la rédaction des mémoires et des thèses puisse aussi se faire dans les langues africaines, pourvu que les membres du jury aient les qualifications académiques nécessaires et soient en mesure de lire, comprendre et évaluer le travail en question.
Mais, l’IUDI ne veut pas s’enfermer dans le silo académique puisqu’il se veut aussi un mouvement de développement transformationnel. Or, la religion et la langue jouent un rôle incontournable dans le développement durable. Aussi l’IUDI lance-t-il un concours annuel de lecture et de mémorisation de textes rédigés ou traduits dans les langues africaines. Un avis formel de concours sera annoncé très prochainement sur Contributions Africaines. En attendant, veuillez affûter vos talents linguistiques. Ci-dessous, le Président de l’IUDI donne l’exemple en lisant le 1er chapitre du livre de Proverbes en mafa.
L’Institut Universitaire de Développement International (IUDI)
Africa is rich in cultural and linguistic values. It has 2,154 languages. Unfortunately, English, French, Arabic, Portuguese, and Spanish dominate the African academic landscape more than 60 years after independence. What can fellow Africans do to change the situation? The University Institute for International Development (IUDI) thinks that the development of the African continent inevitably requires the enhancement of African languages and cultures. However, in this field, and despite the imperfections noted here and there, Christian missionaries have done an excellent job developing alphabets for African languages and translating books and pamphlets useful for teaching, public health, vocational training, and translating the Bible or portions of the Bible into various local languages. It is up to the new generation of Africans, without any religious or ethnic discrimination, to assess the progress made and build on it to restore African languages to their former glory from kindergarten to higher education. A Bantu, for example, should defend his doctoral thesis in the Bantu language without going through a foreign language. IUDI is aiming at it. It already requires its students to write abstracts of their dissertations and theses in their mother tongues. Much more, it works with its accreditation agencies so that, soon, students will have the option of writing their dissertations, and theses can in any African language, provided that the jury members have the necessary academic qualifications and can read, understand, and understand and evaluate the work in question.
Nevertheless, IUDI does not want to lock itself into the academic silo since it wants to be a transformational development movement. Religion plays an essential role in sustainable development. It, therefore, launches an annual competition for reading and memorizing texts written or translated into African languages. A formal notice of competition will be announced very soon on Contributions Africaines. In the meantime, please each African is kindly requested to hone his or her language skills. Below, the IUDI President sets an example by reading the 1st chapter of Proverbs in the Mafa language.
The University Institute for International Development (IUDI) University of International Development https://iudi.org/
In what ways COVID-19 has impacted the local economy and even spiritual life negatively?
What do we learn from Habakkuk in such challenging times and how do we apply these lessons to our individual and collective lives?
Joy must characterize the life of a follower of the Lord Jesus Christ. If there is no joy in your daily life, please watch as there is certainly a spiritual leak. Ask yourself these diagnostic questions: Am I complaining often? Do I have the tendency to blame others for almost everything? Do I talk to myself negatively? Do I dwell in my past successes or failures? Do I resist to change? Do I want to please everybody (which by way is am impossible task)? Do I doubt God’s wonderful plan for my life? Do I neglect my Bible study, church attendance, and prayer life? I am hiding to commit sin or life my life like an ungodly person without a respectful fear of God? Am I jealous? Am I envious? Am I afraid of what will happen to me given my current life circumstances? Bring these issues to the Lord in prayer and your will enjoy His peace and joy.
« Kwame Nkrumah nous attire depuis notre jeunesse. Ses écrits philosophiques et ses actions politiques continuent de nourrir la conscience philosophique et la politique africaine. En parcourant quelques ouvrages et thèses universitaires consacrés à Nkrumah, nous sommes surpris de constater qu’on le réduit souvent à sa dimension politique d’anti-néocolonia- liste et de Panafricaniste. Or, Nkrumah est d’abord et avant tout un philosophe. C’est à partir de la philosophie qu’il pense la politique de la libération, de la construction et du développement des États-Unis d’Afrique. On ne peut donc pas com- prendre ses théories et sa pratique politiques sans passer par la connaissance de son architectonique philosophique. » Prof. Daniel DIA MBWANGI DIAFWILA, Vice-Président chargé des relations internationales et de la coopération académique au sein de l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI)
Chant composé et exécuté par HELE Solange à l’attention du peuple Mafa.
Song composed and performed by HELE Solange for the attention of the Mafa people.
« Á nda gaɗə vogú ń ndáw giy á ɗé ? á kəda gaɗa. » (N’gèlègədma Mafahay)
« Et on dit que la maison a brûlé ? Dit le chien. » (Proverbe Mafa)
« And we say that the house burned? Said the dog.» (Mafa Proverb)
Moralité : Un être humain qui se respecte place l’intérêt collectif avant l’intérêt individuel, garde l’espoir même en cas de lourdes pertes, et ne se comporte pas comme un animal.
Proverbe envoyé par Goulimé Michel
Département des Sciences Biologiques
Université de Ngaoundéré – Cameroun
Professeur des Lycées
Sciences de la Vie et de la Terre, de l’Éducation à l’Environnement, d’Hygiène et de la Biotechnologie (SVTEEHB)
Invitation : Nous invitons les internautes de tous les pays du monde à nous envoyer les proverbes dans leurs langues maternelles en précisant leur traduction en français ou en anglais et leur signification. Nous nous efforcerons de les commenter à la lumière de la Bible.
Commentaire à la lumière de la Bible
Le monde entier est secoué par des tensions et des crises diverses même si certaines nations en ressentent les soubresauts plus que d’autres. Or, dans un contexte agité, les populations ne réagissent pas de la même manière. Tandis que certains se battent pour éteindre l’incendie qui menace de décimer la barque commune, d’autres cherchent plutôt à noyer leurs semblables en vue d’en tirer des profits égoïstes. Dans ce dernier cas de figure, l’intérêt individuel annihile tout capital d’altruisme ou de patriotisme au point où l’intérêt supérieur de la nation s’évanouit comme par enchantement.
C’est justement ce phénomène qui intéresse le proverbe Mafa mentionné ci-dessus. Michel GOULIME, qui a bien voulu le soumettre à notre analyse, a aussi eu la gentillesse de le situer dans son contexte culturel en ces termes : « Ce proverbe est tiré d’un récit imaginaire Mafa. On raconte qu’un chien en promenade avait appris que la maison de son maître était en feu. Consterné, il prit ses pattes au cou pour l’aider. Arrivé dans la cour de la maison, le chien, sans effort aucun, aperçut immédiatement son plat bien à l’écart et à l’abri de l’incendie qui ravageait la maison de son maître. Quand il vit son plat, il s’exclama : et on dit que la maison brûle, alors que mon plat n’a pas été touché ! Pour ce chien, la vie se résume à l’existence de son plat; tant que son plat existe, il ne manquera pas de quoi manger. »
A première vue, l’herméneutique de ce proverbe est aisée. Cependant il faut se garder d’une approche simpliste car, en réalité, ceci est une parole de sagesse à triple référence. S’il est tout à fait logique d’y voir une condamnation de l’égocentrisme à peine voilée sous le manteau de l’ironie, ce qui en constitue de fait la première facette, il faudrait encore se replonger dans l’imaginaire mafa pour déceler la seconde facette de l’adage tant elle semble défier les contours contextuels susmentionnés. En effet, la seconde facette se trouve dans la consolation résultant d’un constat important que fait le chien : il réalise que son plat est à l’abri de l’incendie. Tout n’est donc pas perdu. Il y a de l’espoir. Mais attention, il ne faudrait pas s’arrêter là car ce proverbe insolite oppose un être humain (le maître) à un animal (le chien). Du coup, une étincelle en illumine subtilement une troisième facette dont la nature est philosophique : l’être humain qui ne voit que ses gains personnels dans un contexte où la communauté est en danger n’est pas différent d’un animal. En somme, trois leçons se dégagent de ce proverbe :
L’intérêt de la communauté doit l’emporter sur l’intérêt individuel.
En cas de perte lourde, il faut garder l’espoir en s’appuyant sur ce qui a été préservé.
Un être humain digne de ce nom doit se démarquer de l’animal dont le comportement est purement instinctif.
Ces trois leçons s’inscrivent dans la droite ligne des recommandations bibliques. Penchons-nous d’abord sur la première. La Bible encourage justement la considération des intérêts des autres. Aussi est-il écrit dans Philippiens 2:3-4 (Version Louis Segond): « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.” Ceci rejoint, entre autres, le texte de 1 Corinthiens 10:24 (Version Louis Segond) où il est écrit: « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui.”
La seconde leçon nous rappelle un épisode de la vie de David décrite dans 1 Samuel 30 où il semblait avoir tout perdu. La ville de Tsiqlag où il avait trouvé refuge avec ses amis et les membres de leurs familles respectives était complètement brûlée en leur absence. Au départ, ils étaient convaincus d’avoir tout perdu : leurs biens, et surtout leurs épouses et enfants bien-aimés. La détresse était à son summum, à telle enseigne que les amis intimes de David menaçaient de le tuer. C’est dans ce contexte où la crise était à son paroxysme que David a eu la sagesse de réaliser une vérité spirituelle profonde : Dieu est un rempart contre le désespoir. C’est alors qu’il reprit courage en s’appuyant sur l’Éternel, se lança à la poursuite des assaillants et, le Seigneur aidant, il retrouva tout. Bien plus, Il amassa un butin considérable en guise de bonus. C’est ce genre de disposition intérieure qui permit à David de reprendre courage et de renverser une situation désespérante que la sagesse Mafa conseille face à l’adversité et aux pertes les plus colossales.
La troisième et dernière leçon est aussi un écho de ce que Dieu avait déjà révélé dans la Bible. Dès la création, Dieu a voulu clairement distinguer l’être humain de l’animal en le créant à son image (Genèse 1:26). Malgré la chute, il n’a pas perdu l’image de Dieu. A ce propos, le Dictionnaire Biblique Westphal fait bien de relever que
« La chute, d’ailleurs, n’effacera pas entièrement cette image de Dieu en l’homme, qui toujours sera distinct du reste des créatures, y compris les animaux. Seul en effet dans l’univers, l’homme est doué de raison et de conscience, c’est-à-dire capable de s’élever de l’intelligence des faits particuliers qu’il constate à la compréhension des lois générales du monde, et d’éprouver le désir d’un idéal moral, la souffrance de n’y pas parvenir, la repentance, la joie de devenir meilleur ; grâce à cette ressemblance divine, il pourra connaître, aimer et servir son Créateur.»
Il est donc normal que Dieu attende des hommes et des femmes qu’ils ne se comportent pas comme des bêtes privées de raison (Cf. Jude 1 :10). Par ailleurs, le Seigneur réserve un châtiment exemplaire à ceux et celles qui méprisent leur dignité si nous nous en référerons, entre autres textes bibliques, à 2 Pierre 2 :12 (Bible du Semeur) qui déclare : « Mais ces hommes-là agissent comme des animaux dépourvus de raison qui ne suivent que leurs instincts et sont tout juste bons à être capturés et tués, car ils se répandent en injures contre ce qu’ils ne connaissent pas. Aussi périront-ils comme des bêtes. »
Malheureusement, l’humanité semble s’enfoncer chaque jour davantage dans une animalité déconcertante au point où d’aucuns en viennent à affirmer avec le compositeur et pianiste français Erik Satie (1866-1925) : « Plus je connais les hommes, plus j’admire les chiens. » Pourtant, tel n’est pas le plan du Dieu Créateur pour la société humaine. Au contraire il a mis en nous la raison, la volonté et les atouts nécessaires pour surmonter nos penchants égocentriques en vue de bâtir des familles, des communautés, et des nations où règnent l’unité dans la diversité, la justice sociale dans la miséricorde, l’amour dans la vérité, la prospérité dans la solidarité, et le vivre ensemble dans le respect mutuel. Évidemment, pour que cet idéal se mue en une dynamique de transformation sociétale positive et concrète, chacun, à son niveau, est appelé à placer l’intérêt collectif avant l’intérêt individuel, à sauvegarder l’espoir quelle que soient la lourdeur des pertes subies et à refuser quotidiennement de se rabaisser au niveau d’une bête féroce pour son semblable. C’est à ce prix que les concertations, les dialogues, les médiations, et diverses autres initiatives ayant pour but d’éteindre les mille et un feux existentiels qui menacent de détruire nos pays, nos régions, nos communautés, nos églises, ou nos familles, porteront des fruits doux et durables. Que Dieu nous vienne en aide !