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IL Y A DE L’ESPOIR

Une nouvelle année mérite d’être célébrée, car elle présente une fraîche page existentielle avec en toile de fond un message d’espérance. Justement, en parlant de page vierge, nos pensées s’envolent vers l’École Primaire Privée Protestante de Soulédé dans le département du Mayo Tsanaga, Extrême-Nord du Cameroun. En mars 1977, nous y découvrions pour la première fois l’encrier, le buvard et la plume. Nous étions alors au cours élémentaire, première année. Nous venions de Mokolo à la suite de l’affectation de notre père comme pionnier du poste agricole de Soulédé.  Avant cette expérience inoubliable, nous n’utilisions exclusivement que la craie, le crayon et le stylo à bille pour écrire. La première rencontre avec la plume fut un vrai parcours du combattant. Le plus dur était de puiser assez d’encre dans l’encrier pour imbiber la pointe de la plume immergée à cet effet dans le liquide indélébile, sans salir la page du cahier. Et, quand par erreur, il y avait une goutte d’encre de trop qui tachait la feuille, il fallait immédiatement faire recours au buvard pour limiter les dégâts. Les premières semaines ne furent manifestement pas faciles.  Heureusement que nous avions un enseignant particulièrement aimable et patient : Monsieur KOENE Oumarou Joseph. Dans ce contexte, chaque fois que nous tournions une page avec une ou plusieurs salissures, nous accueillions la nouvelle avec une joie palpitante. C’était une occasion en or pour faire mieux qu’à la page précédente.

L’exemple ci-dessus illustre à merveille l’alternance des saisons existentielles dans la vie d’un être humain. Si certaines années sont particulièrement heureuses, d’autres le sont moins ; et aucune n’est parfaite. En jetant un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève, chaque personne trouvera certainement des sujets de joie, de satisfaction et de louange. Mais elle relèvera aussi assurément des pages difficiles, sombres, regrettables, voire douloureuses. Faut-il pour autant sombrer dans les lamentations et le découragement, surtout quand on se compare aux autres qui semblent avoir mieux réussi dans la vie ? Ce serait la pire erreur. Le temps passé, qu’il soit joyeux ou malheureux, ne reviendra plus jamais. Il n’est donc pas sage de s’y agripper au risque de noircir la nouvelle page du cahier de la vie qu’offre la nouvelle année avant même de la commencer. Il vaut mieux en tirer les leçons qui s’imposent et les utiliser pour aller de progrès en progrès. Car, comme l’a si bien relevé le mathématicien guinéen Mouctar KEITA, « Chaque jour est une occasion de s’améliorer en corrigeant ses imperfections. » Cela s’applique aussi au Nouvel An. 

Quelles que soient les peines, les pertes, et les défaillances de l’année antérieure, il convient de prendre la vie avec philosophie. Le dicton latin dit : « Dum spiro spero » (tant que je respire, j’espère). Un échec peut être la fondation d’une éclatante réussite dans l’avenir si l’on en examine attentivement les causes profondes et en tire les instructions nécessaires pour rectifier le tir là où cela s’impose. Le fait qu’un investissement ne porte pas encore les fruits escomptés ne doit jamais faire basculer dans la dépression, car, souvent, c’est quand on est plus proche du but que le découragement frappe avec plus de vivacité sur la porte de l’âme. Une mauvaise récolte en zone sahélienne a des conséquences qui durent au moins un an, mais les paysans n’abandonnent pas les travaux champêtres pour cela, car ils réalisent que la prochaine saison peut être plantureuse. Dans le même ordre d’idées, la perte d’un être cher devrait amener la personne éplorée à réaliser que, quelles que soient ses larmes et ses lamentations, la personne disparue ne reviendra plus jamais vers elle.  Face à cette dure réalité, la sagesse dicte à cette dernière de se relever enfin du deuil pour se mettre joyeusement au service de celles et ceux qui sont encore vivants comme le fit jadis le roi David (2 Samuel 12 :13-22). C’est, paradoxalement, la meilleure manière d’honorer les morts. Par ailleurs, une déception ne doit nullement entraîner une vision négative de l’ensemble des prochains, car tous les êtres humains ne sont pas les mêmes d’une part, et d’autre part, une personne fautive peut se repentir et changer de comportement. La meilleure richesse d’un être humain c’est la vie. Tant qu’on vit, on peut espérer, triompher, s’améliorer, et réussir. Les paroles de Romains 12 :12 semblent être un excellent résumé de cette brève réflexion : « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. »

Bonne et heureuse année sous le regard bienveillant du divin Maître de la vie et du temps car il y a de l’espoir ! 

Prof. Moussa Bongoyok

LES DEUX CLES QUI VONT VOUS AIDER A MARQUER LA DIFFERENCE CETTE ANNEE

“Alein ma zlit akulo yorgo colol lâ mi te vut agu ma ned’a.” (Proverbe Marba/Tchad)

 « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. » (Proverbe Marba/Tchad)

« Early bird eats ripe fruit. » (Marba proverb/Chad)

Signification : Le bonheur appartient à celui ou celle qui se réveille tôt.

(Ce proverbe a été recueilli par Le Dr Emmanuel BECHE pour le compte de l’Université Francophone de Développement International) 

Parallélisme biblique

A l’école primaire, je faisais partie de la dernière génération d’écoliers qui ont eu le plaisir de manier la plume, l’encrier et le buvard. C’est un exercice particulièrement délicat. Je me souviens toujours des inévitables ratures et de la promptitude avec laquelle je saisissais le buvard pour limiter les dégâts. Je n’oublie pas non plus la joie avec laquelle j’accueillais chaque nouvelle page du cahier. Elle me donnait l’occasion d’avancer un peu plus vers l’excellence dans l’écriture.

En ce début d’année, vous avez peut-être le même sentiment. Mais une question taraude votre esprit : Que puis-je faire pour mieux réussir cette année ? Déjà les premiers jours écoulés ne semblent pas donner les promesses du premier Janvier avec son lot de belles résolutions et de rêves. La réponse à cette préoccupation somme toute légitime semble se trouver chez les Marba du Tchad qui ont eu le privilège d’offrir à l’humanité ce proverbe combien fascinant : « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. »

En pays Marba comme dans toute la zone sahélienne, les arbres fruitiers sauvages se font de plus en plus rares du fait d’une désertification rapide et alarmante. Aussi peut-on comprendre l’acharnement avec lequel les oiseaux se ruent sur les fruits mûrs quand ils sont disponibles. Le résultat est sans appel :ceux d’entre eux qui se lèvent tôt se taillent une part de lion et  les autres doivent se contenter des miettes ou des fruits non mûrs. Si le sort de ces derniers est triste, celui des humains qui agissent comme eux est beaucoup plus pathétique. En réalité c’est à chacun d’entre nous que les Marba s’adressent pour nous rappeler que le bonheur accompagne ceux qui se lèvent tôt.  Mieux encore, ils nous invitent  à découvrir le double secret de la disciple et de la diligence qui sont en réalité les deux concepts clés encapsulés dans ce proverbe.

Ceci rappelle un texte biblique très révélateur :  « ‘Je vais faire juste un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir, rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant.’ Mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur, et la misère comme un pillard (Proverbes 6 :10-11, La Bible du Semeur). »  Ces paroles sont reprises textuellement dans Proverbes 24 :33-34. Proverbes  20 :13 véhicule la même pensée  mais en des termes un peu différents tout en introduisant un complément positif : « N’aime pas trop le sommeil, pour ne pas finir dans la pauvreté: garde tes yeux ouverts, et tu auras de quoi te rassasier (La Bible du Semeur). » De nombreux autres textes bibliques communiquent des idées semblables, ce qui dénote l’importance que notre Créateur y accorde. Mais, si une lecture superficielle de ces textes semblent mettre en relief la diligence,  en réalité c’est la discipline qui en est la vraie quintessence.  La discipline est nécessaire pour se coucher tôt en vue de se lever tôt même quand des jeux, des causeries futiles avec de faux amis, certains programmes à la télévision ou sur l’internet, et bien d’autres distractions, semblent accrocheurs voire irrésistibles.  La discipline est incontournable quand le sommeil semble si doux qu’on ne veut pas du tout quitter le lit malgré le bruit assourdissant du réveil ou les interpellations de la conjointe ou du conjoint pour ceux qui sont mariés. La discipline est comme un comprimé amer mais efficace. Un proverbe chinois ne dit-il pas « Le bonheur est toujours au bout des efforts pénibles »?

Si nous voulons marquer la différence cette année et dans l’avenir apprenons à utiliser les deux clés que sont la discipline et la diligence.  Toutefois, une question demeure : Comment réussir à surmonter les mauvaises habitudes qui s’érigent en montagnes infranchissables sur notre chemin en vue de faire un bon usage de ces clés de succès? Brian Tracey, dans son excellent ouvrage intitulé The Power of Discipline (2008 :15-19) recommande une démarche en sept étapes :

1)    Premièrement, décidez exactement ce que vous voulez

2)    Consignez votre objectif par écrit

3)    Fixez une date limite pour l’atteindre

4)    Dressez une liste exhaustive de tout ce qui peut vous aider à atteindre votre objectif

5)    Organisez la liste par séquence et priorité

6)    Passez immédiatement à la mise en œuvre de votre plan

7)    Faites chaque jour quelque chose qui vous pousse dans la direction de votre objectif

Je propose trois autres éléments sans lesquels tout ce qui précède risque de s’écrouler comme un château de cartes  : 

8)    Commencez chaque journée par un temps méditation biblique et de prière car c’est Dieu seul qui donne la vraie réussite. Le secret du vrai bonheur ne se trouve qu’en lui. Priez regulièrement au courant de la journée.

9)    Maintenez une bonne relation avec votre Seigneur  et menez une vie de sanctification afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. S’il vous arrive de pécher, demandez pardon, implorez son secours, et continuez votre marche avec le Seigneur avec une conscience pure.

 10) Partagez votre objectif avec deux amis sérieux et demandez-leur de prier pour vous et de vous interpeller chaque fois que vous êtes tenté(e) de dévier de votre objectif (ou de vos objectifs).

Pour finir, Robert Kiyosaki a dit : « Ne sacrifiez pas ce que vous voulez plus pour ce que vous voulez maintenant. » Garder les yeux fixés sur le Seigneur et se concentrer sur le but qu’on veut atteindre sont deux dispositions qui permettent d’échapper aux pièges des distractions et des plaisirs éphémères qui empêchent de se lever tôt pour manger les fruits mûrs de la vie. J’ose croire  que vous tiendrez compte de ces conseils tout au long de cette nouvelle année. Je suis persuadé que si vous le faites, vous marquerez la différence à partir d’aujourd’hui. Et si cela produit des résultats palpables dans votre vie, veuillez me le faire savoir. Que Dieu nous accorde la grâce d’être toujours disciplinés et diligents !

 

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

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