Archive for the ‘Extreme-Nord’ Category

African Village Christmas Song – Audio

Mon épouse Priscille Mbalidam et moi exécutons ce chant au rythme de ganzavar en ce jour de Noël 2023. Même loin du terroir, notre cœur n’oublie pas les montagnes du pays Mafa. Ceci est un vieux chant de Noël dans le cantique en langue mafa (voir texte original ci-dessous). Il invite à aller saluer le Roi des rois, né à Bethléhem. Ce chant a été adapté au rythme de Houdok à l’église évangélique de Soulédé (Mayo-Tsanaga, Extrême-Nord Cameroun) dans les années 1980 par Korié la femme de Neguem Chéné. Elle fut sage-femme au dispensaire protestant de Soulédé.

My wife and I are performing this song to the rhythm of ganzavar this Christmas Day 2023. Even far from the land, our hearts do not forget the mountains of the Mafa country. This is an old Christmas carol in the Mafa language hymnbook (see original text below). It invites us to go and greet the King of kings, born in Bethlehem. This song was adapted to the rhythm of Houdok at the evangelical church of Soulédé (Mayo Tsanaga, Far North of Cameroon) in the 1980 s by Korié, the wife of Neguem Chéné. She was a midwife at the Protestant dispensary in Soulédé.

#130 Nga da ga na mbali a Bi nga 

  1. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Bethléhem kokwar nyi na 

Nga da slia te dimèsh nga 

go-slubordokoya ! 

 Ndohi tèlè, va gurɓahai    

Yèsu Bai a gèɗ bihai         

Ndul ndul ma njèl nenga’a            

A kwèr ndo tèlè t’herkeda. 

2. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Ndo m’mbel ndo, Zhiklè a nzlündo 

A mco kita mali nga 

A m’mbel nga a wuɗi na. 

3. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Ndo mɓer ndohi nlèɓèslè’a 

A mshkè, a mpre ta auda 

Te skwi ndzaw ta tèlèba. 

Soutenance d’une thèse de doctorat en Sciences de Gestion dans le cadre du partenariat entre l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et l’Université de Maroua (UMa)

L’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) salue la brillante soutenance de la thèse de doctorat (PhD) du candidat PALA Samuel ce jour, 9 décembre 2023, à la Faculté des Sciences Économique et de Gestion de l’Université de Maroua (UMa) dans le cadre de tutelle académique qui lie les deux institutions.

Le désormais Dr Pala Samuel a travaillé sous la direction du Prof. Souleymanou Kadouamaï. Sa thèse porte sur le « Profil des gestionnaires des deniers publics et manipulations comptables au Cameroun. »

L’IUDI saisit cette occasion pour remercier le Prof. Mondjeli Mwa Ndjokou (Doyen de la FASEG) et toutes les autorités de l’Université de Maroua placées sous le leadership fort apprécié du Recteur, le Prof. Idrissou Alioum, pour leur excellent accompagnement académique et administratif. Bien au-delà, nous exprimons notre profonde reconnaissance à S.E. le Prof. Jacques Fame Ndongo, Ministre d’État, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres Académiques, qui dirige son département ministériel avec un engagement, une expertise, et un professionnalisme sans faille. Que Dieu soit loué pour toutes ses merveilles et qu’il lui plaise de bénir davantage le Cameroun!

Prof. Moussa Bongoyok, Fondateur de l’IUDI.

The University Institute of International Development (UIID) welcomes the brilliant defense of the doctoral dissertation (Ph.D.) of candidate PALA Samuel today, December 9, 2023, at the Faculty of Economic and Management Sciences of the University of Maroua (UMa ) within the framework of academic supervision which links the two institutions.

Dr. Pala Samuel worked under the direction of Prof. Souleymanou Kadouamaï. His dissertation focuses on the “Profile of Public Funds Managers and Accounting Manipulations in Cameroon.”

Our institution takes this opportunity to thank Prof. Mondjeli Mwa Ndjokou (Dean of the Faculty of Economics and Management) and all the authorities of the University of Maroua, placed under the much-appreciated leadership of the Rector, Prof. Idrissou Alioum, for their excellent academic and administrative support. Beyond that, we sincerely thank H.E. Prof. Jacques Fame Ndongo, Minister of State, Minister of Higher Education, and Chancellor of Academic Orders, who leads his ministerial department with unfailing commitment, expertise, and professionalism. May God be praised for all His wonders and be pleased to bless Cameroon abundantly!

Prof. Moussa Bongoyok, Founder of the University Institute of International Development

Musique traditionnelle Mafa (4e partie) : le zovaɗ 

Credit: Video de Moussa Moudoua – Source: https://www.youtube.com/watch?v=qlc1pX1YXtU

Tout au long de son histoire, le peuple Mafa a navigué maintes eaux troubles du fleuve existentiel. Mais, de toutes les adversités rencontrées, la famine se dessine nettement comme la plus redoutable. Les causes de ce fléau sont diverses (Cf. Seignobos « Aliments de famine » in Seignobos et Iyébi-Mandjeck (2000 :111). La famine est parfois d’origine humaine. À plusieurs reprises, les Mafa ont fait face à des envahisseurs qui se sont directement attaqués à leurs récoltes ou les ont forcé à abandonner les travaux champêtres à des moments critiques. En se réfugiant stratégiquement dans les zones montagneuses et en modifiant conséquemment ses techniques agricoles, le peuple Mafa a réussi à minimiser de tels risques. Laborieux et résilient, il s’est forgé une économie de résistance. La pathologie végétale fit des ravages, mais son impact fut largement réduit grâce à l’alternance biennale entre le daw-daw-á-geɗ (sorgho) et le ntəmas (mil à chandelle connu aussi sous divers noms, dont « petit mil », « mil perle » ou « mil pénicillaire »). 

Toutefois, l’ingéniosité et la résilience des Mafa ne suffisaient pas pour affronter les géants que représentaient les invasions des criquets, les dévastations des chenilles ou les aléas climatiques du fait de l’irrégularité des pluies.  En outre, les premiers mois de la saison pluvieuse sont souvent les plus durs, car ils correspondent à l’épuisement des réserves de mil, toute l’alimentation reposant sur une récolte annuelle. Dans un tel contexte, il est fort compréhensible qu’une explosion de joie accompagne le zovaɗ, la saison des prémices, plus précisément la maturité du mil.  

Certaines sources écrivent le terme « zovaɗ » autrement. Elles le transcrivent « závaɗ ». Le Lexique Mafa a opté pour cette dernière forme (Barreteau et LeBléis, 1990 :394). Cependant, la première formulation, qui est aussi celle retenue par Müller-Kosak (2003 :369), est plus proche de la prononciation originelle. Il reste maintenant à préciser le mois exact pendant lequel il est célébré.  Martin (1970 :19) le place au mois de novembre. Mais, en réalité, il est difficile d’être dogmatique là-dessus, car ce n’est pas tant le mois qui guide le zovaɗ mais la maturité du mil. C’est ainsi que certaines années, la célébration peut se faire un mois plus tôt.  C’est peut-être ce qui a conduit Lavergne à procéder prudemment en plaçant les mois de məsəla (octobre), heɗek ɗiya (novembre) et heɗek mənda (décembre) sous la coupole de zovaɗ  (1990 :70).

Le zovaɗ est une véritable fête car il annonce une bonne récolte, gage de victoire sur la faim. C’est précisément ce qui en fait l’une des musiques les plus sonores, athlétiques et joyeuses du peuple Mafa. Le vocable zovaɗ est en fait un mot composé de zo ou zá (montagne)et vaɗ (nuit). Cela révèle indirectement la genèse de cette musique. À l’origine, elle se jouait fort probablement dans la nuit, au clair de lune, et dans les montagnes pour célébrer la joie des prémices.  Ainsi, la joie était manifeste, mais de manière quelque peu réservée. En effet, il faudrait attendre les récoltes proprement dites pour que la joie atteigne son point culminant avec, à la clé, le n’gwolala (la fête). Bien entendu, la musique du zovaɗ était aussi la bienvenue de jour, car la période de répit située entre le dernier sarclage et la récolte s’y prête bien. 

Contrairement à la fête des prémices dans la tradition juive (Cf. Ex. 23 :14-16, Nom. 28 :26, Ex. 34 :22), le zovaɗ n’a pas une dimension religieuse et n’est rattaché à aucun rite sacrificiel. C’est plutôt la manifestation publique et musicale d’une allégresse communautaire.

L’un des traits distinctifs du zovaɗ est la prédominance du shingelek (flûtes à cornes). Les flûtes traditionnelles du peuple Mafa sont parmi les plus merveilleuses du monde. Elles se jouent en multiple de sept. Chacune d’entre elles a un nom et correspond à une note musicale unique. Ainsi, pour qu’un jeu de flûtes soit valable, il doit comporter les sept flûtes suivantes, dans l’ordre de succession musicale : ndèsh, gwala, zara, vokom, cegem, mbekem et tolom.

Ces noms peuvent varier d’une localité à une autre. C’est ainsi que Fritz (2009 :171), dont la recherche doctorale a porté sur les flûtes mafa, les nomme différemment, de la plus petite à la plus grande : chechega, paleyga, mbegue, maill, gsa, tcegem, et mdegem.

Source: Fritz, 2009 :171.

Nous remarquons que seul le cegem conserve sa place sur ces deux listes. Cependant, le nombre de flûtes est identique.

Gaimatakwan Kr Dujok (2007) présente une classification qui, sans respecter nécessairement l’ordre musical, a le mérite de faire ressortir le contraste entre deux villages précis:

Nous observons que même pour des localités aussi proches que Midré et Mandaka, il n’y a que deux appellations similaires: zara et cegem (tchéguem). L’académie Mafa devrait procéder à un travail d’harmonisation dans l’avenir.

Néanmoins, il est intéressant de retrouver invariablement sept flûtes sur chaque liste. A la base, il y a donc sept flûtistes. En fonction de la disponibilité des joueurs, il y aura 7, 14, 21 ou 28 flûtistes respectant scrupuleusement le rythme ambiant. Quand le nombre de flûtistes atteint un minimum de 14, les notes sont plus enrichies, car les musiciens incorporent automatiquement une note qui joue le rôle de transition entre une flûte et la suivante. Le résultat est une merveille encore sous-exploitée en ethnomusicologie. 

Source: Fritz, 2009 :171.

 Le moins qu’on puisse dire est qu’il débouche sur une harmonie qui laisse rêveuse la gamme pentatonique du ganzavar (la harpe Mafa) dans laquelle plusieurs spécialistes ont, à tort, tendance à enfermer la riche et dynamique musique mafa. 

Notons, en passant, que les Mafa ont une autre flûte solitaire, appelée zlewete, que les jeunes en âge de mariage jouent à l’approche de la saison pluvieuse pour courtiser les filles au moment de la cueillette des légumes. Il s’agit, entre autres, d’une « herbe à sauce » appelée mendjewel qui pousse généreusement en cette saison-là (bəgədza). Rekedai (2023) donne une liste plus exhaustive de ces légumes: « En plus de mendjewel, il y a le metehéɗ, le ngrew, le mokoyom wacak, le malama… » 

L’autre trait caractéristique du zovaɗ est sa polyvalence. Il peut se jouer dans un lieu fixe (place du marché ou lieu de rassemblement du village), mais aussi en se déplaçant d’un point à un autre, voire d’une localité à une autre. Voilà pourquoi il est souvent accompagné par le tambour d’aisselle (dezlézléo) quoique le tamtam (ganga) ne soit pas interdit à cette occasion. Les autres instruments de musique moins encombrants comme les castagnettes et les cymbales sont acceptés. Il convient de préciser que le n’gwolala, qui est un prolongement naturel du zovad, suit la même logique, à quelques variantes près.

La danse elle-même est spontanée. Toutefois, le mouvement dominant est celui du bas vers le haut. En outre, contrairement au houdok traditionnel, le milieu du cercle est réservé aux hommes. Les femmes dansent en périphérie tandis que pour le Houdok, c’est l’inverse. La raison est pratique. Rekedai (2023) la précise en ces termes: « Les hommes entourent les filles à la conquête desquelles ils partent en brandissant sur leur tête leur bâton de danse et autres gadgets préparés pour la circonstance. » À cela il faudrait aussi associer une raison sécuritaire car le houdok se danse à la fin de la saison sèche et exclusivement la nuit, au clair de lune. Or, à cette période de l’année, le paysage est dénudé et les villages sont plus vulnérables aux attaques.

Par ailleurs, le houdok n’a qu’une mélodie consacrée, mais le zovaɗ en a plusieurs. La plus célèbre d’entre elles brille d’ailleurs par sa nature hautement poétique :

N’wele,

N’wele, 

N’wele a kotaɓal Galdala.

N’wele a Magangaɓ Mazaya.

Ta bazlanə tsagi vazak a dem ga.

Ta ndedayə dema’a a mbelawa.

Cette chanson traduit l’immensité de la richesse et du bonheur (car n’wele renferme le concept de la richesse et du bonheur) en pays Mafa. Cette richesse couplée de bonheur est si répandue qu’elle va de Galdala vers Moskota, à Mazaya du coté de Roua. Dans un tel contexte, il est impensable qu’une fille soit maltraitée au point qu’on porte atteinte à sa pudeur et à sa dignité. En d’autres termes, la joie, le partage, le respect mutuel, et la justice sociale doivent régner à tous les niveaux.

Ci-dessous une autre sonorité du zovaɗ en version audio.

Credit: Yves le Bléis

L’artiste est Matasay Laye (Soulédé), de regretté mémoire. D’autres artistes, moins connus, laissèrent aussi un bel héritage musical à leur peuple. Les enregistrements suivants sont édifiants. Ils proviennent respectivement des villages Gouzda, Shugule, Mandaka et Koza.

C’est Yves le Bléis qui enregistra ces chants dans les années 1970. Il les met gracieusement à la disposition du peuple Mafa et de ses sympathisants.

Les contenus des autres chants du zovaɗ sont variés, mais centrés sur la joie de vivre, les excellentes relations humaines, la fierté, la bénédiction, et l’amour entre filles et garçons. Justement, pour ce qui concerne la dimension affective, un fait important mérite d’être relevé. Si la coutume Mafa donne la primeur de la déclaration d’amour au garçon, elle laisse une porte ouverte à la fille quoique de manière plus discrète. Dans ce domaine, le zovaɗ est une aubaine pour les jeunes filles car, comme le relève Tanagued (2023), elles offrent « du mil frais déjà retiré de l’épi et des arachides décortiquées » aux hommes pour lesquels elles manifestent un sentiment particulier. D’ailleurs, elles le font avec art et sourire. À cette occasion, traditionnellement, elles prennent le soin de placer ces cadeaux dans un petit récipient appelé gwa qu’elles fabriquent elles-mêmesIl est tressé à base de la partie supérieure des tiges de mil avec tout le tact et l’application dont les vaillantes filles Mafa sont capables.

La saison du zovaɗ est donc propice pour les fiançailles et le mariage. C’est aussi une occasion en or pour les musiciens en herbe. C’est pendant cette période – parfois légèrement avant- que les enfants s’exercent au jeu de flûtes en façonnant des instruments à base d’argile ou de branches d’annona senegalensis (gonokwad) ou encore de jatropha (magalay ou gwazlavay). À l’occasion, ils esquissent des pas de danse, à la manière des jeunes et des adultes et arborent parfois fièrement des chapeaux de paille qu’ils ont fabriqués eux-mêmes. Décidément, la joie du zovaɗ est positivement contagieuse.

Prof. Moussa Bongoyok

Copyright (c) 2023 

Références

Barreteau, D. et Le Bleis, (1990). Y. Lexique Mafa. Paris : ORSTOM.

Fritz, T. (2009) Emotion investigated with music of variable valence – neurophysiology and cultural influence. [Unpublished doctoral dissertation]. University of Potsdam.

Gaimatakwan Kr Dujok, A. (2007. Chant et histoire chez les Mafa du Mayo-Tsanaga. XIXè-XXè siècle. [Unpublished  Master thesis]. Université de Ngaoundéré.

Lavergne, G. (1990. Les Matakam – Nord Cameroun. Paris.

Martin, J.-Y. (1970). Les Matakam du Cameroun. Paris : ORSTOM.

Müller-Kosak, G. (2003). The Way of the Beer. London : Mandaras Publishing.

Rekedai F. J. (2023, 24 juillet) [Commentaire écrit sur cet article]. https://contributionsafricaines.com/2023/07/23/musique-traditionnelle-mafa-4e-partie-le-zovaɗ/

Seignobos, C. et Iyébi-Mandjeck O. (2000). Atlas du Nord Cameroun. IRD Éditions.

Tanagued, B. (2023, 25 juillet) [Commentaire écrit sur cet article]. https://contributionsafricaines.com/2023/07/23/musique-traditionnelle-mafa-4e-partie-le-zovaɗ/

Support audio-visuel

Source vidéo: Moussa Moudoua

Sources audio: Yves le Bléis

Mafa Traditional Music 2: Maray

Credit: Fedangwa Elisée

The maray is a Mafa traditional music attached to the festival of the bulls. The Mafa people celebrate this festival every three years (every two years among a branch of Mafa called the Boulahay). The rhythm of the maray is highly festive. For this reason, it is popular during all the dry season months, even outside the consecrated cyclical period.

The occult practices surrounding the feast of the bulls give the Maray a somewhat enigmatic character. In reality, the ancestors of the Mafa conceived this festival as an opportunity to revitalize solidarity, living together, and sharing. That’s where the true meaning of Maray lies. Any other consideration is peripheral. The head of families who kill the bulls ends up with only an insignificant share. He gives away almost all the meat to the community according to well-defined norms.


The songs performed on the occasion of the Maray praise the individual who sacrifices the animal on the altar of generosity, pride and living together after having patiently and discreetly fattened it. They also express joy over the cow.
Some themes related to community life and joy are also frequent in the content of the songs. The dance of Maray is less organized than that of Houdok. Still, the singing style is almost the same with, in the background, improvisation, expressions, and individualized tones, but respectful of the dominant melody and rhythm of the whole group.


Le maray est une musique traditionnelle mafa attachée à la fête des taureaux. Les Mafa célèbrent cette fête tous les trois ans (tous les deux ans chez une branche de Mafa appelée les Boulahay). Le rythme du maray est hautement festif. Pour cette raison, il est populaire pendant tous les mois de la saison sèche, même en dehors de la période cyclique consacrée.

Les pratiques occultes qui entourent la fête des taureaux donnent au Maray un caractère un peu énigmatique. Mais, en réalité, les ancêtres des Mafa ont conçu cette fête comme une occasion de redynamiser la solidarité, le vivre ensemble, et le partage. C’est là où réside la vraie signification du Maray. Toute autre considération est périphérique. D’ailleurs, les chefs de famille qui tuent les taureaux ne se retrouvent qu’avec une part insignifiante de la viande, l’essentiel étant partagé dans la communauté selon des normes bien définies.

La mélodie du Maray est la même dans tout le pays Mafa à l’exception des Boulahay. Les chants exécutés à l’occasion du Maray vantent le mérite de l’individu qui sacrifie l’animal sur l’autel de la générosité, de la fierté, et du vivre ensemble après l’avoir patiemment et discrètement engraissé. Ils traduisent aussi la joie au sujet du taureau. Quelques thèmes liés à la vie en communauté et à la joie sont fréquents dans le contenu des chants comme le laisse entrevoir ce morceau exécuté par Matasay Laye de Soulédé en 1976:

Source: Yves Le Bléis

Voici cinq enregistrements audio du Maray communautaire, respectivement de Bao, Djingliya, Gouzda, Roua, et Woudahay. Ils datent de 1976 et 1977:

Source: Yves Le Bléis

La danse du Maray est moins organisée que celle du Houdok, mais le style de chant est presque le même avec, en toile de fond, de l’improvisation, des expressions et des tons individualisés, mais respectueux de la mélodie dominante et du rythme de l’ensemble du groupe.

Prof. Moussa Bongoyok

Copyright (c) 2022

TSAMAHA Bienvenu loue le Seigneur en mafa -TSAMAHA Bienvenu is praising the Lord in Mafa – TSAMAHA Bienvenu a slèberdè Zhiklè a da’i mofa

TSAMAHA Bienvenu

Ndav nga a wuffè te man Zhiklè m’woy nga…m’va nga nshèffè a mèdèp.

Nous nous réjouissons parce que Dieu nous a aimé…Il nous a donné la vie éternelle.

We rejoice because God loved us…He gave us eternal life.

Protocole d’accord entre l’IUDI (Cameroun) et le Journal Chrétien (France)

Quelques expressions en mafa + chiffres en mafa – enseignement dispensé par Michel Goulimé

L’IUDI dispense des cours de langue Mafa en pour les débutants comme pour ceux qui ont un niveau avancé. D’autres langues comme le fulfuldé, le kapsiki et l’arabe sont en préparation. Pour vous inscrire veuillez contacter le service des admissions à admissions[at]iudi.org (veuillez remplacer [at] par @).

Website: http://www.iudi.org

IUDI teaches Mafa language classes for beginners and advanced. Other languages like Fulfulde, Kapsiki, and Arabic are upcoming. Please contact admissions[at]iudi.org (please replace [at] with @)

Website: http://www.iudi.org

Le Maraï ou la Fete du Taureau Chez le Peuple Mafa et le Houdok

WHO WILL LIVE FOR THOSE WHO NO LONGER HAVE HEADS? A shout in the desert of International Community

You didn’t hear… or did you hide willingly under the bed of abstraction?

Maybe you did hear about Boko Haram and other terrorist movements in action…

But, you see, your geography professor told you as did your musician,

With all the calm and seriousness of an academician,

That Kousseri, Maroua, Mora, Tourou, Moskota, Koza, Ouzal, Mozogo,

And other localities or infrahuman countries must go,

Because their humanity index is so low, and,

They are located on an unknown planet, the land of tomorrow.

Why worry about the future

While one calmly drinks today’s culture?

 

Maybe you didn’t see what is happening on social media as your soul became a taro…

Because, above all, you must set your economic priorities right to beat the antihero

And accumulate as much power and things as you can carry in your empty barrow.

Your business professor told you so, with his academic sombrero.

Your financial advisor is such a genius so different from the harrow

That you gather things, things and more things, and the great dinero.

You eat power, power and more power over bones without a marrow.

Aren’t they mere keys to your success today and tomorrow?

Your eyes can’t see while you dream to be the next pharaoh

And, after all, your neighbor is just a dried arrow!

 

Who will cry for those who no longer have heads?

Who will become a shelter for those who no longer have beds?

Who will eat for those who can no longer smell the odor of fresh breads?

Who will bring joyous colors to lives painted in multiple reds?

Who will tell Europe, America, Asia and others, that Boko Haram spreads

Faster and deeper than the swiftest fighters and meds?

Who will act? Who will dig? Who will lovingly address the roots

Instead of relying solely on boots?

 

Oh! I wish you and I were the recovered triumphant shouts of the voiceless!

Oh! I wish you and I were the beautiful tears of the tearless!

Oh! I wish you and I were the real wealth of the resourceless!

Oh! I wish you and I were the reconstructed ramparts of the powerless!

Oh! I wish you and I were the regained smiles of the hopeless!

Oh! I wish you and I were the lost but found face of the faceless!

Oh! I wish you and I were the living image of the divine rock for the baseless!

Oh! I wish you and I were the real value of lives so priceless!

Regardless of our religious backgrounds, we are all humans;

Would you and I actively navigate against the currents and stop treating others as subhumans?

 

Moussa Bongoyok, PhD

Professor of Intercultural Studies and Holistic Development

President of Institut Universitaire de Développement International (IUDI)

GLOIRE A DIEU et PAIX AUX ETRES HUMAINS