Une nouvelle année mérite d’être célébrée, car elle présente une fraîche page existentielle avec en toile de fond un message d’espérance. Justement, en parlant de page vierge, nos pensées s’envolent vers l’École Primaire Privée Protestante de Soulédé dans le département du Mayo Tsanaga, Extrême-Nord du Cameroun. En mars 1977, nous y découvrions pour la première fois l’encrier, le buvard et la plume. Nous étions alors au cours élémentaire, première année. Nous venions de Mokolo à la suite de l’affectation de notre père comme pionnier du poste agricole de Soulédé. Avant cette expérience inoubliable, nous n’utilisions exclusivement que la craie, le crayon et le stylo à bille pour écrire. La première rencontre avec la plume fut un vrai parcours du combattant. Le plus dur était de puiser assez d’encre dans l’encrier pour imbiber la pointe de la plume immergée à cet effet dans le liquide indélébile, sans salir la page du cahier. Et, quand par erreur, il y avait une goutte d’encre de trop qui tachait la feuille, il fallait immédiatement faire recours au buvard pour limiter les dégâts. Les premières semaines ne furent manifestement pas faciles. Heureusement que nous avions un enseignant particulièrement aimable et patient : Monsieur KOENE Oumarou Joseph. Dans ce contexte, chaque fois que nous tournions une page avec une ou plusieurs salissures, nous accueillions la nouvelle avec une joie palpitante. C’était une occasion en or pour faire mieux qu’à la page précédente.
L’exemple ci-dessus illustre à merveille l’alternance des saisons existentielles dans la vie d’un être humain. Si certaines années sont particulièrement heureuses, d’autres le sont moins ; et aucune n’est parfaite. En jetant un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève, chaque personne trouvera certainement des sujets de joie, de satisfaction et de louange. Mais elle relèvera aussi assurément des pages difficiles, sombres, regrettables, voire douloureuses. Faut-il pour autant sombrer dans les lamentations et le découragement, surtout quand on se compare aux autres qui semblent avoir mieux réussi dans la vie ? Ce serait la pire erreur. Le temps passé, qu’il soit joyeux ou malheureux, ne reviendra plus jamais. Il n’est donc pas sage de s’y agripper au risque de noircir la nouvelle page du cahier de la vie qu’offre la nouvelle année avant même de la commencer. Il vaut mieux en tirer les leçons qui s’imposent et les utiliser pour aller de progrès en progrès. Car, comme l’a si bien relevé le mathématicien guinéen Mouctar KEITA, « Chaque jour est une occasion de s’améliorer en corrigeant ses imperfections. » Cela s’applique aussi au Nouvel An.
Quelles que soient les peines, les pertes, et les défaillances de l’année antérieure, il convient de prendre la vie avec philosophie. Le dicton latin dit : « Dum spiro spero » (tant que je respire, j’espère). Un échec peut être la fondation d’une éclatante réussite dans l’avenir si l’on en examine attentivement les causes profondes et en tire les instructions nécessaires pour rectifier le tir là où cela s’impose. Le fait qu’un investissement ne porte pas encore les fruits escomptés ne doit jamais faire basculer dans la dépression, car, souvent, c’est quand on est plus proche du but que le découragement frappe avec plus de vivacité sur la porte de l’âme. Une mauvaise récolte en zone sahélienne a des conséquences qui durent au moins un an, mais les paysans n’abandonnent pas les travaux champêtres pour cela, car ils réalisent que la prochaine saison peut être plantureuse. Dans le même ordre d’idées, la perte d’un être cher devrait amener la personne éplorée à réaliser que, quelles que soient ses larmes et ses lamentations, la personne disparue ne reviendra plus jamais vers elle. Face à cette dure réalité, la sagesse dicte à cette dernière de se relever enfin du deuil pour se mettre joyeusement au service de celles et ceux qui sont encore vivants comme le fit jadis le roi David (2 Samuel 12 :13-22). C’est, paradoxalement, la meilleure manière d’honorer les morts. Par ailleurs, une déception ne doit nullement entraîner une vision négative de l’ensemble des prochains, car tous les êtres humains ne sont pas les mêmes d’une part, et d’autre part, une personne fautive peut se repentir et changer de comportement. La meilleure richesse d’un être humain c’est la vie. Tant qu’on vit, on peut espérer, triompher, s’améliorer, et réussir. Les paroles de Romains 12 :12 semblent être un excellent résumé de cette brève réflexion : « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. »
Bonne et heureuse année sous le regard bienveillant du divin Maître de la vie et du temps car il y a de l’espoir !
Voici un excellent site Web qui offre de multiples occasions favorables aux Africaines et Africains. Veuillez le consulter régulièrement et partager les informations importantes avec vos sœurs et frères, quelle que soit leur nationalité ou leur origine ethnique. La vraie réussite n’est jamais centrée sur soi. Pensons aux autres, et l’Afrique avancera résolument sur la voie du développement holistique. Prof. Moussa Bongoyok
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Chant composé et exécuté par HELE Solange à l’attention du peuple Mafa.
Song composed and performed by HELE Solange for the attention of the Mafa people.
« La sueur coule sur toi [personnellement]. » (proverbe massa)
« Sweat pours on you [personally]. » (Massa proverb)
Moralité: On doit résoudre les problèmes familiaux en famille.
[Ce proverbe que nous commentons avec plaisir a été recueilli par le Dr. Emmanuel BECHE, Doyen de la formation en ligne et Secrétaire général de l’Institut Universitaire de Développement Universitaire (IUDI) Website : http://www.iudi.org]
Commentaire à la lumière de la Bible
Les Massa, en fins observateurs, savent que tous n’abordent pas les problèmes familiaux avec doigté. Si certains savent faire usage de la sagesse et de la discrétion nécessaire pour le traitement des difficultés qui surgissent dans le cadre familial, d’autres enveniment plutôt la situation en étalant sur la place publique des sujets que la pudeur la plus rudimentaire envelopperait de réserve. Or, pour les Massa, les maux qui minent une famille sont comparables à la sueur qui coule sur soi. Il ne sied pas à une personne sage de les exposer en dehors du cadre familial. En d’autres termes, « le linge sale se lave en famille ».
A examiner de près cette philosophie de la vie, on sera frappé par la logique qui la guide car attirer le discrédit ou la honte sur sa famille c’est l’attirer sur soi-même. Ridiculiser les membres de sa famille, c’est scier la branche sur laquelle on est assis. Ceci nous rappelle un autre proverbe selon lequel « la querelle entre les membres d’une même famille est comme de l’eau chaude versée sur un toit de chaume. Elle ne brûle pas la maison. ». En d’autres termes, ce serait faire preuve de folie que de mettre le feu au domicile familial où l’on se trouve soi-même. Et, pour éviter cela, les membres d’une même famille n’ont pas d’autre option en dehors de la réconciliation. Faut-il alors sombrer dans un silence complice quand les membres de la famille se conduisent mal ? Faut-il se cacher derrière ce proverbe pour faire souffrir sa famille ? Ce n’est pas non plus ce que le proverbe massa recommande. Il trace plutôt la voie d’une résolution de tout problème le plus discrètement que possible, dans le cercle fermé de la famille. Autant que faire se peut, et ceci quelle que soit la nature du préjudice subi, les membres de la famille doivent contrôler leurs émotions et se retrouver humblement autour d’une même table en vue d’une résolution du problème dans l’amour, la vérité, et la justice. C’est seulement quand tous les efforts déployés au sein de la famille nucléaire [ou élargie si cela s’avère nécessaire] ne produisent pas les résultats escomptés que la famille est appelée à chercher du secours auprès des personnes compétentes mais toujours dans le souci de préserver l’harmonie en son sein.
En ceci, les Massa nous plongent au cœur même de la stratégie de réconciliation et de pardon que trace le Seigneur Jésus-Christ dans Matthieu 18 :15-22. Selon le Seigneur, si ton frère ou ta sœur a péché contre toi, tu dois premièrement aller vers lui ou vers elle. Il n’est pas question d’en parler à d’autres personnes. C’est quand ce frère ou cette sœur refuse d’écouter que d’autres personnes peuvent intervenir encore faudrait-il savoir les choisir dans l’esprit de l’enseignement du Christ.
Si nous entrions dans cette logique au niveau de nos familles spirituelles et biologiques, beaucoup de problèmes entres frères et sœurs, entre parents et enfants ou entre maris et femmes trouveraient plus facilement des solutions tout en occasionnant moins de blessures morales. Les conflits seraient plus faciles à résoudre. La société serait plus stable. La paix règnerait davantage dans nos pays. Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse nécessaire pour, autant que faire se peut, résoudre les problèmes familiaux en famille. Cela honore famille, nous honore nous-même, et glorifie le Seigneur.
“Mam watsak a mana ta a gèd a wudahi na.” (N’gèlègèdma mafahai)
« La mère poule protège ses poussins. » (proverbe Mafa)
« The mother hen protects her chicks. » (Mafa proverb)
Signification : Quelle que soit la tension conjugale, une mère ne doit pas abandonner ses enfants.
Commentaire à la lumière de la Bible
Un proverbe africain dit: “La langue et les dents ne sont pas des ennemis, mais il arrive que la langue soit de temps en temps mordue.” Ceci nous place au cœur de la vie conjugale avec ses multiples tensions. La société Mafa en prend conscience et elle est particulièrement préoccupée par le sort des enfants. Partant d’une simple observation des animaux de la basse-cour, elle a développé une philosophie qui est censée amener les parents à toujours se réconcilier dans l’intérêt des enfants qui souffrent le plus en cas de relations conflictuelles ou de séparation. En réalité, le but visé par ce proverbe est de maintenir une vie harmonieuse au sein de la famille en attirant l’attention sur le fait que le vrai danger est à l’extérieur du foyer conjugal.
Il est intéressant de relever que l’accent est mis sur la mère et non sur le père pour des raisons évidentes. Toutefois, cela n’exclut pas la responsabilité du père qui joue traditionnellement le rôle du premier gardien de la famille. Les deux parents ont donc une même obligation morale.
Ce proverbe Mafa nous fait penser au texte d’Esaïe 49 :15 où il est écrit : «Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit? Cesse-t-elle d’aimer l’enfant qu’elle a conçu? Et même si les mères oubliaient leurs enfants, je ne t’oublierai pas!” (La Bible du Semeur). L’amour maternel est si fort que Dieu lui-même le cite en exemple. Il serait dommage que cet amour soit brûlé sur l’autel des intérêts égoïstes livrant ainsi l’enfant ou les enfants – qu’ils soient des enfants biologiques ou adoptifs – à d’amères souffrances physiques, morales et spirituelles.
Mais, la Bible cite aussi en exemple la compassion d’un père pour ses enfants dans le verset 13 du psaume 103 : « Et, comme un père est plein d’amour pour ses enfants, l’Eternel est rempli d’amour pour ceux qui le révèrent.” Voilà donc qui renforce un équilibre avantageux pour les enfants dans le foyer. Le devoir d’aimer les enfants incombe aux deux parents.
Dans un monde où la famille est de plus en plus menacée, l’on ne saurait souligner davantage l’importance de protéger ceux qui incarnent notre avenir tout en constituant déjà la force de notre présent : les enfants. Faisons tout ce qui en notre pouvoir pour que les conflits entre adultes ne les plongent pas dans des conditions difficiles aux conséquences incommensurables. Travaillons activement pour la protection des enfants, la réconciliation des époux, et l’harmonie dans les foyers avec ou sans enfant.
“Bourou wang nedj nafigna yo.” (Proverbe Klenga/Tchad)
« L’âne ne se moque pas des oreilles de ses semblables. » (proverbe Klenga/Tchad)
« A donkey does not mock the ears of fellow donkeys. » (Klenga proverb/Chad)
Signification: Observe-toi avant de critiquer les autres.
Proverbe recueilli par le Dr. Emmanuel BECHE pour le compte de UFDI/IUDI
Commentaire à la lumière de la Bible
L’âne est connu pour sa souffrance, sa sottise et son entêtement. Dans l’Extrême-Nord du Cameroun, il a même été surnommé « ministre de transport », tellement il est difficile de l’amener à dégager la chaussée une fois qu’il s’y est confortablement installé. Perçu sous ces angles, il est difficile d’imaginer que cet animal peut aussi avoir des qualités. Mais c’est sans compter avec l’ingéniosité des Klenga du Tchad qui le revêtent du merveilleux costume de la sagesse en ce sens que l’âne a beau être ce qu’il est, il ne se moque jamais des oreilles de ses semblables pour des raisons bien évidentes : ses oreilles sont aussi longues. En d’autres termes, se moquer de ses semblables alors que l’on est confronté aux mêmes défaillances, c’est s’écarter de la voie de la sagesse.
Le proverbe Klenga reflète bien ce que le Seigneur a dit dans Matthieu 7 :1-5 (Bible du Semeur) : « Ne condamnez pas les autres, pour ne pas être vous-mêmes condamnés. Car vous serez condamnés vous-mêmes de la manière dont vous aurez condamné, et on vous appliquera la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer les autres. Pourquoi vois-tu les grains de sciure dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien? Comment oses-tu dire à ton frère: «Laisse-moi enlever cette sciure de ton œil, alors qu’il y a une poutre dans le tien»? Hypocrite! Commence donc par retirer la poutre de ton œil, alors tu y verras assez clair pour ôter la sciure de l’œil de ton frère.”
Le Seigneur connait parfaitement le caractère humain. Il sait combien il est plus facile de voir les défauts des autres, si moindres soient-ils, que de prendre conscience de ses propres défaillances parfois plus énormes. Critiquer est ce qu’il y a de plus facile au monde. En cela, le comédien Philippe Néricault avait raison de dire en 1732: “ La critique est aisée mais l’art est difficile.” Force est de constater que quelques secondes suffisent pour démolir ce qui a été construit pendant de nombreuses années. Pointer un doigt accusateur sur les prochains se fait avec une aisance étonnante. Mais, ne faudrait-il pas d’abord s’auto-examiner avant de critiquer?
Ceci dit, toute critique n’est pas forcément illégitime ni négative. Nos entreprises humaines sont loin de refléter la perfection divine. Pour cette raison, nous avons besoin de jeter un regard critique sur nos œuvres afin de les améliorer. Nous avons donc intérêt à accepter les critiques constructives surtout quand elles partent d’une âme qui sait reconnaitre ses propres manquements et viser, non pas à démolir ses semblables mais à contribuer à leur épanouissement.
En somme, critiquer n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, avant de formuler des critiques, examinons-nous nous-mêmes et rassurons-nous que nos critiques soient constructives et empreintes d’humilité. En agissant ainsi, nous contribuerons mieux à l’édification d’une société qui va de progrès en progrès tout en conservant la dignité et les valeurs humaines.
« Les petites brindilles mettent le feu aux grosses bûches. »(Proverbe berbère)
« Small twigs set fire to the log. » (Berber Proverb)
Source : zighcult.canalblog.com/archives/2015/05/23/780299.html accédée le 30/1/2015
Moralité : Même les personnes les plus modestes sont importantes. Personne ne doit être minimisé dans la vie.
Commentaire à la lumière de la Bible
Nous nous souviendrons toujours de l’expérience de la vie rurale dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Le bois était et demeure encore précieux pour la cuisine. Cuisiner au feu de bois est une véritable gageure. Il est important de choisir le bon bois et d’alimenter le feu de manière à ce qu’il y ait le moins de fumée possible tout en sécurisant une cuisson régulière du repas. C’est tout un art qui commence par un savant dosage de petites brindilles ou de tiges de mil et de grosses bûches. C’est justement dans un univers semblable que nous plonge le proverbe berbère qui est présentement soumis à notre attention. Mais, avant de l’étudier, il convient de souligner que nous ne voulons en aucun cas encourager l’utilisation abusive du bois ou du charbon de bois pour la cuisson. Autant que faire se peut, l’Afrique doit protéger ses arbres car la désertification est un danger réel. Pour cela, nous recommandons vivement l’utilisation de combustibles qui favorisent la protection de l’environnement. Ceci dit, partons de l’Afrique centrale pour l’Afrique du Nord et revenons au proverbe berbère.
Les Berbères utilisent une image bien connue dans le contexte pour communiquer une vérité plus profonde : La vie humaine est comme un amas de brindilles et de grosses bûches. Les gens n’ont pas la même forme ni le même poids, tant au propre qu’au figuré. Cependant, chaque individu a sa place et son rôle dans la société. Sur cette base, personne ne soit être minimisé dans la vie. En ceci, la sagesse berbère reflète éloquemment l’enseignement biblique.
Nous avons tous été créés à l’image de Dieu (Gen. 1 :26-27). L’image de Dieu en le prochain, quelque soit son poids aux yeux de ses semblables, commande le respect. En réalité, tout ce que nous avons est dans une certaine mesure une grâce divine car sans le souffle de vie et la santé que Dieu donne, que peut faire un être humain ? Nous comprenons alors pourquoi l’Ecriture déclare : « Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ? » ( 1 Cor. 4 :7. Cf. 1 Chron. 29 :13-14). Bien plus, Dieu peut se passer de nos talents, de nos forces, de nos moyens, ou de nos stratégies et utiliser des gens que nous jugeons incapables, faibles, indigents et ignorants. L’exemple du jeune David qui terrassa le géant Goliath (1 Samuel 17) est bien connu. La Bible est pleine d’histoires de ce genre ou des petits ont semé de la confusion dans les rangs des grands, un petit nombre de personne a mis en déroute une armée redoutable et des gens du peuple sans instruction ont confondu des érudits. Elle utilise aussi l’analogie du corps (cf. 1 Corinthiens 12) qui souligne avec force que chaque membre, petit ou grand, est important pour le bon fonctionnement du corps.
En somme, celui ou celle que nous méprisons aujourd’hui peut nous sauver dans l’avenir. En outre, Dieu est capable d’utiliser n’importe quel individu pour faire éclater sa gloire. Tout ceci devrait nous amener à faire preuve de considération et d’humilité dans nos relations humaines.
« Wudin i’al a sendiraa bee buubi.” (balndol fulbe)
“Jette l’os et tu te débarrasseras des mouches. » (proverb fulbe)
“Throw away the bone and you get rid of the flies.” (Fulbe proverb)
Signification: La meilleure façon de résoudre un problème est d’attaquer le mal à la racine.Débarrasse-toi de ce qui peut t’attirer des ennuis.
Commentaire à la lumiere de la Bible
Le conseil combien pratique du proverbe susmentionné est pourtant difficilement appliqué dans la vie quotidienne. L’être humain dépense beaucoup d’énergie pour nier, camoufler ou justifier les problèmes au lieu d’y faire face avec tout le courage et le sérieux que cela implique. Dans le domaine spirituel, par exemple, la Bible cite de nombreux cas. Dès le jardin d’Eden (Genèse 3 :1-24), juste après la chute, nous voyons Adam accuser Eve d’être à l’origine de la désobéissance et ignorer sa propre part de responsabilité. Eve a aussitôt rejeté le tort sur le serpent. Et pourtant, la sentence divine n’a épargné personne puisque les trois étaient coupables. On s’attendrait à ce que l’humanité en tire des leçons. Malheureusement, le même jeu continue encore de nos jours et semble même prendre des proportions plus inquiétantes. Il n’y a qu’à observer de près ce qui se passe dans certains milieux diplomatiques. Même quand un homme ou une femme se résout à solutionner un problème clairement identifié il ou elle se borne souvent à s’attaquer aux symptômes. Il n’est donc guère étonnant que ses efforts ne soient pas couronnés de succès. Des moyens énormes sont gaspillés chaque année dans des réunions, des consultations ou des dialogues infructueux tandis que le mal continue inexorablement son effet dévastateur. En cela le proverbe peul a raison, tant que l’os est conservé, les mouches ne bougent pas d’un pouce.
Et pourtant, la Bible recommande une solution simple mais efficace : il faut s’attaquer à la source du problème. Dans le domaine du péché, par exemple, il ne sert à rien de justifier son forfait ou même de blâmer les autres. Il vaut mieux reconnaitre simplement sa transgression et la confesser. Les Saintes Ecritures sont formelles : « Celui qui cache ses fautes ne prospérera pas, celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbe 28 :13, Bible du semeur). Le psalmiste a donné un témoignage qui abonde dans le même sens : « Heureux l’homme dont la faute est effacée, et le péché pardonné! Heureux l’homme au compte de qui l’Eternel ne porte pas le péché et qui est exempt de mauvaise foi! Tant que je taisais ma faute, je m’épuisais à gémir sans cesse, à longueur de jour. Sur moi, le jour et la nuit, ta main s’appesantissait, ma vigueur m’abandonnait comme l’herbe se dessèche lors des ardeurs de l’été. Je t’ai avoué ma faute, je n’ai plus caché mes torts, j’ai dit: «Je reconnaîtrai devant l’Eternel les péchés que j’ai commis. Alors tu m’as déchargé du poids de ma faute. » (Psaume 32 :1-5, Bible du Semeur).
Quand le fils prodigue de la parabole (Luc 15 :11-31) a compris l’énormité de sa bêtise, il n’a pas cherché à faire semblant que tout allait bien. Il n’a pas non plus cherché à accuser les autres ou encore moins à justifier son péché. Il est allé vers son père et a demandé sincèrement pardon. Les bénédictions reçues en retour étaient au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.
De même, quand le message de l’apôtre Pierre dans Actes 2 :14-36 a touché les auditeurs et qu’eux-mêmes ont demandé ce qu’il fallait faire, le prédicateur a répondu sans détour : « Changez, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Alors, vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour ceux qui vivent dans les pays lointains, tous ceux que le Seigneur notre Dieu fera venir à lui. » (Actes 2 :38, Bible du Semeur.
Chers amis, ne cherchons pas à camoufler ou à justifier nos péchés. Si nous le faisons, les « mouches » du remord, de la culpabilité, de la mauvaise conscience, de la malédiction, du jugement divin et de la condamnation nous poursuivront toujours. Et pourtant, Dieu est prêt à nous accorder son pardon (1 jean 1 :8-9) et à nous donner la force de ne plus patauger dans même boue spirituelle. Sachons-donc nous débarrasser de « l’os qui attire les mouches » en demandant clairement pardon à Dieu et aux prochains offensés. C’est alors que nous obtiendrons miséricorde et expérimenterons la paix de Dieu.
« Ri stad a woulada watsak azbai. » (N’gèlègèdma Mafahai)
« Une seule main ne peut pas découper un poulet. » (proverbe Mafa)
« One hand can not cut a chicken. » (Mafa proverb)
Moralité : Nul n’est autosuffisant. L’union fait la force.
(Ce proverbe nous a été envoyé par Pierre Guiyéké du Cameroun. Nous encourageons les internautes à nous envoyer aussi des proverbes dans leurs langues maternelles et nous serons heureux de les commenter.)
Commentaire à la lumière de la Bible
La marche républicaine du dimanche 11 Janvier 2015 restera gravée dans les annales de l’histoire de Paris, de la France et du monde. Elle est une réponse éloquente aux douloureux attentats de Charlie-Hebdo, de Montrouge et de Vincennes. La présence à cette marche d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement est remarquable. La mobilisation de près de 4 millions de personnes (qui ont une diversité de convictions religieuses, politiques ou idéologiques) autour d’un même idéal est un symbole éloquent. Aucune âme sensible ne saurait être indifférente face à la mort et aux souffrances indescriptibles infligées aux victimes du terrorisme tant en France que dans de nombreux pays du monde que nous ne saurons perdre de vue. Mais, en plus de la sympathie et de la solidarité, l’humanité est appelée à se poser une question sérieuse pour sa propre survie: Comment arrêter la vague des attaques terroristes ?
Le terrorisme étant un phénomène très complexe, nous ne saurons répondre à cette question dans un cadre si limité. Nous nous contentons de souligner ici un principe qui doit être pris en compte dans la réflexion et que les Mafa expriment si bien quand ils disent : « Ri stad a woulada watsak azbai » (une seule main ne peut pas découper un poulet). Il s’agit de l’union. En pays mafa, ce proverbe attire l’attention des membres de la société sur l’importance de l’interdépendance et de l’unité. Ceci nous rappelle 1 Corinthiens 12 où la Bible parle justement de l’interdépendance entre les membres d’un même corps. Aucun membre, si important soit-il, ne peut survivre seul.
Dans une certaine mesure, la communauté humaine est comme un corps. Ensemble, nous pouvons accomplir des exploits que nos aptitudes individuelles ne peuvent que saluer de très loin. Seuls, nous sommes limités. Ces limites s’appliquent aussi à nos pays respectifs. Aucune nation n’est assez forte, riche ou intelligente pour vaincre le terrorisme international toute seule. Une approche globale s’impose tant pour en identifier les causes profondes que pour y remédier efficacement, au cas par cas, tout en prenant en compte les réalités contextuelles.