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African Village Christmas Song – Audio

Mon épouse Priscille Mbalidam et moi exécutons ce chant au rythme de ganzavar en ce jour de Noël 2023. Même loin du terroir, notre cœur n’oublie pas les montagnes du pays Mafa. Ceci est un vieux chant de Noël dans le cantique en langue mafa (voir texte original ci-dessous). Il invite à aller saluer le Roi des rois, né à Bethléhem. Ce chant a été adapté au rythme de Houdok à l’église évangélique de Soulédé (Mayo-Tsanaga, Extrême-Nord Cameroun) dans les années 1980 par Korié la femme de Neguem Chéné. Elle fut sage-femme au dispensaire protestant de Soulédé.

My wife and I are performing this song to the rhythm of ganzavar this Christmas Day 2023. Even far from the land, our hearts do not forget the mountains of the Mafa country. This is an old Christmas carol in the Mafa language hymnbook (see original text below). It invites us to go and greet the King of kings, born in Bethlehem. This song was adapted to the rhythm of Houdok at the evangelical church of Soulédé (Mayo Tsanaga, Far North of Cameroon) in the 1980 s by Korié, the wife of Neguem Chéné. She was a midwife at the Protestant dispensary in Soulédé.

#130 Nga da ga na mbali a Bi nga 

  1. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Bethléhem kokwar nyi na 

Nga da slia te dimèsh nga 

go-slubordokoya ! 

 Ndohi tèlè, va gurɓahai    

Yèsu Bai a gèɗ bihai         

Ndul ndul ma njèl nenga’a            

A kwèr ndo tèlè t’herkeda. 

2. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Ndo m’mbel ndo, Zhiklè a nzlündo 

A mco kita mali nga 

A m’mbel nga a wuɗi na. 

3. Nga da ga na mbali a Bi nga 

Ndo mɓer ndohi nlèɓèslè’a 

A mshkè, a mpre ta auda 

Te skwi ndzaw ta tèlèba. 

THERE IS HOPE

A new year deserves celebration because it presents a fresh existential page with a backdrop of a message of hope. At the mention of a blank page, our thoughts fly to the Private Protestant Primary School of Soulédé in the Mayo Tsanaga division, Far North Cameroon. In that school, we discovered the inkwell, the blotting paper, and the old fashion fountain pen for the first time in March 1977. We were then in third grade. We came from Mokolo following our father’s transfer as a pioneer of the Soulédé agricultural post. Before this unforgettable experience, we only used chalk, pencil, and ballpoint pen to write. The first encounter with the fountain pen was a real obstacle course. The hardest part was to draw enough ink from the inkwell to soak the nib’s tip immersed in the indelible liquid without dirtying the page of the notebook. And, when by mistake, there was an extra drop of ink that stained the sheet; it was immediately necessary to use the paper blotter to limit the damage. The first few weeks were not easy. Fortunately, we had an exceptionally kind and patient teacher: Mr. KOENE Oumarou Joseph. In this context, we welcomed a new notebook page with thrilling joy each time we turned an old one with one or more stains. It was a golden opportunity to do better than on the previous page.

The example above illustrates the alternation of existential seasons in the life of a human being. If some years are delightful, others are less so; and none is perfect. Looking back on the past year, each person will find cause for joy, satisfaction, and praise. But she will also realize that other events were difficult, dark, regrettable, and painful. Therefore, should one sink into lamentations and discouragement, especially when comparing oneself to others who seem to have been more successful in life? It would be the worst mistake. Time spent, whether happy or unhappy, will never return. Hence, it is not wise to cling to it at the risk of blackening the new page of the notebook of life that the new year offers before even starting it. It is better to draw the necessary lessons and use them to go from progress to progress. Because as the Guinean mathematician Mouctar KEITA so aptly noted, “Every day is an opportunity to improve by correcting your imperfections.” This statement also applies to the New Year.

Whatever the previous year’s pains, losses, and failures, it is advisable to take life with philosophy. The Latin saying goes: “Dum spiro spero” (while I breathe, I hope). A failure can be the foundation of a resounding success in the future if one carefully examines the root causes and draws from it the necessary instructions to correct course where necessary. The fact that an investment does not yet bear the expected fruits should never lead to depression because when one is closer to the goal, discouragement knocks with more vivacity on the soul’s door. A bad harvest in the Sahelian zone has consequences that last at least a year, but the peasants do not give up fieldwork for this because they realize that the next season can be plentiful.

Along the same lines, the loss of a loved one should make the grieving person recognize that no matter how much their tears and lamentations, the missing person will never return to them again. When faced with this harsh reality, wisdom dictates to rise from mourning and joyfully serve those still alive, as King David once did (2 Samuel 12:13-22). It is, paradoxically, the best way to honor the dead. Moreover, disappointment should in no way lead to a negative view of all others because human beings are not the same on the one hand. On the other hand, faulty people can repent and change their behavior. The best wealth of a human being is life. We can hope, triumph, improve, and succeed as long as we live. The words of Romans 12:12 seem to be an excellent summary of this brief reflection: “Rejoice in hope. Be patient in affliction. Persevere in prayer. »

Happy new year under the benevolent gaze of the divine Master of life and time because there is hope!

Prof. Moussa Bongoyok

IL Y A DE L’ESPOIR

Une nouvelle année mérite d’être célébrée, car elle présente une fraîche page existentielle avec en toile de fond un message d’espérance. Justement, en parlant de page vierge, nos pensées s’envolent vers l’École Primaire Privée Protestante de Soulédé dans le département du Mayo Tsanaga, Extrême-Nord du Cameroun. En mars 1977, nous y découvrions pour la première fois l’encrier, le buvard et la plume. Nous étions alors au cours élémentaire, première année. Nous venions de Mokolo à la suite de l’affectation de notre père comme pionnier du poste agricole de Soulédé.  Avant cette expérience inoubliable, nous n’utilisions exclusivement que la craie, le crayon et le stylo à bille pour écrire. La première rencontre avec la plume fut un vrai parcours du combattant. Le plus dur était de puiser assez d’encre dans l’encrier pour imbiber la pointe de la plume immergée à cet effet dans le liquide indélébile, sans salir la page du cahier. Et, quand par erreur, il y avait une goutte d’encre de trop qui tachait la feuille, il fallait immédiatement faire recours au buvard pour limiter les dégâts. Les premières semaines ne furent manifestement pas faciles.  Heureusement que nous avions un enseignant particulièrement aimable et patient : Monsieur KOENE Oumarou Joseph. Dans ce contexte, chaque fois que nous tournions une page avec une ou plusieurs salissures, nous accueillions la nouvelle avec une joie palpitante. C’était une occasion en or pour faire mieux qu’à la page précédente.

L’exemple ci-dessus illustre à merveille l’alternance des saisons existentielles dans la vie d’un être humain. Si certaines années sont particulièrement heureuses, d’autres le sont moins ; et aucune n’est parfaite. En jetant un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève, chaque personne trouvera certainement des sujets de joie, de satisfaction et de louange. Mais elle relèvera aussi assurément des pages difficiles, sombres, regrettables, voire douloureuses. Faut-il pour autant sombrer dans les lamentations et le découragement, surtout quand on se compare aux autres qui semblent avoir mieux réussi dans la vie ? Ce serait la pire erreur. Le temps passé, qu’il soit joyeux ou malheureux, ne reviendra plus jamais. Il n’est donc pas sage de s’y agripper au risque de noircir la nouvelle page du cahier de la vie qu’offre la nouvelle année avant même de la commencer. Il vaut mieux en tirer les leçons qui s’imposent et les utiliser pour aller de progrès en progrès. Car, comme l’a si bien relevé le mathématicien guinéen Mouctar KEITA, « Chaque jour est une occasion de s’améliorer en corrigeant ses imperfections. » Cela s’applique aussi au Nouvel An. 

Quelles que soient les peines, les pertes, et les défaillances de l’année antérieure, il convient de prendre la vie avec philosophie. Le dicton latin dit : « Dum spiro spero » (tant que je respire, j’espère). Un échec peut être la fondation d’une éclatante réussite dans l’avenir si l’on en examine attentivement les causes profondes et en tire les instructions nécessaires pour rectifier le tir là où cela s’impose. Le fait qu’un investissement ne porte pas encore les fruits escomptés ne doit jamais faire basculer dans la dépression, car, souvent, c’est quand on est plus proche du but que le découragement frappe avec plus de vivacité sur la porte de l’âme. Une mauvaise récolte en zone sahélienne a des conséquences qui durent au moins un an, mais les paysans n’abandonnent pas les travaux champêtres pour cela, car ils réalisent que la prochaine saison peut être plantureuse. Dans le même ordre d’idées, la perte d’un être cher devrait amener la personne éplorée à réaliser que, quelles que soient ses larmes et ses lamentations, la personne disparue ne reviendra plus jamais vers elle.  Face à cette dure réalité, la sagesse dicte à cette dernière de se relever enfin du deuil pour se mettre joyeusement au service de celles et ceux qui sont encore vivants comme le fit jadis le roi David (2 Samuel 12 :13-22). C’est, paradoxalement, la meilleure manière d’honorer les morts. Par ailleurs, une déception ne doit nullement entraîner une vision négative de l’ensemble des prochains, car tous les êtres humains ne sont pas les mêmes d’une part, et d’autre part, une personne fautive peut se repentir et changer de comportement. La meilleure richesse d’un être humain c’est la vie. Tant qu’on vit, on peut espérer, triompher, s’améliorer, et réussir. Les paroles de Romains 12 :12 semblent être un excellent résumé de cette brève réflexion : « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. »

Bonne et heureuse année sous le regard bienveillant du divin Maître de la vie et du temps car il y a de l’espoir ! 

Prof. Moussa Bongoyok