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Conférence internationale sur la famille

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HONTE AUX DELINQUANTS

« Ŋgulәmә menә sә gwalaha .» Proverbe Parkwa (Podoko)

« Vaut mieux ce qui est derrière la maison .» Proverbe Parkwa (Podoko)

« What is behind the house is better. »  Parkwa (Podoko) proverb.

Explication : « Ce qui est derrière la maison », c’est le placenta. Chez les Parkwaka (pluriel de Parkwa, qui signifie Podoko), à la délivrance, on jette le placenta par le mur derrière la maison, et on nettoie et garde le bébé. C’est comme un choix qu’on a fait. Le proverbe est donc une indignation pour une faute commise ou un mauvais comportement. Il stipule qu’en gardant le bébé, les parents ont fait une erreur. Ils auraient dû jeter le bébé par le mur et garder son placenta, comme pour dire que le placenta aurait mieux fait que celui dont le proverbe parle. Le proverbe pointe du doigt directement les délinquants, les déshumanise et jette sur eux l’opprobre et le ridicule qu’ils causent sur leur famille ou leur tribu par leur mauvais témoignage. Traditionnellement, le droit de prononcer ce proverbe revient aux femmes.

Proverbe soumis et commenté par Alliance Fidèle ABELEGUE – Etudiant à l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et

à l’Université de Yaoundé I

 

(c) copyright by Contributions africaines, 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SECRETS DE LA FAMILLE

« Wurr nikk kud mulamna. » (proverbe massa)

« La sueur coule sur toi [personnellement]. » (proverbe massa)

« Sweat pours on you [personally]. » (Massa proverb)

Moralité: On doit résoudre les problèmes familiaux en famille.

 

[Ce proverbe que nous commentons avec plaisir a été recueilli par le Dr. Emmanuel BECHE, Doyen de la formation en ligne et Secrétaire général de l’Institut Universitaire de Développement Universitaire (IUDI) Website : http://www.iudi.org]

 

 

Commentaire à la lumière de la Bible

 

Les Massa, en fins observateurs, savent que tous n’abordent pas les problèmes familiaux avec doigté. Si certains savent faire usage de la sagesse et de la discrétion nécessaire pour le traitement des difficultés qui surgissent dans le cadre familial, d’autres enveniment plutôt la situation en étalant sur la place publique des sujets que la pudeur la plus rudimentaire envelopperait de réserve. Or, pour les Massa, les maux qui minent une famille sont comparables à la sueur qui coule sur soi. Il ne sied pas à une personne sage de les exposer en dehors du cadre familial. En d’autres termes, « le linge sale se lave en famille ».

A examiner de près cette philosophie de la vie, on sera frappé par la logique qui la guide car attirer le discrédit ou la honte sur sa famille c’est l’attirer sur soi-même. Ridiculiser les membres de sa famille, c’est scier la branche sur laquelle on est assis. Ceci nous rappelle un autre proverbe selon lequel « la querelle entre les membres d’une même famille est comme de l’eau chaude versée sur un toit de chaume. Elle ne brûle pas la maison. ». En d’autres termes, ce serait faire preuve de folie que de mettre le feu au domicile familial où l’on se trouve soi-même. Et, pour éviter cela, les membres d’une même famille n’ont pas d’autre option en dehors de la réconciliation. Faut-il alors sombrer dans un silence complice quand les membres de la famille se conduisent mal ? Faut-il se cacher derrière ce proverbe pour faire souffrir sa famille ? Ce n’est pas non plus ce que le proverbe massa recommande. Il trace plutôt la voie d’une résolution de tout problème le plus discrètement que possible, dans le cercle fermé de la famille. Autant que faire se peut, et ceci quelle que soit la nature du préjudice subi, les membres de la famille doivent contrôler leurs émotions et se retrouver humblement autour d’une même table en vue d’une résolution du problème dans l’amour, la vérité, et la justice. C’est seulement quand tous les efforts déployés au sein de la famille nucléaire [ou élargie si cela s’avère nécessaire] ne produisent pas les résultats escomptés que la famille est appelée à chercher du secours auprès des personnes compétentes mais toujours dans le souci de préserver l’harmonie en son sein.

En ceci, les Massa nous plongent au cœur même de la stratégie de réconciliation et de pardon que trace le Seigneur Jésus-Christ dans Matthieu 18 :15-22. Selon le Seigneur, si ton frère ou ta sœur a péché contre toi, tu dois premièrement aller vers lui ou vers elle. Il n’est pas question d’en parler à d’autres personnes. C’est quand ce frère ou cette sœur refuse d’écouter que d’autres personnes peuvent intervenir encore faudrait-il savoir les choisir dans l’esprit de l’enseignement du Christ.

Si nous entrions dans cette logique au niveau de nos familles spirituelles et biologiques, beaucoup de problèmes entres frères et sœurs, entre parents et enfants ou entre maris et femmes trouveraient plus facilement des solutions tout en occasionnant moins de blessures morales. Les conflits seraient plus faciles à résoudre. La société serait plus stable. La paix règnerait davantage dans nos pays. Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse nécessaire pour, autant que faire se peut, résoudre les problèmes familiaux en famille. Cela honore famille, nous honore nous-même, et glorifie le Seigneur.

Moussa Bongoyok

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015.

L’ART DE SURMONTER LES OBSTACLES

“Ndingema nasemthini nokuba kusesibondeni.” Proverbe Xhosa.

“Je voudrais grimper à un arbre, même s’il n’avait pas les branches” (Proverbe Xhosa)

“I would climb a tree even if it had no branches.” (Xhosa Proverb)

Signification: Soyons prêts à accomplir même les tâches les plus difficiles.

Source: http://www.bioculturaldiversity.co.za/articles/Izaci%20namaqhalo%20esiXhosa%20Xhosa%20idioms%20and%20proverbs%20referring%20to%20plants.pdf

 

Parallélisme biblique

Depuis le jeudi 5 décembre 2013, l’ancien Président Nelson Mandela n’est plus de ce monde.  L’univers entier rend hommage à l’incomparable champion de la lutte contre l’apartheid, l’injustice et la  haine.  Les messages fusent de toute part pour saluer une figure historique, un incontestable  promoteur de la liberté, un père de la nation, un modèle d’humilité, de pardon, d’intégrité et de courage, pour ne citer que cela. Tout ceci est bon. Mais je propose que nous considérions aussi la vie de Madiba sous un autre angle, d’où le choix du proverbe susmentionné qui est tiré de son héritage culturel. En bon Xhosa, Madiba connaissait certainement ce proverbe qui traduit la détermination à surmonter les difficultés. En effet, il est plus facile de grimper à  un arbre qui a des branches qu’à  celui qui en est dépourvu.

Il est possible que Madiba aie été inspiré ou du moins encouragé par ce proverbe pour oser se lancer dans ce qui était à l’époque une aventure suicidaire. Le Seigneur seul connait le nombre de personnes qui ont perdu leurs vies en luttant contre l’apartheid. Les dangers étaient à chaque carrefour de sa longue marche vers la victoire. Les difficultés étaient terrifiantes. La souffrance, la terreur et les menaces faisaient  partie du lot quotidien. Parmi ceux qui ne tarissent pas d’éloges aujourd’hui se trouvent des gens qui l’avaient mis sur la liste noire des terroristes et de pires ennemis publics. Il a souffert cruellement dans sa chair. Il a passé 27 ans en prison. Il a échappé plusieurs fois à la mort. Il était incompris tant par ses proches et ses compagnons de combat que par ses ennemis. Mais, envers et contre tout, il a tenu bon.  Le résultat est éclatant mais ne perdons pas de vue les multiples défis qu’il a dû surmonter au cours de sa vie combien riche en péripéties.

N’est-ce pas intéressant de remarquer que le chemin de la réussite et de bénédictions passe souvent par le « désert » dans les Saintes Ecritures? Noé, l’homme de foi, a patiemment traversé le désert de moqueries quand il bâtissait l’arche dans un contexte où ses contemporains ne connaissaient pas la pluie, ni encore moins le déluge.  Abraham a dû patienter de longues années avant d’avoir enfin le fils de la promesse. Joseph a été vendu par ses propres frères et s’est retrouvé esclave sur une terre étrangère mais il est resté fidèle au Seigneur qui a su l’élever en temps opportun au point qu’il a pu aider sa famille (et de nombreux peuples) à échapper à l’extermination sous l’effet d’une famine particulièrement rigoureuse. Moïse a connu son temps de formation à l’université du désert avant d’être choisi pour libérer le peuple d’Israël d’une longue période d’esclavage. Le peuple d’Israël a traversé le désert avant d’entrer dans la terre promise. Avant de devenir le plus illustre roi d’Israël, David a aussi connu son temps de désert  où il était pourchassé par le roi Saül qui voulait lui ôter la vie. Daniel et ses compagnons ont enduré de sérieux tests avant d’être élevés en dignité sur une terre païenne. La reine Esther a risqué sa vie pour le salut de son peuple. Le Seigneur Jésus-Christ a commencé son ministère terrestre par un séjour dans le désert et l’a terminé sur la croix, dans une souffrance indescriptible. Les douze disciples ont souffert. L’apôtre Paul a aussi eu son lot de souffrances et expérimenté la vie du désert. Hébreux 11 nous offre une liste plus longue, quoique non exhaustive, d’hommes et de femmes de foi qui n’ont pas eu peur des difficultés. Ils ont pris des risques par amour pour leurs frères et sœurs – et surtout pour Dieu – et ce parfois au péril de leurs vies. Mais ils recevront tous leurs couronnes des mains du Seigneur à l’heure de la reddition des comptes.

Bien entendu, nous ne devons nullement prendre des risques inutiles ni idéaliser la souffrance. Cependant,  nous ne saurons non plus nous offrir le luxe d’opter pour le chemin de la facilité quand nous savons qu’au bout du désert se trouve des solutions aux problèmes de l’heure, un allègement de la souffrance de nos semblables, ou une terre promise. Il est vrai que tous ceux et celles qui affrontent les difficultés en faveur de leur peuple ne voient pas nécessairement le fruit de leur travail comme Mandela. Mais cela ne devrait en aucun cas les décourager. Comme le disait l’avocat, journaliste et auteur américain Napoleon Hill, “chaque difficulté porte en elle le germe d’un avantage équivalent ou supérieur.” Il a fallu que Martin Luther King et bien d’autres avant et après lui déblaient le terrain pour qu’on puisse enfin voir Obama à la tête des Etats-Unis. Tôt ou tard, les fruits d’un sacrifice nécessaire seront récoltés et appréciés. Ceci devrait nous encourager. La souffrance ne doit pas être un mur infranchissable pour le chrétien. Il est écrit : «  Mes chers amis, vous avez été plongés dans la fournaise de l’épreuve. N’en soyez pas surpris, comme s’il vous arrivait quelque chose d’anormal. Au contraire, réjouissez-vous, car vous participez aux souffrances du Christ, afin d’être remplis de joie quand il paraîtra dans toute sa gloire. Si l’on vous insulte parce que vous appartenez au Christ, heureux êtes-vous, car l’Esprit glorieux, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Qu’aucun de vous n’ait à endurer une punition parce qu’il aurait tué, volé ou commis quelque autre méfait, ou encore parce qu’il se serait mêlé des affaires d’autrui; mais si c’est comme «chrétien» qu’il souffre, qu’il n’en éprouve aucune honte; qu’il fasse, au contraire, honneur à Dieu en se montrant digne de ce nom (1 Pierre 2:12-16, Bible du Semeur). »

Mandela est parti et nos cœurs sont attristés. Mais ne restons pas à ce stade. La meilleure façon de pleurer et d’honorer Madiba est de passer à l’action. Osons grimper aux arbres sans branches de nos sociétés contemporaines qui ont besoin de nombreux Mandela; et faisons-le résolument par amour pour Dieu et pour nos semblables. Nous réussirons en nous appuyant sur le Seigneur qui nous accordera le courage, la force, la sagesse  et les moyens nécessaires.

(c) Copyright by Moussa Bongoyok, 2013.

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