Posts Tagged ‘Nord Cameroun’
19
Juin
Posted by bongoyok in action, activite, adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, éducation, blog chrétien, Cameroon, cameroun, Cameroun, chretiens, Christian life, conduite, conseil, contributions africaines, Devéloppement communautaire, discernement, economie, ethique, Francophone University of International Development, FUID, fulani, Fulbe, Institut Universitaire de Développement International, IUDI, Northern Cameroon, Peuls, proverb, proverbes, Proverbes africains, Pular, sagesse, sagesse africaine, société, Society, spiritualite, spirituality, Universite Francophone de Développement International, vie courante, vie religieuse, vie sociale, wisdom. Tagged: Devinettes peules, elephant, Garoua, hoore nyiwa, impatience, J.P. Lebeuf, munyal, Nord Cameroun, P. -F Lacroix, patience, persévérance, Publilius Syrus, pulaaku, rouleau d'étoffe, tête d'éléphant. Laisser un commentaire
“Hoore nyiwa to a yaawi a sooda leppol, to a neebi, a hoosa meere.” (balndol fulbe)
“Si tu te hâtes, tu achèteras la tête de l’éléphant pour un rouleau d’étoffe, tu vas lentement, tu l’auras pour rien.” (proverbe peul)
« If you hurry, you’ll buy the elephant’s head for a roll of cloth ; if you go slowly, you’ll get it for nothing. » (Fulbe proverb)
Source : J.P. Lebeuf et P. -F Lacroix Devinettes Peuples (Paris : Mouton & Co, and Ecole Pratique des Hautes Etudes, 1972) p. 65
Moralité : Quand on est trop pressé, on risque de perdre de bonnes opportunités. La patience vaut de l’or.
Commentaire à la lumière de la Bible
Ce proverbe peul nous plonge dans l’Afrique profonde, à l’heure où les éléphants abondaient dans la savane. C’était aussi une époque où seuls les mieux nantis pouvaient s’offrir le luxe d’avoir des vêtements à base d’étoffe. Les habits en peaux d’animaux, ou à base de matière végétale façonnée selon les normes artistiques de la culture ambiante, étaient alors beaucoup plus abordables. Par ailleurs, le système économique était dominé par le troc. Dans un tel contexte, il est alors aisé de comprendre la valeur d’un rouleau d’étoffe.
Cet adage est en parfaite adéquation avec le pulaaku, l’art de vivre ou le code moral des peuls. En effet, la patience (munyal) est l’une des vertus cardinales du pulaaku. Les Fulbe, en fins observateurs de la nature, ont vite compris que l’impatience a souvent des conséquences désastreuses. Par exemple, il suffit d’imaginer l’effet dévastateur des mangues vertes sur les dents comparativement à la douceur des mêmes fruits lorsqu’ils arrivent à leur pleine maturité, ou de penser à l’incongruité des ceux et celles qui arrachent les plants de manioc avant la formation des tubercules tellement ils/elles sont pressé(e)s de jouir du fruit de leur dur labeur.
Pour revenir à l’image qui est au cœur du proverbe peul cité ci-dessus, attendre est tout à l’avantage de l’acheteur, car une fois les défenses retirées, qui va s’encombrer d’une tête d’éléphant quand il y a de la bonne chair à profusion ? La patience c’est justement l’art de discerner le temps et les occasions favorables pour agir avec raison et succès. C’est aussi l’habileté à freiner ses impulsions, même les plus naturelles ou légitimes pour atteindre un objectif plus élevé ou stratégique. Malheureusement, beaucoup ont sacrifié de belles opportunités, de belles carrières et des trésors inestimables sur l’autel de la tyrannie de la satisfaction immédiate. La sagesse peule est justement là pour parer contre ces dérives et prévenir les conséquences désastreuses des agissements gouvernés par l’impatience. En cela, elle reflète la sagesse scripturaire.
Dans la Bible, la sagesse a souvent deux facettes comme pour dire qu’un principe, si bon soit-il, ne s’applique pas nécessairement à toutes les circonstances de la vie. Ceci dit, certaines situations imposent une action rapide (Cf. Matthieu 28 :7-8 ; Jacques 1 :9 ; Hébreux 3 :15) tandis que d’autres nécessitent un peu plus de retenue. C’est ainsi qu’il est écrit dans Ecclésiastes 7:8 : « Mieux vaut l’aboutissement d’une affaire que son début. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit orgueilleux (Bible du Semeur) ». Le mot hébreu traduit par « patient » est אֶ֤רֶךְ (’erek), qui peut être aussi rendu par « lent ». Un esprit patient est donc un esprit qui ne se précipite pas, qui prend tout son temps pour analyser la situation avant d’agir.
La patience ne s’applique pas seulement à la lenteur dans l’action. Elle désigne aussi la persévérance. C’est ainsi qu’il est écrit dans Hébreux 10 :36 « Car il vous faut de la persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu vous obteniez ce qu’il a promis (Bible du Semeur). » Le mot grec traduit par « persévérance » dans ce verset est ὑπομονῆς (hupomenēs) qui signifie aussi « endurance » et « patience ».
La patience est l’un des fruits de l’esprit (Galates 5 :22). Elle est vivement recommandée dans de nombreux autres textes bibliques. Le livre de Proverbes attire l’attention des lecteurs et lectrices sur le bienfait de la patience à travers ces lignes : « Avec de la patience, on persuade un dirigeant, tout comme une langue douce peut briser un os (25 :15)». Jacques va jusqu’à puiser dans les activités champêtres lorsqu’il écrit dans les versets 7 et 8 du chapitre 5 : « Frères et sœurs, patientez donc jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Pensez au cultivateur : il attend les précieuses récoltes de sa terre. Il prend patience à leur égard, jusqu’à ce que tombent les pluies de l’automne et du printemps. Vous aussi, prenez patience, soyez pleins de courage, car la venue du Seigneur est proche ». Nous pouvons multiplier les citations bibliques mais il convient de retenir l’essentiel : la patience est une voie par excellence pour éviter ou du moins limiter le nombre de décisions irréfléchies, peser le pour et le contre des décisions, observer attentivement une voie avant de l’emprunter, rassembler tous les renseignements essentiels avant de se prononcer sur une affaire, faire une étude approfondie du marché avant de se lancer dans les affaires etc.
Malheureusement, l’impatience a poussé bon nombre de personnes à prendre des décisions aussi hâtives que périlleuses, à débiter des paroles négatives (verbalement ou par écrit) sous l’effet de la colère sans prendre le soin d’analyser profondément tous les aspects de la situation qui est à l’origine de leur irritation, à perdre une opportunité d’emploi ou de promotion, à faire des dépenses extravagantes voire des pertes, à brouiller des relations précieuses, à faire naufrage en matière de foi en vue de tirer profit des biens éphémères de ce monde, pour ne citer que ces exemples. A la lumière de ce qui précède, on comprend alors mieux les paroles de Publilius Syrus (1er siècle avant J.C.) qui écrivit dans Les Sentences et adages : « Hâte-toi lentement, et tu avanceras ».
Décidément, la patience rend d’énormes services dans presque tous les domaines essentiels de la vie sur cette terre tout en ayant un impact non négligeable sur la nature de nos récompenses éternelles. Que Dieu nous accorde la sagesse nécessaire pour en faire un bon usage!
Pr Moussa Bongoyok
(Copyright by Moussa Bongoyok, 2019)
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9
Août
Posted by bongoyok in action, adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, Bible, blog chrétien, Cameroon, cameroun, Cameroun, chretiens, conduite, conflits, contributions africaines, crainte de Dieu, Dieu, ethique, etre humain, etudes africaines, FUID, genocide, human relations, humanite, Institut Universitaire de Développement International, IUDI, malheur, Mofa, Mofahai, paix, pardon, Pays Mafa, proverb, proverbe africain de la semaine, proverbes, Proverbes africains, relations humaines, resolution de conflits, sagesse, sagesse africaine, Savoir vivre, société, Society, spiritualite, spiritualite, spirituality, transformation des conflits, Universite Francophone de Développement International, violence, wisdom. Tagged: accusation, aubergine, Bao, begdza, Bichvakai, Bozongway, champ, crime, Djingiliya, femme, Fogom, Galdala, Gouzda, Guirde, Institut Universitaire de Développement International, IUDI, Koza, Ldamtsai, mafa proverb, Malangaz, Mandaka, mari, masques, Mayo Tsanaga, Mazam, Mazaya, Mbardam, Mbouzao, mensonge, Midre, Mokolo, Moskota, moussa bongoyok, N'dimche, n'gelegedma mafahai, ngwoz, Nord Cameroun, paix interieure, pardon, proverbe africain de la semaine, proverbe mafa, reconciliation, reniement, Roua, sagesse africaine, saison seche, soleil, Soulede, supercherie, Wudahai, Wudkia, Zeleved. Laisser un commentaire
« Pats n’keɗ ngwoz a gi kayah » (n’gèlègedma mafahai)
« Un soleil qui a tue la femme dans le champ d’aubergine. » (proverbe mafa)
[Littéralement: « Un soleil qui tue la femme dans la case d’aubergine. »]
« A aun that kills the woman in the eggplant farm. » (Mafa proverb)
Signification: C’est un fait invraisemblable. C’est assez proche de la vérité mais complètement faux.
Commentaire à la lumière de la Bible
Cette expression proverbiale plonge ses racines dans l’histoire lointaine d’un effort infructueux de masquer un crime passionnel. Tout est parti d’une violence conjugale qui a très mal tourné. Elle s’est soldée par la mort d’une femme des suites de coups que lui infligea son mari. Ce dernier, au lieu de reconnaître son forfait, se hâta plutôt de jeter le corps dans le champ d’aubergine – qui est l’un des domaines privés des femmes en pays mafa – et de clamer haut et fort son innocence tout en prenant le soin de préciser que c’est le soleil qui a tué sa femme pendant qu’elle cultivait. Malheureusement pour lui, les voisins ne tardèrent pas à découvrir la supercherie car, s’il est vrai que l’ardeur du soleil est redoutable en pleine saison sèche (surtout dans la période qui correspond à la fin de la saison sèche et que les Mafa appellent begdza), la température est plutôt clémente en saison pluvieuse. Ce mari fut donc condamné pour crime doublé de mensonge. Et c’est à partir de ce jour que les Mafa utilisent l’expression « le soleil qui a tué la femme dans le champ d’aubergine» pour designer, avec une bonne dose d’ironie, un fait invraisemblable. Elle est plus fréquemment utilisée quand le soleil est particulièrement brûlant.
Cette parole de sagesse mafa nous rappelle une réalité dont la Bible parle abondamment : la tendance qu’a l’être humain à reconnaître difficilement ses fautes, voire à les rejeter sur les autres. Tout a commencé dans le jardin d’Eden où Adam, confronté par le Dieu Créateur immédiatement après la chute, pointa un doigt accusateur vers Eve. Eve, sans hésiter, accusa plutôt le serpent. Pourtant, chacun d’entre eux avait péché et le jugement divin frappa les trois (cf. Genèse 3).
Au lieu de tirer des leçons de ce qui est arrivé à nos ancêtres, nous continuons malheureusement à nous livrer au même jeu avec une intensification effroyable. Par conséquent, le même virus moral fait d’énormes ravages dans nos sociétés humaines. Pourtant, tôt ou tard la vérité finira par éclater. Et, même si personne ne parvenait à découvrir la réalité ici bas, que ferons-nous devant le Seigneur qui connaît parfaitement le cœur humain et ses multiples masques ?
Au lieu de tomber dans le piège du mensonge, du reniement, de fausses accusations, et de la supercherie sous ses multiples facettes, il vaut mieux avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître sa faute ou sa part de responsabilité. La voie de la paix intérieure, du pardon et de la réconciliation avec Dieu et avec les prochains passe par là.
Moussa Bongoyok
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015
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3
Août
Posted by bongoyok in action, activite, adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, Bible, blog chrétien, Boko Haram, Cameroon, cameroun, Cameroun, causes profondes, conduite, conseil, conseillers, contributions africaines, courage, crainte de Dieu, Dieu, discernement, education, ethique, etre humain, etudes africaines, Extreme-Nord, extremisme antireligieux, famille, Far North, fondamentalistes, humanite, Institut Universitaire de Développement International, islamisme, IUDI, mission holistique, Mofa, Mofahai, nation, nations, Niger, Nigeria, Northern Cameroon, ONU, paix, philosophie, politique, prevention de conflits, prevoyance, proverb, proverbe africain de la semaine, Proverbes africains, relations humaines, Religion, religions, resolution de conflits, Risk management, sagesse, Savoir vivre, sécurité, securite publique, Social Justice, société, Society, spiritualite, spiritualite, theologie, vie chretienne, Vie en societe, vigilance. Tagged: armee, attentats, Azakaha Zacharie, bebe, Benin, boko haram, chien, courage, faux amis, habitudes, intelligence, IUDI, Kokoya a ya kra na, Koza, leopard, luttes, mafa proverb, Mayo Tsanaga, Mbardam, Mbouzao, methode, Mokolo, Monts Mandara, moussa bongoyok, n'gelegedma mafahai, Niger, Nigeria, Nord Cameroun, ONU, panthere, patrie, patriotisme, pelage, police, politique, proverbe, proverbe africain, proverbe africain de la semaine, proverbe mafa, Prudence, REMEAF, sagesse, seconde nature, societe, Soulede, Tchad, tel pere tel fils, telle mere telle fille, terrorisme, UA, UFDI, Universite Francophone de Developpement International, variole. Laisser un commentaire
“Kokoya a ya kra na a ndena a kda azbai.” (n’gèlègèdma mafahai)
“Le bébé léopard ne devient pas un chien.” (proverbe mafa)
« A baby panther does not become a dog. » (Mafa proverb)
Source: Nous remercions Monsieur Azakaha Zacharie qui a bien voulu nous envoyer ce proverbe que nous avons commenté avec plaisir.
Moralité: Il faut savoir tirer les conséquences logiques des observations pertinentes. Telle mère, telle fille. Tel père, tel fils.
Commentaire à la lumière de la Bible
Les Mafa vivent principalement dans des zones montagneuses où, autrefois, la vie quotidienne était hantée par un fauve redoutable : le léopard (appelé aussi panthère). Il s’attaquait principalement au petit bétail occasionnant ainsi des pertes énormes dans un système économique on ne peut plus fragile. Pire, il n’épargnait pas les êtres humains. Il arrachait brutalement des bébés pendant que leurs parents cultivaient au champ. Même les adultes n’échappaient pas à ses attaques au point où le léopard est devenu l’animal le plus redouté en pays mafa et était classé au même niveau que la variole. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, pour prouver leur bonne foi à leurs prochains, les mafa juraient « kokoya a gidber » (le léopard et la variole), sous-entendu « si je mens que le léopard me dévore et que la variole me tue ».
Perçu sous cet angle, il est aisé de comprendre le contraste entre le léopard et le chien. En clair, la nature du léopard est bien distincte de celle d’un chien, ce dernier étant un animal domestique qui rend généralement de multiples services à l’être humain. A travers ce proverbe le Mafa va au-delà du « tel père, tel fils » français et appelle à la prudence dans la mesure où, aussi inoffensif que le bébé panthère peut paraître, il finit – en grandissant – par agir conformément à sa nature destructrice. Ce proverbe invite aussi les jeunes à bien observer les parents de leurs futurs conjoints ou conjointes avant de se lancer dans les liens de mariage car les enfants reflètent souvent les traits de caractère de leurs parents. Bien entendu, des exceptions existent. Il est possible qu’un garçon ou qu’une fille, du fait d’une vraie conversion, mène une vie excellente qui reflète sa nouvelle nature spirituelle et tranche nettement avec celle de ses parents. Enfin, ce proverbe invite indirectement les enfants à rester fidèles aux bonnes valeurs transmises par les parents car si le bébé panthère ne devient pas un chien, ce n’est pas au bébé d’un chien ou d’une vache de devenir une panthère.
Puisque notre proverbe porte sur le léopard, force est de relever que la Bible parle aussi de cet animal, voire du fait qu’il ne peut pas changer de nature. En effet, il est écrit dans Jérémie 3 :23 : « Un Ethiopien peut-il changer la couleur de sa peau, un léopard les taches de son pelage? De même, comment pourriez-vous vous mettre à bien agir, vous qui avez pris l’habitude de commettre le mal?” Ici, le prophète Jérémie parle dans un contexte de jugement contre les habitants de Juda à cause de la multitude de leurs péchés. Ils se sont tellement enfoncés dans le mal que leur condition est comparable aux taches du pelage du léopard. En d’autres termes, leur mauvaise habitude est devenue une seconde nature. Seul un miracle opéré par le Seigneur lui-même, peut transformer leurs cœurs et les ramener sur le droit chemin.
Voilà qui devrait attirer notre attention à l’heure où des groupes terroristes tels que Boko Haram et l’Etat Islamique sèment la terreur dans de nombreuses régions et pays du monde. Nous devons agir vite de peur que le mal ne s’enracine avec des effets très dévastateurs qui ne tarderont pas à éclabousser les pays qui ne se sentent pas concernés pour l’instant. Nous devons agir vite de peur que nos enfants ne soient endoctrinés au point de se retourner contre nous, scellant de ce fait une mutation effroyable. Oui, nous devons agir vite mais sagement car il est facile de gaspiller de l’énergie inutilement en luttant contre les symptômes d’un phénomène si l’on ne prend pas la peine d’en examiner les causes profondes tout en évitant de se faire piéger par de faux alliés susceptibles de brouiller les vraies pistes. Les mesures d’urgence sont normales mais il convient de se mettre résolument au travail pour attaquer le mal à la racine avec méthode, courage, prudence, discernement sans négliger la prière car – au-delà de nos efforts – Dieu seul peut changer la nature humaine et nous accorder la sagesse nécessaire pour trouver des solutions efficaces.
Moussa Bongoyok
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015
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22
Jan
Posted by bongoyok in action, adages, Adamaoua, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, blog chrétien, Boko Haram, Cameroon, causes profondes, changement, Christian life, conflits, conseil, contributions africaines, environment, etudes africaines, francafrique, fulani, Fulbe, gestion, islam, islamisme, justice sociale, Nigeria, Occident, ONU, oppresseurs, oppression, opprimes, Organisations internationales, paix, paix intereligieuse, pardon, pays en voie de developpement, Peace, Peuls, prevention, prevention de conflits, prevoyance, proverb, proverbe africain de la semaine, révolution, reconcilliation, relation nord/sud, relations humaines, relations internationales, Religion, religions, resolution de conflits, resolutions, respect, Risk management, sagesse, sagesse africaine, Social Justice, société, Society, spiritualite, spirituality, transformation des conflits, Vie en societe, violence, violences devastatrices, war, wisdom. Tagged: attaquer le mal a la racine, balndol, balndol fulbe, buubi, Cameroon, causes profondes, contributions africaines, Dieu, Extreme-Nord Cameroun, i'al, Mayo Tsanaga, Mokolo, mouche, moussa bongoyok, Nord Cameroun, os, proverbe africain de la semaine, sympromes. Laisser un commentaire
« Wudin i’al a sendiraa bee buubi.” (balndol fulbe)
“Jette l’os et tu te débarrasseras des mouches. » (proverb fulbe)
“Throw away the bone and you get rid of the flies.” (Fulbe proverb)
Signification: La meilleure façon de résoudre un problème est d’attaquer le mal à la racine. Débarrasse-toi de ce qui peut t’attirer des ennuis.
Commentaire à la lumiere de la Bible
Le conseil combien pratique du proverbe susmentionné est pourtant difficilement appliqué dans la vie quotidienne. L’être humain dépense beaucoup d’énergie pour nier, camoufler ou justifier les problèmes au lieu d’y faire face avec tout le courage et le sérieux que cela implique. Dans le domaine spirituel, par exemple, la Bible cite de nombreux cas. Dès le jardin d’Eden (Genèse 3 :1-24), juste après la chute, nous voyons Adam accuser Eve d’être à l’origine de la désobéissance et ignorer sa propre part de responsabilité. Eve a aussitôt rejeté le tort sur le serpent. Et pourtant, la sentence divine n’a épargné personne puisque les trois étaient coupables. On s’attendrait à ce que l’humanité en tire des leçons. Malheureusement, le même jeu continue encore de nos jours et semble même prendre des proportions plus inquiétantes. Il n’y a qu’à observer de près ce qui se passe dans certains milieux diplomatiques. Même quand un homme ou une femme se résout à solutionner un problème clairement identifié il ou elle se borne souvent à s’attaquer aux symptômes. Il n’est donc guère étonnant que ses efforts ne soient pas couronnés de succès. Des moyens énormes sont gaspillés chaque année dans des réunions, des consultations ou des dialogues infructueux tandis que le mal continue inexorablement son effet dévastateur. En cela le proverbe peul a raison, tant que l’os est conservé, les mouches ne bougent pas d’un pouce.
Et pourtant, la Bible recommande une solution simple mais efficace : il faut s’attaquer à la source du problème. Dans le domaine du péché, par exemple, il ne sert à rien de justifier son forfait ou même de blâmer les autres. Il vaut mieux reconnaitre simplement sa transgression et la confesser. Les Saintes Ecritures sont formelles : « Celui qui cache ses fautes ne prospérera pas, celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbe 28 :13, Bible du semeur). Le psalmiste a donné un témoignage qui abonde dans le même sens : « Heureux l’homme dont la faute est effacée, et le péché pardonné! Heureux l’homme au compte de qui l’Eternel ne porte pas le péché et qui est exempt de mauvaise foi! Tant que je taisais ma faute, je m’épuisais à gémir sans cesse, à longueur de jour. Sur moi, le jour et la nuit, ta main s’appesantissait, ma vigueur m’abandonnait comme l’herbe se dessèche lors des ardeurs de l’été. Je t’ai avoué ma faute, je n’ai plus caché mes torts, j’ai dit: «Je reconnaîtrai devant l’Eternel les péchés que j’ai commis. Alors tu m’as déchargé du poids de ma faute. » (Psaume 32 :1-5, Bible du Semeur).
Quand le fils prodigue de la parabole (Luc 15 :11-31) a compris l’énormité de sa bêtise, il n’a pas cherché à faire semblant que tout allait bien. Il n’a pas non plus cherché à accuser les autres ou encore moins à justifier son péché. Il est allé vers son père et a demandé sincèrement pardon. Les bénédictions reçues en retour étaient au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.
De même, quand le message de l’apôtre Pierre dans Actes 2 :14-36 a touché les auditeurs et qu’eux-mêmes ont demandé ce qu’il fallait faire, le prédicateur a répondu sans détour : « Changez, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus-Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Alors, vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour ceux qui vivent dans les pays lointains, tous ceux que le Seigneur notre Dieu fera venir à lui. » (Actes 2 :38, Bible du Semeur.
Chers amis, ne cherchons pas à camoufler ou à justifier nos péchés. Si nous le faisons, les « mouches » du remord, de la culpabilité, de la mauvaise conscience, de la malédiction, du jugement divin et de la condamnation nous poursuivront toujours. Et pourtant, Dieu est prêt à nous accorder son pardon (1 jean 1 :8-9) et à nous donner la force de ne plus patauger dans même boue spirituelle. Sachons-donc nous débarrasser de « l’os qui attire les mouches » en demandant clairement pardon à Dieu et aux prochains offensés. C’est alors que nous obtiendrons miséricorde et expérimenterons la paix de Dieu.
Moussa Bongoyok
(c) Copyright by Moussa Bongoyok, 2009
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29
Avr
Posted by bongoyok in action, adages, Adamaoua, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies. Tagged: benediction et malediction, Caleb, chevre, choix, chosir, Daniel, Deborah, deuc cotes, deux maitres, dilemme, embarras, Esther, Fulani, Fulbe, hyene, Joel Dicker, Josue, Koza, Maroua, materialisme, Mbardam, Mokolo, moussa bongoyok, mouton, musique, Nord Cameroun, Peul, profit, proverbe africain de la semaine, Pular, Roua, Ruth, Soulede, tam-tam, tambour, vie, vie et mort. Laisser un commentaire
“Riba δiδδi sey mbaagu.” (Balndol Fulbe)
“Ce n’est qu’avec le tambour qu’on peut profiter des deux cotés.” (proverbe peul)
« It is only with the drum that one can benefit from both sides. » (Fulbe proverb)
Signification : On ne peut pas poursuivre deux lièvres à la fois. Il faut savoir choisir dans la vie.
Commentaire à la lumière de la Bible
On raconte l’histoire d’une hyène qui était tellement affamée et qui, par heureuse coïncidence, se retrouva nez à nez avec deux animaux pris par les cornes dans deux buissons pas très distants l’un de l’autre. L’un des animaux était un gros bélier et l’autre une grasse chèvre. Notre hyène avait l’embarras de choix: « Faut-il choisir la chèvre ? » se dit-elle. « Mais je risque de perdre ce gros bélier qui me fait saliver à sa seule vue. » Après un bon moment d’hésitation elle décida de dévorer les deux animaux à la fois. Et, pour y arriver, elle avança les pattes gauches d’un coté et les pattes droites de l’autre. Elle essaya si durement d’avancer de cette manière qu’elle s’écartela, s’écroula, et creva sans avoir eu l’occasion d’atteindre l’un ou l’autre animal.
Cette histoire illustre bien le proverbe peul susmentionné. Les Peuls ont une variété d’instruments de musique mais les plus courants dans les festivités semblent être les tam-tams qui ont des formes et des tailles très diverses quoiqu’ils soient tous appelés mbaagu. Dans cet adage, il s’agit d’un tambour qu’on peut battre des deux cotés à la fois. La sagesse peule s’appuie sur cet exemple pour dire que c’est une exception car la vie est différente. L’être humain n’a pas le don d’ubiquité. Il ne peut pas être dans deux endroits différents à la fois. Il ne peut pas suivre à la fois deux personnes qui vont dans deux directions opposées. Il doit choisir.
C’est justement ce à quoi les Saintes Ecritures nous invitent. Il est écrit dans Deutéronome 30 :19 (Bible du Semeur): « Je prends aujourd’hui le ciel et la terre à témoins : je ne vous offre le choix entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisissez donc la vie, afin que vous viviez, vous et vos descendants. » Dans ce texte Dieu recommande la vie mais il laisse le choix aux êtres humains. Ici, choisir Dieu et l’obéissance à sa parole c’est choisir la vie.
Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus-Christ attire aussi notre attention sur le fait qu’on ne puisse servir deux maitres à la fois. Il est écrit dans Matthieu 6 :24 (Bible du semeur) : « Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent. » Malheureusement, nombreux sont ceux qui essaient de servir en même temps Dieu et l’Argent, surtout en ces temps de la fin où l’amour du monde, la fascination du matérialisme et le piège de l’idolâtrie font des ravages. Pour reprendre le proverbe peul, ils se trompent en pensant profiter des deux cotés comme si la vie était un tambour. En réalité, la vie n’est pas un tambour mais “une succession de choix qu’il faut savoir assumer ensuite” comme le dit si bien Joël Dicker. Où sont les Josué, les Caleb, les Deborah, Ruth, les Daniel et les Esther du vingt-unième siècle qui peuvent opérer des choix courageux, et les assumer même quand les risques sont évidents ? Sommes-nous prêts à marcher sur leurs traces en comptant sur la grâce et la force du Seigneur?
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.
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10
Mar
Posted by bongoyok in Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, fondamentalistes, limites de la sagesse humaine. Tagged: Bible, bienfait, bienfaiteurs, Cameroon, Cameroun, cerveau, congres, destruction, developpement, developpement international, Dieu, etre humain, extremisme antireligieux, extremisme religieux, Far North Cameroon, gouvernement, homme et femme, intelectualisme, intelligence, Koza, limites, Mafa, Mbardam, Mbouzao, mofa, Mokolo, moussa bongoyok, n'gelegedma mafahai, Nord Cameroun, Northern Cameroon, occident, origine, parlements, politique, proverbe mafa, raison, religion, sagesse, societe, Soulede, theologie, theologiens, universite, vision du monde, worldview. 2 commentaires
“Mangarasl ndo nara mangarasl medǝwa » (N’gèlègèdma mafahai)
« Le cerveau de l’être humain est comme le cerveau du rat. » (Proverbe mafa)
« Human brain is like rat brain. » (Mafa proverb)
Signification : Oublier ses origines et ses bienfaiteurs c’est agir comme un rat.
Parallélisme biblique
Le rat n’a pas bonne presse en pays Mafa. Il s’attaque aux maigres récoltes des paysans qui, à leur tour, lui livrent une guerre sans merci. Mais, le rat semble aussi avoir un autre défaut : Il stocke les provisions volées dans des cachettes et les oublie souvent. Par exemple, au début de la saison de pluies, il n’est pas rare de tomber sur des arachides enfouies sous terre. C’est ainsi qu’il est frequent d’entendre les Mafa dire de quelqu’un qui oublie souvent les choses : «gèd nenga’a nara ged medǝwa » (sa tête est comme la tête du rat). Notre proverbe va plus loin en faisant de l’oubli un mal qui ronge tous les êtres humains : « Le cerveau de l’être humain est comme le cerveau du rat». Il est interessant de noter qu’au lieu d’utiliser le mot « gèd » (tête), l’adage mafa utilise le mot « mangarasl » (cerveau), ce qui dénote d’une plus grande profondeur car, dans la pensée mafa, le cerveau est le centre de la réflexion. C’est ainsi qu’on entend souvent dans les conversations « mangarasl a te gèd ngaya be dè ? » (Est-ce que tu ne réfléchis pas ? Littéralement, « Est-ce que le cerveau n’est pas dans ta tête ? »).
Si la profondeur de cette parole de sagesse mafa est frappante, les véritables enjeux se trouvent au niveau de ses implications. C’est vrai qu’il nous arrive souvent d’oublier des noms, des dates, des leçons apprises, des objets, des rendez-vous, voire des bienfaiteurs et leurs bienfaits. Mais, ce proverbe peut aussi s’appliquer à une dimension plus profonde : notre origine. D’où venons-nous ? Nous avons malheureusement tendance à oublier ou à négliger la source même de notre existence. Le premier chapitre du livre de Genèse indique clairement que nous avons été créés par Dieu. Le créateur a fait de nous des êtres capables de réfléchir, de choisir, voire de créer dans une moindre mesure. Mais, cela fait-il de nous des égaux du Créateur ? Loin de là. De nombreux personnages bibliques l’ont compris. C’est ainsi que le psalmiste disait dans Psaume 8 :4-5 : « Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées, je me dis: Qu’est-ce que l’homme, pour que tu en prennes soin, et qu’est-ce qu’un être humain pour qu’à lui tu t’intéresses?” (la Bible du Semeur). Le prophète Esaïe est encore plus précis quand il dit: “Une voix interpelle: ‘Va, proclame un message!’ Une autre lui répond: ‘Que dois-je proclamer?’ ‘Que tout homme est pareil à l’herbe et toute gloire humaine comme la fleur des champs; car l’herbe se dessèche et la fleur se flétrit quand le souffle de l’Eternel passe dessus. En vérité: les hommes sont pareils à de l’herbe.” (la Bible du semeur). Nous pourrions multiplier les références bibliques, mais ces deux textes suffisent pour nous montrer que nous ne saurons nous comparer au Dieu Créateur, ni encore moins le rivaliser.
Et pourtant, l’humanité a de plus en plus tendance à pousser Dieu hors de sphères des décisions humaines et à placer la raison sur un gigantesque piédestal. Cela se voit dans nos universités, nos congres, nos sénats, nos parlements, nos assemblées nationales et nos gouvernements. Cela se ressent même dans certains contextes religieux ou des prédicateurs influencés par les balbutiements d’un rationalisme déséquilibré en arrivent à remettre en cause la sagesse divine et à dire haut et fort que les miracles et les guérisons miraculeuses n’existent plus. En agissant ainsi ils tombent dans le même piège que les soi-disant intellectuels qui se vantent de tout connaître, de tout expliquer, et de tout résoudre, au point de se passer de Dieu. Et pourtant, la sagesse de l’homme si elle est détachée de sa divine source, n’est que folie aux yeux de Dieu (voir 1 Corinthiens 1 :18-29). S’appuyer sur ses seules capacités intellectuelles pour naviguer sur l’océan déchaîné des réalités existentielles tout en ignorant Dieu – la source de la vie, de l’intelligence et de la sagesse – c’est avoir un cerveau de rat.
Pourtant, de plus en plus, les sociétés occidentales veulent gérer leurs nations, résoudre les nombreux problèmes auxquels elles sont confrontées et contribuer au développent international sans Dieu. Tout se passe comme si subitement l’être humain était devenu plus intelligent que Dieu au point de s’offrir le luxe de se passer de lui. Pire, certains dirigeants veulent imposer à tout l’univers cette vision du monde dominée par un athéisme ouvert ou déguisé. Ils ignorent qu’en agissant ainsi, ils vont droit vers la destruction car de même qu’un homme sensé n’utilise pas un appareil complexe sans se référer au manuel d’utilisation, nous ne saurons vivre notre vie qui en encore plus compliquée sans nous référer aux directives de notre Créateur contenus dans la Bible. Lisons-la, étudions-la, méditons-la, donnons-lui une place de choix dans nos institutions éducatives et dans nos vies. C’est alors que nous serons constamment connectés à Dieu, la véritable source d’intelligence et de sagesse. C’est alors que, loin des dérives de l’extrémisme religieux violent ou de la démesure antireligieuse (qui est tout aussi intolérante et violente), nous nous engagerons résolument sur la voie de la guérison, du vrai succès, de la réussite dans toutes les sphères de la société, et d’une vie qui honore Dieu et constitue une source de bénédiction pour tous les êtres humains sans distinction aucune.
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23
Déc
Posted by bongoyok in Africa, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Christmas, Dieu, Evangelisation, Foi, Fulbe, generosite, Noel, proverbe africain de la semaine, Religion, sagesse, société, spiritualite, vie chretienne. Tagged: Allah, balndol fulbe, benediction, Cadeau, Cameroon, Cameroun, contributions africaines, Daniel Dama, don, emballages, Extreme-Nord Cameroun, festivites, Francophone University of International Development, FUID, Fulani, Fulbe, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, Jesus-Christ, Mayo Tsanaga, Messie, Mo Allah hokki buri mo baaba hokki, Mokolo, moussa bongoyok, Nord Cameroun, Peuls, ressources spirituelles, sagesse africaine, Universite Francophone de Developpement International. Laisser un commentaire
“Mo Allah hokki buri mo baaba hokki.” (Balndol fulbe)
« Celui ou celle qui reçoit un don de Dieu vaut mieux que celui ou celle qui reçoit un don de son père. » (Proverbe Fulbe)
« He/She to whom God gives excels the person to whom his/her father gives. » (Fulbe proverb)
Signification : Cherchez premièrement le don de Dieu car ce que donne l’être humain a ses limites. (Source: C.E.J. Whitting Hausa & Fulani Proverbs, 1935)
Parallélisme biblique
En cette période de Noël, nous estimons que vous voudriez bien méditer sur un proverbe qui se rapporte, même indirectement, à cette fête dont l’éclat va au-delà des cercles chrétiens. Celui que nous soumettons à votre appréciation vient de la riche et belle tradition peule. Les Fulbe disent : « Mo Allah hokki buri mo baaba hokki” (Celui ou celle qui reçoit un don de Dieu vaut mieux que celui ou celle qui reçoit un don de son père). Attardons-nous d’abord sur le sens de ce proverbe dans son contexte socioculturel.
Une simple lecture du dicton susmentionné fait apparaître qu’il est récent dans la culture peule. En effet, si vocable « baaba » (qui désigne aussi bien le père biologique que le Roi/chef) relève du vocabulaire fulfulde préislamique, il n’en est pas de même pour le terme « Allah » qui date clairement de la période où les Fulbe étaient déjà exposés à l’islam. Cela dit, quelle est la moralité de cet adage? Comme le souligne si bien notre collègue Daniel Dama (un Pullo) dans une correspondance, « Ce proverbe compare la bénédiction humaine à la bénédiction divine, comme pour dire, cherchez premièrement l’onction du Tout-puissant, car ce que donne l’être humain a toujours des limites. Dans d’autres contextes, le proverbe peut signifier, ne compte pas sur l’héritage matériel que tu obtiendrais de tes parents, prie le Bon Dieu afin qu’il te donne ta part, car l’héritage de tes parents peut-être éphémère.» Ainsi, les Fulbe nous invitent très sagement à fixer nos regards sur Dieu, la source de toute vraie bénédiction, au lieu de focaliser notre énergie sur les citernes crevassées de la générosité humaine. Voilà qui nous plonge au cœur même de la nativité.
En effet, l’histoire de la naissance du Seigneur Jésus-Christ peut se résumer en trois mots : don de Dieu. Le prophète Esaïe annonçait déjà, plusieurs siècles avant la venue du Messie: « Car pour nous un enfant est né, un fils nous est donné. Et il exercera l’autorité royale, il sera appelé Merveilleux Conseiller, Dieu fort, Père à jamais et Prince de la Paix (Esaïe 9:5, La Bible du Semeur). Jean 3 :16 précise que ce don est motivé par l’amour parfait de Dieu et ce dans un but précis « … afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle. » Manifestement, la venue du Christ dans le monde s’inscrit dans la logique de l’économie du salut. Depuis Adam et Eve, tout être humain est pécheur (1 Rois 8 :46 ; Romains 3 :10-12). Or, Dieu est saint (Esaïe 6 :3 ; Jacques 1 :3 ; 1 Pierre 1 :16). Nul ne peut donc accéder à son paradis (où les bienheureux vivront éternellement dans un bonheur parfait) sans résoudre le problème du péché étant donné que le salaire du péché c’est la mort (Ezéchiel 18 :4, Romains 6 :23). Nos efforts personnels et nos bonnes œuvres n’arriveront jamais à purifier nos cœurs souillés (Esaïe 64 :6). La seule solution se trouve dans la foi en Jésus-Christ qui est mort et ressuscité pour satisfaire à la justice divine et sauver quiconque regrette sincèrement ses péchés, se détourne de sa mauvaise, et lui confie la direction totale de sa vie (Cf. Romains 10 :9 ; 1 Pierre 3 :18 ; 2 Corinthiens 5 :21 ; Romains 3 :26, Ephésiens 2 :10).
Le paragraphe ci-dessus nous donne une idée de la profondeur de la venue du Messie dans ce monde ténébreux. Pourtant, quand nous regardons autour de nous, la mobilisation semble ne pas se faire autour du don divin pour le salut de l’humanité mais plutôt autour de ses emballages. Pour être plus précis, les gens se bousculent pour les achats, les soirées dansantes, les kermesses, les plats plantureux, les décorations, les réunions familiales, les jeux de lumière, le mythique Père Noël et sa bande, les plaisirs éphémères et les fameux cadeaux de la part des parents, des collègues, ou des amis. Mais, quelle place occupe réellement celui qui est à la base de cette immense mobilisation des petits et des grands, des riches et des moins nantis, des chrétiens et des non chrétiens ? Nous n’avons rien contre les festivités et les cadeaux de Noël. Il convient cependant de s’interroger à haute voix : quel sens ont-ils si nous négligeons le plus grand cadeau que l’humanité ait jamais connu ?
Nous osons croire que, conformément à la logique de notre proverbe, vous avez su donner au don parfait de Dieu la place qui lui revient dans votre vie. Dans ce cas, réjouissez-vous dans la crainte respectueuse de Dieu et partagez cette joie avec ceux qui n’ont pas encore entendu la Bonne Nouvelle du salut gratuit pour quiconque regrette sa vie pécheresse, s’en détourne, et croit en Jésus-Christ. Par contre, si vous ne n’avez pas encore pris cette décision importante, nous vous invitons à faire de ce Noël une fête spéciale en donnant la priorité au cadeau divin. Nous vous proposons d’adresser à Dieu, en ce moment même, cette prière d’acceptation de son don parfait: « O Seigneur, toi le seul vrai Dieu, Créateur de l’univers et de tout ce qu’il renferme, je viens à toi tel(le) que je suis. Je regrette sincèrement d’avoir péché contre toi et contre mes prochains. Daigne me pardonner. A partir d’aujourd’hui j’accepte le Seigneur Jésus comme celui qui est venu pour me sauver de la perdition et me donner la vie éternelle. Veuille inscrire mon nom dans le livre de vie et m’accorder la grâce et la force de vivre d’une manière qui t’honore et te glorifie jusqu’au terme de mon voyage ici bas. Et à l’heure où je quitterai cette terre, que je sois accueilli parmi les bons et fidèles serviteurs qui entreront dans la joie éternelle. Au nom de Jésus le Messie je te prie. Amen. »
Si vous avez pris cet engagement, nous nous réjouissons avec vous. Veuillez nous le faire connaître et nous serons heureux de mettre à votre disposition des ressources spirituelles qui vous aideront dans votre nouvelle marche avec le Seigneur. Voici notre adresse électronique : remeaf[at]gmail.com (veuillez remplacer [at] par @). Joyeux Noel à tous sous le regard bienveillant du Dieu Créateur!
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18
Août
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“Ngwar a gi kəda azbai.” (N’gèlègèdma mafahai)
« La saison sèche n’est pas égoïste. » (Proverbe Mafa)
« Dry season is not stingy. » (Mafa proverb)
Signification: Celui ou celle qui travaille bien pendant la saison pluvieuse peut espérer une bonne récolte en saison sèche.
Parallélisme biblique
Nous avons voulu profiter de notre séjour au Cameroun pendant cet été pour élargir notre recueil de proverbes du terroir. L’aventure n’était pas très fructueuse mais nous avons appris une excellente leçon : les proverbes se recueillent mieux en écoutant les gens parler dans leur langue. Aussi avons-nous beaucoup appris en écoutant les gens.
Un jour, nous étions en train de dialoguer avec un jeune professeur de lycée au sujet de son désir de poursuivre ses études doctorales à distance au sein de l’Université Francophone de Développement International et de son espoir de financer ses études avec le fruit de la vente de ses produits agricoles. En parlant, il cita ce proverbe mafa : « La saison sèche n’est pas égoïste. » Il voulait traduire par là la confiance que Dieu bénira ses efforts et lui donnera de jouir des fruits de son dur labeur.
En l’écoutant, les paroles de 1 Corinthiens 15 :58 me sont venues à l’esprit: « C’est pourquoi, mes chers frères, soyez fermes, ne vous laissez pas ébranler, travaillez sans relâche pour le Seigneur, sachant que la peine que vous vous donnez au service du Seigneur n’est jamais inutile.” (La Bible du Semeur). En effet Dieu n’est pas injuste pour oublier ce que nous faisons pour l’amour du prochain, l’avancement de son règne et la gloire son saint nom. Voilà pourquoi il est écrit dans Apocalypse 14:13: “Puis j’entendis une voix venant du ciel me dire: – Ecris: Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres.” (La Bible du Semeur).
A la lumière de ces deux textes bibliques, le proverbe mafa m’a tout de suite fait penser à deux applications spirituelles :
1) Nous devons travailler durement pendant notre pèlerinage terrestre. C’est notre saison pluvieuse. Nous n’avons qu’une seule vie sur cette terre et après la mort vient la saison sèche qui correspond à l’heure de la reddition des comptes, de la vraie moisson.
2) Ceux et celles qui travaillent bien, et bâtissent leurs œuvres sur le solide fondement de la foi en Jésus-Christ, ne maqueront pas leurs récompenses. Cela devrait être suffisant pour nous encourager à persévérer dans l’œuvre du Seigneur même quand nous nous butons aux incompréhensions, à l’adversité, au découragement, à l’ingratitude et même parfois à l’opposition de nos prochains, voire de nos plus proches collaborateurs.
Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse et la force de semer abondamment et de travailler dans son champ avec diligence car une très belle moisson est en vue dans un contexte de joie éternelle!
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2012
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19
Juin
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“Ko man bab ngaya n’hala’a ba , ka nzi a mèzhèba’a genè.” (n’gèlègèdma mafahai)
“Même quand ton père est vieux, tu peux quand même rester sous son ombre.” (Proverbe mafa)
“Even if your father is old, you can stay under his shadow.” (Mafa proverb)
Signification: Même à un âge avancé, un père joue un grand rôle dans la vie de ses enfants.
Parallélisme biblique
Ce proverbe mafa est riche en images fort significatives. Retenons-en trois. D’abord, le vocable « père » symbolise l’amour, l’autorité, la protection, l’ordre, la réconciliation, l’unité au sein de la famille pour ne citer que cela. C’est avec cette image en vue qu’une femme Mafa appelle son mari « bab gi ga » (le père de ma maison). De même, le propriétaire d’un champ est appelé « bab gi dau » (le père du champ). L’autorité du père est célébrée mais elle n’a pas pour fonction d’écraser les autres membres de la famille. Elle se met plutôt au service des autres. C’est ainsi que dans la tradition mafa, par exemple, quand les filles mariées ont des problèmes conjugaux, elles se tournent volontiers vers leur père qui a alors la responsabilité de faire de son mieux pour que l’harmonie conjugale soit restaurée.
Ensuite, ce proverbe fait allusion au concept de la vieillesse. Comme dans toutes les cultures, la vieillesse vient avec ses faiblesses physiques et ses limitations. Mais, contrairement aux pratiques occidentales, en contexte mafa, les personnes âgées ne sont pas isolées dans des maisons de retraite ou des maisons de repos. Elles restent au sein de la famille et participent activement, autant que faire se peut, à la vie familiale et sociale. Elles sont respectées pour leur âge, synonyme d’honneur, d’expérience et de sagesse supposée ou réelle. On comprend alors pourquoi, même vieux, les pères et grands pères ont du poids aux yeux du Mafa.
Enfin, la sagesse Mafa utilise l’image de l’ombre pour décrire le père. Ici, il convient de s’attarder un peu sur la rigueur du climat sahélien qui constitue leur cadre naturel de vie pour mieux en cerner la profondeur. En effet, le climat sahélien est généralement sec du fait que la saison pluvieuse se limite à trois ou quatre mois. La végétation étant dans la désolation la plus totale pendant la longue saison sèche, surtout dans la période allant de Mars à Mai qui coïncide au « begdza » (période de grande chaleur), la chaleur est si brûlante dans la journée que la moindre ombre est accueillie avec une joie immense. Le vieux père est alors comparé à cette ombre providentielle du fait qu’il procure un grand soulagement psychologique, moral et social sous le soleil non moins brûlant des épreuves de la vie. Même à un âge avancé, il peut consoler, donner des directives, prodiguer des conseils, et être un agent efficace de réconciliation dans une tradition qui accorde une place de choix au respect des aînés.
Il est intéressant de constater que la Bible recommande d’honorer la personne du vieillard (Lev. 19 :32). Elle déclare également que ceux d’entre eux qui sont justes portent du fruit même dans leur vieillesse (Psaume 92 :14). Même quand ils sont vieux, ils peuvent encore manifester les qualités du père du fils prodigue de la parabole (Luc 15) qui était travailleur, attentif, humble, généreux, prêt à pardonner un fils cadet rebelle, prompt à apaiser un fils aîné jaloux dans un esprit de réconciliation, le tout dans un esprit d’amour sincère. Quelle joie de savoir que, même si nos pères biologiques n’ont pas toujours ces qualités, notre Père céleste est infiniment plus grand, plus bon et soucieux de notre bien être physique, moral, social, matériel, et spirituel. Par-dessus tout, il nous aime d’un amour parfait. Reposons-nous donc joyeusement et paisiblement sous son ombre tous les jours de notre vie.
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1
Jan
Posted by bongoyok in bonne annee, economie, education, encadrement, gestion, proverbe africain de la semaine, Proverbes africains, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, theologie, Travail, vie chretienne, Vie en societe. Tagged: bonne annee, contributions africaines, Extreme-Nord Cameroun, Francophone University of International Development, FUID, Kanuri, moussa bongoyok, Nord Cameroun, Northern Nigeria, objectifs, objectifs de l'annee, objectives, proverbe africain de la semaine, proverbe kanuri, sagesse africaine, Travail, UFDI, Universite Francophone de Developpement International, voeux pour la nouvelle annee, work. Laisser un commentaire
“Ka dantse keli kwoya sima na kannubero gertegin.” Kanuri Proverb.
“He draws near the fire when the meat is raw.” Kanuri Proverb.
“Il s’approche du feu quand la viande est crue.” Proverbe Kanuri.
Signification: Celui ou celle qui désire un objet prend les mesures appropriées.
Source: Richard Francis Burton Wit and Wisdom from West Africa: or, a Book of Proverbial Philosophy, Idioms, Enigmas, and Laconisms (London: Tinsley brothers, 1835) p. 44.
Parallélisme biblique:
Le début d’une nouvelle année est souvent l’occasion de formuler des vœux et de fixer des objectifs. Hélas, plusieurs objectifs sont abandonnés ou tout simplement oubliés avant la fin du premier mois. Pourquoi n’arrivons-nous pas à accomplir nos objectifs ?
Les réponses sont aussi variées que leur nature, leur envergure, ou les circonstances qui les entourent. Nous ne saurons donc en faire le tour complet.
Toutefois, le proverbe kanuri susmentionné semble attirer notre attention sur un fait très important : Il ne suffit pas de désirer un objet, il faut prendre des mesures appropriées pour s’en approprier. Ainsi, une personne qui veut griller ou cuire de la viande crue ne reculera pas devant l’ardeur du feu ou la nocivité de la fumée.
Ceci nous rappelle un proverbe biblique qui traduit une idée semblable : « Celui qui travaille sa terre aura du pain en abondance, mais celui qui court après des chimères est dépourvu de sens.” Proverbes 12:11 (La Bible du Semeur). Ici, le texte biblique indique clairement que celui ou celle qui veut avoir du pain en abondance doit s’imposer la discipline de travailler sa terre. Travailler la terre n’est pas une tâche aisée. Cela implique de la volonté, du sacrifice, de la discipline, de la persévérance, et l’utilisation des outils appropriés au temps convenable. C’est exactement ce qu’il faut faire avec chaque objectif que nous nous voulons atteindre cette année après avoir vérifié qu’il est raisonnable et conforme à la volonté de Dieu.
Daigne le Seigneur nous accorder la grâce de fixer de bons et d’atteindre de bons objectifs en cette nouvelle année ! Daigne le Seigneur faire en sorte qu’elle soit une année particulièrement fructueuse pour sa gloire et le bonheur de nos semblables!
© Copyright, Moussa Bongoyok, 2012
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