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LE MALHEUR EST UNE ECOLE

“Icyâgo cyigisha ubwênge” (proverbe rwandais – kyniarwanda)

« Le Malheur enseigne la clairvoyance. » (proverbe rwandais)

« Misfortune teaches foresight. » (Rwanda proverb)

Moralité : Celui ou celle qui est sage tire des leçons des expériences malheureuses de la vie.

Source : Titinga Frédéric Pacéré  Pensées africaines : proverbes, dictons et sagesse des Anciens. (Paris : L’Harmattan, 2005) p. 25

 

 

Commentaire à la lumière de la Bible

La vie est un long chemin sinueux qui traverse de nombreux monts et vallées. Elle fait balancer la condition humaine entre la joie et le malheur à un rythme très irrégulier.  Mais, même les évènements fâcheux peuvent livrer des trésors à celui ou celle qui est sage et qui sait tirer des leçons du malheur qui frappe directement ou indirectement. C’est ce que nous communique le proverbe rwandais qui nous intéresse particulièrement en ce moment.

En effet, quoique le malheur soit redouté, il est comme une noix de coco qui livre son amende à la personne qui se donne la peine de casser sa solide coque. Celui ou celle qui est sage, réfléchit face au malheur qui lui arrive ou qui frappe ses semblables.  Quelles sont les causes profondes de ce malheur ? Quelles leçons dois-je en tirer ? Que faire pour le prévenir ou du moins en limiter les dégâts dans l’avenir tant au niveau individuel que collectif? Quelles dispositions pratiques faut-il prendre dès aujourd’hui ? Telles sont les questions qui s’imposent dans l’adversité.

Le malheur peut être une école de formation. Le psalmiste a tiré des leçons de l’adversité (Psaume 119 : 67,71). Job, au terme de la série des malheurs qui l’ont frappé, est entré dans une dimension plus profonde de la vie spirituelle au point où il a déclaré dans Job 42 :5 (La Bible du Semeur): «Jusqu’à présent j’avais seulement entendu parler de toi. Mais maintenant, mes yeux t’ont vu. » L’officier de 2 Rois 1 a tiré des leçons du malheur qui a frappé ses collègues et les soldats qui étaient sous leurs ordres. Au lieu d’aborder le prophète Elie avec la même arrogance que ses prédécesseurs, il adopta une attitude d’humilité et sauva ainsi sa vie et celle de ses compagnons d’armes. L’on pourrait multiplier de tels exemples à la lumière de la Bible mais tout semble se résumer à ces paroles d’Ecclésiastes 7 :14 (La Bible du Semeur) « Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis, car Dieu a fait l’un et l’autre, si bien que l’homme ne peut rien découvrir de ce qui doit lui arriver.»

Malheureusement, très peu d’individus et de communautés prêtent attention à ces conseils divins. L’histoire de l’humanité est riche en attitudes ou comportements qui ont causé divers malheurs, et pourtant nos sociétés contemporaines semblent trouver un grand plaisir à afficher les mêmes comportements, ignorant au passage que « ce qui est arrivé au mouton arrivera aussi à la chèvre » conformément à un autre proverbe africain. Les communautés chrétiennes ont aussi intérêt à tirer des leçons des malheurs qui ont frappé les églises qui se sont détournées du Seigneur et de sa saine doctrine afin d’éviter les pièges du matérialisme, du désordre spirituel, de la mondanité, de l’occultisme, du libéralisme théologique et des maux semblables.

Gustave Flaubert disait dans une correspondance datant du 23 mai 1852 : « Il faut de chaque malheur tirer une leçon et rebondir après les chutes. » Heureux sont ceux et celles qui savent tirer des leçons des divers malheurs qui nous frappent au lieu de se jeter mains et pieds liés dans la fosse aux lions de l’endurcissement et de la désobéissance. Que Dieu nous vienne en aide !

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

VIOLENCES DESTRUCTRICES: QUELLES SOLUTIONS?

« ɛtɔk pú sɔŋɔ bo chɔkɔchɔkɔ. » (Proverbe kenyaŋ, Sud Ouest du Cameroun)

“Un village entier ne peut pas brûler pendant que ses habitants sont assis tranquillement et se bornent à observer.” (Proverbe kenyaŋ, Sud Ouest du Cameroun)

“A whole village cannot burn down while the people sit and watch.” (Kenyaŋ proverb,  South West of Cameroon)

Signification : Il n’y a aucun problème difficile que les gens ne peuvent résoudre avec l’aide de Dieu. Si les êtres humains conjuguent leurs efforts, ils peuvent affronter victorieusement même les situations les plus difficiles.

 

Commentaire à la lumière de la Bible

 

Ces dernières semaines, l’actualité est dominée par la situation qui prévaut au nord du Nigeria où plus de 200 jeunes lycéennes ont été kidnappées par le groupe islamiste Boko Haram. Nous saluons les efforts déployés par les gouvernements de nombreux pays du monde, les journalistes et les réseaux sociaux, pour alerter le monde entier et initier des actions qui militent en faveur de la libération de ces jeunes filles. Nous prions pour qu’il plaise au Seigneur de faire couronner ces initiatives de succès. Mais, nous ne voulons pas nous arrêter là. Nous voulons profiter de la bonne disposition des cœurs et des consciences pour attirer notre attention sur la nécessité de pousser la réflexion et l’action un peu plus loin. La situation qui secoue le Nord du Nigeria, et qui risque d’éclabousser dangereusement les pays voisins, a des racines plus profondes que les symptômes qui attirent notre attention en ce moment. Par ailleurs, de nombreux groupes similaires sont actifs dans d’autres pays africains, voire dans d’autres nations du monde. Force est de relever que la violence n’est pas le propre des groupes islamistes radicaux. Les musulmans sont majoritairement pacifiques. Les adeptes des autres religions sont aussi majoritairement pacifiques. Mais, l’on trouve malheureusement des gens violents dans toutes les religions du monde et même chez ceux qui se disent irréligieux. Du coup, la situation est beaucoup plus préoccupante. Notre village planétaire menace de brûler et nul ne sera épargné si rien n’est fait pour contenir l’incendie idéologique, religieuse et politique. Les kenyaŋ du Sud-Ouest du Cameroun attirent notre attention sur la nécessité de conjuguer nos efforts en pareille circonstance car “Un village entier ne peut pas brûler pendant que ses habitants sont assis tranquillement et se bornent à observer.”

 

Ce proverbe nous invite à prendre nos responsabilités au sérieux. Contrairement aux animaux, le Dieu créateur a accordé aux êtres humains la capacité de réfléchir, d’aimer, et de solutionner des problèmes. Il nous revient donc de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire valoir ces talents et implorer son secours là où nos efforts humains sont incapables de nous tirer des situations impossibles. Face aux menaces des violences destructrices, un premier pas serait que les leaders politiques et religieux écoutent les conseils – avec tout le discernement que cela impose. Il est écrit dans Proverbes 15 :22 (la Bible du Semeur) : « Quand on ne consulte personne, les projets échouent, mais lorsqu’il y a beaucoup de conseillers, ils se réalisent. »

De nombreux passages bibliques abondent dans ce sens (Cf. Proverbes 11 :14 ; 20 :18 ; 24 :6. Moïse a eu la sagesse de prendre en compte les conseils de son beau père, Jéthro, qui était pourtant un prêtre païen (Exode 18). Le Pharaon a su sauver son pays et les pays voisins de la dévastation sous l’effet d’une période de famine particulièrement longue et sévère en écoutant les conseils de Joseph, un étranger qui craignait Dieu (Genèse 41). Les conseillers sont très utiles ; encore faut-il savoir choisir ceux ou celles qui sont vraiment bons et sages sous peine de tomber dans le piège de Roboam qui a divisé son pays en deux et perdu une grande partie de son pouvoir juste parce qu’il a rejeté les bons conseillers pour embrasser les mauvais (1 Rois 12).

Décidemment, nous avons besoin de la sagesse divine pour choisir de bons conseillers et conseillères, discerner les bons et les mauvais conseils, appliquer efficacement les bons conseils, et préserver la paix. Mais, là-aussi, Dieu est prêt à voler à notre secours si nous sollicitons sa divine sagesse car il est écrit dans Jacques 1 :5 (la Bible du Semeur) : «Si l’un de vous manque de sagesse,qu’il la demande à Dieu qui la lui donnera, car il donne à tous généreusement et sans faire de reproche.»

 

En somme, la solution au problème de violence perpétrée par des groupes ou des mouvements violents de tout bord est possible au cas par cas et avec l’aide de Dieu. Mais, il faut pour cela que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour conjuguer nos efforts, réfléchir ensemble sous la direction des leaders compétents qui savent écouter et appliquer les conseils appropriés. En vue de faciliter la recherche d’une solution aux violences perpétrées par des groupes et mouvements tels que Boko Haram, nous proposons les questions suivantes :

 

Questions que les leaders des pays occidentaux devraient se poser très sérieusement 

Quels sont les aspects de nos relations internationales, de nos actions, de nos choix éthiques et de leur imposition directe ou indirecte au reste du monde qui nécessitent un changement afin d’éviter de jeter de l’huile sur le feu des relations entre l’Occident et le reste du monde ? Comment pouvons-nous faire preuve de sagesse, d’humilité, et de considération dans nos relations avec des nations qui ont d’autres valeurs culturelles, politiques et religieuses ? Comment répondre aux violences islamistes actuelles, qui pointent souvent directement l’Occident du doigt, de manière à prendre en compte les causes profondes du phénomène tout en respectant la souveraineté et la dignité des peuples et des gouvernements des autres pays?

 

Questions que les dirigeants des pays africains directement concernés par la violence islamiste devraient se poser très sérieusement 

Quelles sont les causes profondes des violences actuelles ? Quelles sont les responsabilités du gouvernement dans cette crise? Quelle stratégie mettre sur pied pour dialoguer avec les vrais leaders des groupes islamistes et ceux qui financent leurs activités afin de trouver une issue pacifique ? Comment attaquer le mal à la racine et prévenir ce phénomène tout en évitant de favoriser un groupe religieux au détriment des autres?

 

Questions que les groupes et mouvements islamistes violents devraient se poser très sérieusement

Dieu est-il vraiment honoré lorsque nous massacrons ou terrorisons des innocents en son saint nom ? Quels sont les voies et moyens pacifiques pour faire entendre notre voix et résoudre nos problèmes sans recourir à des actes qui ternissement l’image de l’islam, tuent ou traumatisent des innocents, et qui finiront tôt ou tard par nous détruire nous-mêmes ? Quelle stratégie de dialogue pouvons-nous mettre sur pied pour sortir de la crise actuelle et envisager l’avenir de manière plus constructive en pleine collaboration avec les adeptes des autres religions tout en restant fidèles à nos valeurs religieuses?

 

Questions que les leaders religieux devraient se poser très sincèrement

Pouvons-vous nous réellement dire que nous croyons en une divinité qui aime tous les autres humains ou en un Dieu d’amour et de paix si nous prêchons la violence et ne faisons rien pour en arrêter le cycle, autant que faire se peut ? Quelle image de notre religion voulons-nous projeter au reste du monde ? Quelle stratégie de conscientisation et d’éducation pouvons-nous mettre sur pied pour prévenir et faire face au phénomène de la violence causée ou aggravée par des convictions religieuses parfois mal assimilées ? Comment pouvons-nous travailler avec les gouvernements, les organisations internationales et les leaders des autres confessions religieuses pour promouvoir la paix dans la justice, la crainte de Dieu, et le respect mutuel ?

 

Questions que les autres pays du monde qui ne sont pas directement concernés par la violence islamiste devraient se poser très sérieusement

La sagesse africaine dit : « Si la barbe de ton voisin prend feu, mouille la tienne. » Quelles mesures devons-nous prendre pour prévenir de telles situations dans notre propre pays ? Comment pouvons-nous assister les gouvernements et les populations en difficulté sans aggraver la situation ou créer d’autres problèmes ? Quelle stratégie pouvons-nous mettre sur pied au niveau international pour combattre plus efficacement et prévenir le phénomène de la violence et du terrorisme quelles que soient les convictions du groupe qui en est à l’origine ?

 

Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse nécessaire pour travailler la main dans la main afin de mieux contrecarrer les assauts de la violence à travers le monde !

 

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

QUELLE FONDATION POUR LE MARIAGE?

« Ya waaxod il-‘ird 3ala maalu yiruuH il-maal wa yi’3od il-‘ird 3ala Haalu. »  (Proverbe arabe/égyptien) 

« Si tu épouses un singe à cause de son argent, l’argent finira et le singe restera le même. » (Proverbe arabe/égyptien) 

“If you marry a monkey (i.e. someone ugly) for his money, the money will go away and the monkey will stay the same (as ugly as ever).”

Signification: N’épouse pas une personne à cause de son argent.

(Source: http://arabic.desert-sky.net/coll_proverbs.html)

 

Commentaire à la lumiere de la Bible

En cette fête des mères, nous saluons et félicitons les mamans pour ce qu’elles sont, pour les valeurs qu’elles incarnent, et pour le rôle combien délicat mais indispensable qu’elles jouent dans nos familles et dans nos sociétés. Une mère restera toujours un symbole d’affection, de tendresse, d’éducation, d’encouragement, et surtout d’amour. Mais, au-delà des cadeaux et des festivités, il serait bon de nous attarder un peu sur les futures mères, plus précisément sur la fondation même de la vie conjugale.

A propos, les Arabes, qui ont de très bons et riches conseils sur le mariage contrairement à ce que d’aucuns penseraient, nous livrent une parole de sagesse très profonde : « Si tu épouses un singe à cause de son argent, l’argent finira et le singe restera le même. » Ce proverbe pose le problème de mariage par intérêt. En réalité, c’est de la fondation même du mariage qu’il s’agit. Quand, au-delà de l’amour sincère pour sa future conjointe ou son futur conjoint, l’on est plus motivé par l’argent, la beauté physique, la position sociale, l’honneur, les intérêts politiques ou tout autre calcul égoïste, l’on bâtit son foyer sur du sable mouvant. Malheureusement, nombreux ceux et celles qui tombent dans ce piège.

Pourtant, la Bible regorge de conseils qui peuvent nous aider au moment du choix. En voici quelques uns, tous tirés de la version du Semeur.

Sur la vanité des richesses:

“Ne te tourmente pas pour t’enrichir, refuse même d’y penser. A peine as-tu fixé tes regards sur la fortune que, déjà, elle s’est évanouie, car elle se fait des ailes et s’envole comme l’aigle en plein ciel.” Proverbes 23:4-5.

« S’enrichir par le mensonge, c’est obtenir une vapeur fugitive qui mène à la mort.” Proverbes 21:6.

Sur la vanité de la beauté physique :

« La grâce est décevante et la beauté fugace; la femme qui révère l’Eternel est digne de louanges.” Proverbes 31:30.

« Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu.” 1 Pierre 3:3-4.

Loin de nous l’idée de penser que l’enseignement biblique sur ce thème se résume à ces quatre versets. Bible regorge de paroles de sagesse riches, variées et profondes qui méritent d’être non seulement lues mais étudiées en profondeur en prenant en compte leurs contextes. Nous ne condamnons ni la richesse, ni la beauté car elles ont leur valeur si elles sont gérées convenablement dans le cadre établi par le Créateur lui-même. Nous voulons tout simplement souligner que des critères comme la richesse matérielle et la beauté physique sont très fragiles pour soutenir un foyer conjugal. Il est donc important que chaque célibataire examine profondément les motivations qui  régissent le choix de sa future conjointe ou de son futur mari. Il est également nécessaire que les mariés passent plus de temps à améliorer leur relation avec Dieu et à cultiver leurs qualités morales – dont l’amour selon les paramètres définies par 1 Corinthiens 13 – qu’à soigner les apparences physiques ou à impressionner par des biens matériels et des glorioles. C’est alors que chaque jour sera une fête dans le foyer, avec ou sans enfant biologique.

Daigne le Seigneur nous venir en aide !

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

PAUVRETE ET DIGNITE HUMAINE

“N’tèwèshè a n’didè ndo a koskossai” (N’gèlègèdma mafahai)

“La pauvreté transforme l’être humain en paille.” (proverbe mafa)

“Poverty turns the human being into straw.” (Mafa proverb).

Signification: La pauvrete rabaisse l’être humain. 

 

 Commentaire à la lumière de la Bible

Traditionnellement, les Mafa ne sont pas matérialistes. Sauf rares exceptions, ils savent généralement se contenter du peu de revenus qu’ils tirent de leur cadre naturel très austère. Avant l’avènement de l’argent et de toute la panoplie de l’économie contemporaine, tant qu’un chef de famille avait du mil dans son grenier, des cases en toit de chaume pour les membres de sa famille, quelques chèvres ou moutons, et ne serait-ce que deux vêtements de rechange, il était pleinement satisfait. Dans cet esprit, tant que les Mafa avaient le minimum vital, ils se moquaient éperdument des aléas de la nature et des mirages de l’univers matérialiste. Ce n’est que quand le mil venait à manquer et qu’ils étaient forcés à se plier en quatre devant les autres pour mendier afin de survivre que les Mafa se sentaient vraiment pauvres. C’est alors qu’on peut les entendre prononcer de nombreuses variantes du proverbe sur lequel nous nous penchons présentement : “N’tèwèshè a n’didè do a koskossai”. Dans certains villages mafa l’on entend fréquemment “N’tèwèshè ambabai” (la pauvreté est mauvaise).

A regarder de près ce phénomène, la pauvreté dans la tradition Mafa n’est pas tellement une absence de biens matériels ou de moyens financiers mais une atteinte à la dignité humaine. Même avec peu de moyens, tant que leur dignité n’est pas menacée, les Mafa se sentent riches. Mais, quand ils sont forcés à se rabaisser devant leurs semblables ou à agir contre leur gré afin de survivre, ils se sentent dépouillés de la nature humaine. Ils s’estiment alors aussi inutiles que des herbes sèches que l’on piétine.

Un tel sentiment se retrouve chez plusieurs peuples d’Afrique et du monde. Mais, la communauté internationale en tient-elle toujours compte dans ses agissements et dans ses décisions ? Si tel était le cas, nous ne verrions pas ce qui se passe en ce moment même en Centrafrique, par exemple. Dans ce pays, certains leaders d’organisations internationales agissent à leur guise au grand mépris des autorités centrafricaines et facilitent ainsi la partition du pays en deux avec toutes les conséquences amères que cela pourra entrainer dans un très proche avenir. Pourtant, aucune solution efficace ne peut être trouvée tant qu’on méprise les analyses et les solutions que proposent les leaders politiques et religieux de ce pays (sans distinction aucune) car ils maitrisent mieux leur contexte. Si la République Centrafricaine était parmi les pays les plus riches du monde, la traiterait-on ainsi ?

Au-delà de ce pays, notre planète est gravement troublée par de nombreux cas où certains individus et pays riches forcent leurs volontés sur des individus et des pays plus modestes. Mais, la question fondamentale que nous devons tous nous poser est la suivante : une personne doit-elle perdre sa dignité parce qu’elle est pauvre ?

La Bible répond par la négative. En effet, il est écrit dans Proverbes 14 :31 (la Bible du Semeur): « Opprimer le pauvre, c’est outrager son Créateur mais avoir de la compassion pour les indigents c’est l’honorer. » Quelques chapitres plus loin (17 :21) il est écrit : «Se moquer du pauvre, c’est outrager son Créateur, et celui qui se réjouit du malheur d’autrui ne sera pas impuni. » D’autres textes comme Psaume 12 :5 ; Proverbes 14 :21 ; et Proverbes 22 : 2,16,22,23 abondent dans le même sens.

Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre la pauvreté. Et si malgré tout certains demeurent pauvres travaillons activement pour protéger leur dignité car, comme le dit si bien Jean Boccace, « La pauvreté n’ôte de noblesse à personne, la richesse oui. » Mais, nous pouvons aussi empêcher à la richesse de voler la noblesse des nantis. Les riches et les pauvres peuvent danser la main dans la main au rythme de l’amour divin s’ils apprennent à se respecter mutuellement.

Nous ne pouvons pas forcer tous nos semblables sur cette piste de danse virtuelle; mais nous pouvons marquer la différence dans le respect de la dignité de tous les êtres humains (hommes et femmes, petits et grands, religieux et irréligieux, riches et pauvres) un pas de danse à la fois.

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

Pour acceder a notre blog: https://bongoyok.wordpress.com

Chers amis,

Nous avons remarqué des perturbations sur notre site <contributions africaines> depuis quelques temps. Nous sommes en train d’y remédier. En attendant, pour accéder à notre blog, veuillez le faire à travers le lien suivant: https://bongoyok.wordpress.com

Merci d’avance,

Moussa Bongoyok.

SAISIR LES BONNES OCCASIONS

« Elele məcerega na a ndavay ɗaf bay. »  (proverbe moloko)

“Une bonne sauce ne suffit jamais pour terminer une boule de mil qui

l’accompagne.” (proverbe moloko) [litteralement: “ Sauce bonne là elle finit boule de mil pas.”]

“A delicious sauce is never enough to finish the bowl of millet
that goes with it.” (Moloko proverb)

Moralité: “Une bonne chose ne dure pas et que dès que l’occasion de la saisir se

présente, il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard.”

Source: Ndokobai Dadak, linguiste, Extrême Nord Cameroun.

Parallélisme biblique

 

Nous remercions le frère Ndokobai Dadak qui a bien voulu nous faire parvenir ce proverbe tout en prenant le soin de le faire accompagner des précieux détails suivants: “Ce proverbe est une sagesse Moloko (le moloko est une langue tchadique de groupe Mafa parlée à Lalaway sur la route de Mora à 30km de Maroua juste après Godola). Cette sagesse signifie que quand il y a une bonne chose tout le monde voudrait l’avoir et finalement cette chose ne peut pas suffire pour tout le monde. Vous savez que dans nos montagnes lorsque la marmite de la viande est au feu, c’est toute la maisonnée qui est en fête. Ainsi dès que le père de famille sert le bouillon de viande qui doit accompagner les différentes boules servies par la maman de la maison, c’est tout le monde qui se rue sur la sauce de viande au point où après quelques instants, c’est la boule de mil qui reste dans le gandaf. Cette sagesse veut dire que lorsqu’il y a une belle chose, il faut se presser pour la prendre, l’entretenir, de peur que les autres ne s’en accaparent ou ne la terminent et qu’on vient à en éprouver le manque. Une bonne sauce dans le gandaf, est convoitée par tout le monde et chacun voudrait y envelopper sa boule ; alors quelle que soit la quantité, elle va finir avant la boule de mil qui l’accompagne.”

Les Moloko ont raison : les belles occasions sont extrêmement versatiles. Il est donc très important de les discerner et d’en profiter avant qu’elles ne s’échappent pour l’éternité. Le proverbe sur lequel nous nous penchons est riche en leçons. Retenons-en trois :

La première leçon que nous pouvons en tirer se rapporte à notre salut. Noé a prêché qu’un déluge s’abattrait sur notre planète mais ses contemporains n’ont fait aucun cas de ses prédications. Pourtant le déluge survint et il était trop tard pour eux. (Genèse chapitres 6-9 ; 2 Pierre 2 :5). Dans le même ordre d’idées, la Bible donne l’avertissement suivant à notre génération : “Le jour où le Fils de l’homme reviendra, les choses se passeront comme au temps de Noé: les gens mangeaient, buvaient, se mariaient et étaient donnés en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans le bateau. Alors vint le déluge qui les fit tous périr. C’est encore ce qui est arrivé du temps de Loth: les gens mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient. Mais le jour où Loth sortit de Sodome, une pluie de feu et de souffre tomba du ciel et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme apparaîtra.” (Luc 17:26-30, La Bible du Semeur). Aujourd’hui nous vivons le temps de grâce où le salut est à la portée de quiconque croit. Il vaut mieux saisir la main du Seigneur et lui confier la direction totale de sa vie avant qu’il ne soit trop tard. Aujourd’hui nous sommes encore vivants. Mettons notre vie en règle devant Dieu avant que la mort ne vienne car « le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi il est jugé par Dieu.” (Hébreux 9:27, La Bible du Semeur). 

Une autre leçon se rapporte à la gestion du temps. Comme le dit si bien l’Ecclésiaste (3:1-8), “il y a un temps pour toute chose.” Le paysan qui néglige le temps des semailles ne pourra jamais se rattraper au moment de la moisson. Quand ce fut le moment de traverser la mer rouge (Exode 14), nul ne pouvait prendre le risque de se donner une semaine de congé. Il fallait agir le plus vite que possible. Quand Pierre était en prison, les autres chrétiens n’ont pas attendu qu’il soit exécuté avant de prier. Ils ont organisé une nuit de prière avant l’heure fatidique (Actes 12) et il a plu au Seigneur de le délivrer.  

La troisième leçon a trait aux opportunités qui se présentent sur le chemin de la vie. Quand Dieu donna à Salomon l’occasion de lui demander ce qu’il voudrait, ce dernier n’a pas hésité à demander à l’Eternel la sagesse et il l’obtint (1 Rois 3). Quand les quatre lépreux ont découvert de la nourriture et des richesses en abondance, ils n’ont pas manqué l’occasion de se nourrir mais aussi d’annoncer la bonne nouvelle à leurs compatriotes qui mourraient de faim (2 Rois 7). Quand le Seigneur Jésus passait non loin du lieu où il se trouvait, Bartimée brava la foule et cria de toutes ses forces. Et quand le Seigneur lui demanda ce qu’il voulait, il demanda sagement ce que le Seigneur seul pouvait lui accorder, notamment la vue (Marc 10 :46-53). L’exemple de cet aveugle guéri par le Seigneur mérite d’être suivi.

Fort de ce qui précède, nous ne devons jamais baisser les bras dans la vie.  Il est vrai que “La modération trouve encore à glaner dans le champ du bonheur, lorsque les favoris de la fortune semblent avoir tout moissonné” Comme le disait si bien   le maréchal français Duc de Lévis (1720-1785). Mais, faudrait-il se contenter des miettes  quand on a tout le trésor à portée de  la main? Très souvent, nous laissons passer de précieuses occasions. Ne tombons plus dans ce piège. Daigne le Seigneur nous ouvrir les yeux pour saisir les opportunités qu’il nous présente ! Daigne sa divine sagesse nous accorder la grâce d’en faire un bon usage pour la gloire de son saint nom et le bien-être de nos prochains !

© Copyright, Moussa Bongoyok, 2011.

DIEU EST LE SOUTIEN ET LE DEFENSEUR DES FAIBLES

“Zhikle a zhè.” (n’gèlègèdma mafahai)

“Dieu existe.” (proverb Mafa)

« God exists. » (Mafa proverb)

Signification : Dieu est le soutien et le défenseur des faibles. Sa divine présence est agissante.

Parallélisme biblique

Les Mafa croient en l’existence du Dieu Suprême (Zhiklè). Ils croient aussi que Dieu intervient dans tous les détails de la vie humaine. Cette croyance est perceptible dans leur vie quotidienne. Il est extrêmement rare qu’ils passent une journée entière sans faire allusion à Dieu dans leurs conversations. Le proverbe susmentionné est souvent cité quand quelqu’un échappe miraculeusement à un accident mortel, obtient un bon résultat contre toute espérance, ou survit dans des circonstances particulièrement adverses.  Il est aussi mentionné face à une injustice criante où la loi du plus fort écrase les faibles. Il est enfin évoqué pour encourager ceux qui ont perdu de proches parents, des tuteurs, ou des encadreurs et qui sont complètement abattus, déboussolés. Le proverbe vient alors pour affirmer que la présence de Dieu est agissante. Dieu n’est pas insensible à la souffrance de ses créatures. Il sait intervenir en temps opportun pour soutenir, secourir, réconforter, guider, défendre,  garder et bénir selon l’immensité de sa bonté et de sa puissance.  

En d’autres termes, quand les biens matériels nous font défaut et nos semblables ne nous apportent pas le secours tant attendu en temps opportun, il ne faut pas désespérer. Dieu est vivant et il demeure le secours ultime.

Le proverbe Mafa rappelle de nombreux enseignements bibliques.  Entre autres, la Bible enseigne que Dieu est le père des orphelins, le défenseur des veuves, le protecteur des étrangers, (Exode 22 :23 ; Deutéronome  10 :18 ; Psaume 10 :14, 146 :9 ; Jérémie 49 :11). N’est-ce pas merveilleux d’avoir Dieu pour protecteur ? Il est en mesure de faire fleurir un désert et de  dessécher un océan en un clin d’œil. Il a le pouvoir d’éteindre le feu le plus dévastateur et d’attendrir les cœurs les plus endurcis. Il est capable de changer la condition des opprimés et de les délivrer de leurs oppresseurs quelle que soit la condition dans laquelle ils se trouvent présentement. Rien ne lui est impossible, conformément à l’enseignement des Saintes Ecritures (Genèse 18 :14 ; 2 Rois 3 :18 ; Jérémie 32 :17 ; Matthieu 19 :26 ; Luc 1 :37).

Le Dieu Créateur sait être la force des faibles, l’espoir des désespérés, la voix des sans-voix, et la joie des malheureux. Il est celui dont parle le Psaume 145 :14-19 en des termes combien édifiants : « L’Eternel est le soutien de tous ceux qui tombent, il relève tous ceux qui fléchissent. Les regards de tous sont tournés vers toi: tous attendent que tu donnes à chacun sa nourriture au moment voulu. Tu ouvres ta main et tu combles les désirs de tout ce qui vit. L’Eternel est juste dans tous ses desseins, il est plein d’amour dans tout ce qu’il fait. L’Eternel est proche de ceux qui l’appellent, de tous ceux qui sont sincères lorsqu’ils font appel à lui. » (La Bible du Semeur).

Face aux épreuves, aux déceptions, et aux nombreux sujets de découragement dans la vie, ne perdons pas de vue que même si nul ne s’intéresse à nous et ne vole à notre secours, Dieu est vivant. Que sa divine et agissante présence nous réconforte et nous donne le courage de relever la tête et de nous battre pour un lendemain meilleur en nous appuyant sur l’Eternel!

© Copyright, Moussa Bongoyok, 2011.

LE TEMPS PASSE, ON PASSE AVEC LUI

“Nga a gaba.” (N’gèlègèdma mafahai)

 « Nous sommes sous l’arbre à palabres » (proverbe mafa 

“We are under the palaver tree.” (Mafa proverb)

Signification: Nous ne sommes que de passage sur la terre.

 Parallélisme biblique

L’arbre à palabres est célèbre dans de nombreuses cultures sahéliennes. C’est un arbre sous lequel les notables de village se réunissent pour échanger des idées, discuter, juger, ou se pencher sur divers problèmes de la vie en société. C’est aussi un lieu de rassemblement. Chaque village mafa a son arbre à palabres sous lequel se trouve souvent grand un roc sur lequel les gens peuvent s’asseoir sans se salir.

 L’arbre à palabres est plein de symboles dans la société mafa. Tout y passe : les nouvelles, les plaintes, les joies, les peines, les conflits, la réconciliation, les médisances, le rétablissement de la vérité, la politique,  l’éducation, les stratégies, les contes, les proverbes, la religion, la philosophie, l’économie, le mysticisme, les rêves, l’organisation des travaux champêtres,  les projets, bref tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la vie du village. Mais, au-delà de tous ces symboles,  l’arbre à palabres représente la précarité de la vie sur la terre. En effet, l’arbre à palabres ne rassemble les gens que pour un temps bien limité. Après les réunions, chacun rentre chez soi pour un sommeil bien mérité en vue de mieux affronter les durs labeurs du lendemain si Dieu permet qu’on y arrive. Nombreux sont ceux qui sont partis d’un petit sommeil à un sommeil et chacun attend son tour. Face à cette réalité existentielle, les Mafa affirment, sur une note philosophique assez profonde que nous (les êtres humains) sommes sous l’arbre à palabres. Nous ne sommes que des étrangers sur cette terre. La mort nous attend à tout moment. Il est alors aisé de comprendre pourquoi c’est l’un des premiers proverbes que les Mafa citent pour évoquer un décès dans la communauté.

 En cette fin d’année où nous sommes souvent surpris par la rapidité avec laquelle les mois se sont écoulés il nous arrive parfois de dire tout haut : « comme le temps passe si vite ! » Mais, n’oublions pas  que ce n’est pas seulement le temps qui passe. Nous passons aussi avec lui. L’écrivain français Paul-Jean Toulet (1867-1920) exprime cela en des termes qui n’ont pas perdu leur éloquence après près d’un siècle : « Le temps passe. Ah, si on pouvait le regarder passer. Mais hélas, on passe avec lui. ». Au-delà du temps qui passe, c’est donc nous qui passons.

 C’est justement ce que nous rappelle de nombreux textes bibliques. Retenons-en un, l’un des plus vieux psaumes de la Bible, attribué à Moise l’homme de Dieu :

  1 Prière de Moïse, l’homme de Dieu.
      O Seigneur, d’âge en âge
      tu as été notre refuge.

    2 Avant que soient nées les montagnes,
      et que tu aies créé la terre et l’univers,
      de toute éternité et pour l’éternité, toi, tu es Dieu.

   
    3 Tu fais retourner l’homme à la poussière,
      et tu dis aux humains: «Retournez-y!»

     4 Car mille ans, à tes yeux,
      sont comme le jour d’hier qui est déjà passé,
      comme une seule veille au milieu de la nuit.

        5 Tu balaies les humains comme un peu de sommeil qui s’efface à l’aurore.
      Ils sont pareils à l’herbe

    6 qui fleurit le matin, qui passe
      et qui, le soir, se fane et se flétrit.

    7 Nous sommes consumés par ta colère,
      ta fureur nous effraie:

    8 tu as mis devant toi tous nos péchés,
      et tu mets en lumière tout ce qui est caché.

    9 Tous nos jours disparaissent par ta colère,
      et nos années s’effacent comme un murmure…

      10 Le temps de notre vie? C’est soixante-dix ans,
      au mieux: quatre-vingts ans pour les plus vigoureux;
      et leur agitation n’est que peine et misère.
      Car le temps passe vite et nous nous envolons.

     11 Qui peut connaître l’intensité de ta colère,
      qui te respecte assez pour tenir compte de ton courroux?

        12 Apprends-nous donc à bien compter nos jours,
      afin que notre cœur acquière la sagesse!

(Psaume 90 :1-12, La Bible du Semeur)

Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse de bien compter nos jours de nous rappeler chaque jour que nous ne sommes que sous l’arbre à palabres de la condition humaine. Daigne le Dieu unique, saint, et juste nous aider à comprendre que nous pouvons quitter cette terre à tout moment et que nous avons intérêt à la quitter quand nous sommes en bons termes avec lui. En cette fin d’année, examinons-nous. Faisons la paix avec Dieu et avec nos prochains. Et surtout, engageons-nous à vivre chaque jour de telle sorte que, même si c’était la fin de notre pèlerinage terrestre, nous partions avec la ferme assurance que notre vie et dans les tendres bras du Bon Berger avec qui nous passerons l’éternité dans un bonheur parfait. C’est aujourd’hui qu’il faut se repentir et confier la direction totale de sa vie au Seigneur Jésus-Christ. C’est aujourd’hui qu’il faut demander pardon à ceux qui ont été offensés.  C’est aujourd’hui qu’il faut honorer Dieu. C’est aujourd’hui qu’il faut aimer le prochain comme soi-même. C’est aujourd’hui qu’il faut pratiquer des œuvres dignes de la repentance. Demain peut être trop tard car nous ne savons pas si nous le verrons et il serait irresponsable de prendre un si grand risque avec son avenir éternel. Or, la Bible déclare que «le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi il est jugé par Dieu. » (Hébreux 9 :27, La Bible du semeur). Soyons donc sages et sachons nous rendre à l’évidence que ce n’est pas seulement le temps qui passe mais que c’est aussi nous qui passons car la vie sur terre n’est qu’une éphémère réunion sous un arbre à palabres. « Nga a gaba ! »   

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2010.

SORTIR DU PIEGE AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD

Shin cubin, soun cubunnodi bozú (proverbe toubou du Tchad)

Celui qui a mangé l’oreille ne restera pas sans manger l’œil (proverbe toubou du Tchad)

“Whoever ate the ear will not go without eating the eye.” (Toubou proverb from Chad)

 

Signification : Si tu donnes ton petit doigt [à l’ennemi], il te prendra la main.

Source : http://www.tchad.org/recherche/proverbes/toubou.html

 

Parallélisme biblique

Les Toubou  du Tchad nous donnent une très belle leçon de sagesse à travers le proverbe susmentionné. En effet, Dieu nous avertit très souvent des dangers que nous courrons mais nous semblons prendre un malin plaisir à négliger ses feux jaunes et à brûler ses feux rouges. Pourtant, de manière directe ou indirecte, nous voyons les conséquences des mauvais choix, de la mauvaise conduite, de l’orgueil, du refus de régler des problèmes, des addictions,  et du refus délibéré d’écouter les bons conseils des amis, des dirigeants spirituels ou des parents. Un examen minutieux de notre vie peut même parfois révéler des cas précis où l’un de nos membres a été mangé, au propre ou au figuré. Et pourtant, nous continuons      à vivre comme si de rien n’était. Nous tirons peu de leçons des bavures du passé. Nous justifions souvent nos mauvais comportements. Certains parmi nous s’obstinent même à cheminer sur la mauvaise voie. 

Face à ces constats, les Toubou nous invitent à nous ressaisir car les conséquences des mauvais comportements sont incommensurables. Ces conséquences peuvent sembler insignifiantes au début mais, s’il n’y a aucun changement, elles ouvriront la voie à de plus grands ennuis, à de sérieuses pertes.

L’un des récits bibliques qui mérite une sérieuse méditation est celui de Samson, un homme doté d’une force extraordinaire et qui aurait pu marquer l’histoire d’une manière plus significative mais qui s’est laissé enfoncer progressivement dans des compromis, des conduites coupables. Il a fini par perdre ses yeux, et ultimement sa vie dans des circonstances très tragiques. L’un des épisodes les plus tristes de sa vie fut lorsque Dalila lui rasa sa tête et s’écria hypocritement : « Samson, les philistins t’attaquent ! » La Bible précise que Samson « … se réveilla de son sommeil et se dit: ‘Je m’en tirerai comme les autres fois et je me dégagerai!’   Mais il ne savait pas que l’Eternel s’était détourné de lui. » (Juges 16 :20, La Bible du Semeur). Hélas, c’était trop tard. Ses oreilles avaient étaient déjà moralement et spirituellement mangées d’autant plus qu’il n’a pas écouté les avertissements; et maintenant ses yeux sont littéralement mangés car ils ont été aussitôt  crevés. En plus des souffrances physiques indescriptibles, il a subi de graves humiliations. Plus tard, la mort physique s’en est suivie.

Malheureusement nous, qui lisons ces récits des milliers d’années plus tard, tombons  bêtement dans les mêmes pièges. Nous n’en tirons pas des leçons. Pourtant, nous ne sommes pas obligés de continuer à nous enfoncer. Même ceux et celles qui  sont descendus très bas peuvent encore se ressaisir comme le fils prodigue de la parabole (Voir Luc 15 :17-19).  Le pire n’est pas de tomber mais de rester par terre et de s’enfoncer soi-même dans la boue quand on est tombé. Le pire n’est pas d’être répréhensible mais de faire la sourde oreille face aux reproches justifiés. La Bible est formelle : « Celui qui se raidit contre les reproches sera brisé soudainement et ne s’en remettra pas. » (Proverbes 29:1, La Bible du Semeur).

Ayons la sagesse de sortir résolument du piège de l’Ennemi, de nos semblables, ou de nos mauvais choix, avant qu’il ne se referme sur nous. Au lieu de nous enfoncer comme Samson, relevons-nous et marchons sur la voie d’intégrité comme Daniel et ses trois compagnons. Que Dieu nous vienne en aide ! Amen.

© Copyright 2010 by Moussa Bongoyok.

SAGESSE ET PRUDENCE

“Taa yaawu kuboɗaa ɓonngu fe’irde: nyiwa e don nyaari wara.” (Fulbe proverb)

Ne te hâte pas de jeter ta hache à un moustique : l’éléphant vient en courant. » (Proverbe Fulbe)

“Do not rush to throw your hatchet on a mosquito: the elephant comes running” (Fulbe Proverb)

Signification: “Il ne faut pas se démunir inutilement et imprudemment de ce dont on pourra avoir besoin bientôt.”

Source : Adamou Issa et Roger Labatut Sagesse des Peuls nomades (Yaoundé : CLE, 1974) p. 43.


Parallelisme biblique

La sagesse est une composante essentielle des trois vertus cardinales du pulaaku. Or, qui dit sagesse, dit prudence. En effet, on ne saurait concevoir la sagesse sans une certaine mesure de prudence.  Le prédicateur jésuite Louis Bourdaloue (1632 – 1704) n’a pas tellement exagéré quand il a écrit : « Prudence ; de toutes les vertus requises pour le gouvernement, voilà sans contredit la plus importante. »

Les chemins de la vie passent par de multiples surprises. Voilà pourquoi les Fulbe nous invitent à ne pas jeter la hache à un moustique car il se pourrait qu’un éléphant se présente devant nous dans les secondes qui suivent le passage de l’insecte. Il serait dommage de se retrouver démuni par pure imprudence.

La Bible est pleine de récits qui se rapportent à la prudence. Sélectionnons-en trois :

1)      Dans Genèse 32, Jacob fait preuve d’une extrême prudence en préparant la rencontre avec  son frère Esaü compte tenu du fâcheux antécédent liée à la bénédiction arrachée par ruse.

2)      Dans le livre de Néhémie, du début à la fin, Néhémie agit avec prudence. Pour lui, la confiance en Dieu n’était pas incompatible avec les dispositions pratiques. En effet, il nous appartient de faire tout ce qui est en notre pouvoir, de laisser le reste au Seigneur, et de compter sur lui en tout temps.

3)      Dans 2 Rois 7, le roi reçoit une bonne nouvelle de la part des quatre lépreux mais envoie d’abord quelques hommes vérifier la justesse de l’information avant de laisser la population sortir massivement de la ville assiégée. En agissant ainsi, il voulait se rassurer qu’il n’y avait pas un piège.

La prudence est importante surtout en ces temps de la fin où l’Ennemi multiplie ses attaques à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté chrétienne. Notre Seigneur ne nous a-t-il pas ordonné d’être prudents dans ce monde ? Il est écrit : « Voici: je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez prudents comme des serpents et innocents comme des colombes. » (Matthieu 10 :16, La Bible du Semeur).  Soyons prudents. Prenons les dispositions qui s’imposent. Ne gaspillons pas les ressources que Dieu nous donne. Préparons-nous à faire face à une hostilité plus grande de la part de non-chrétiens mais aussi de la part de faux frères et sœurs dans la foi. Ne dévoilons pas toutes nos stratégies. Ne les épuisons pas non plus. Demandons à notre père de nous combler de sa divine sagesse pour être toujours prêts à agir de la meilleure manière possible avec amour et prudence. Il est fidèle. Il le fera.

(c) Copyright by Moussa Bongoyok, 2010.

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