Posts Tagged ‘wisdom’
31
Jan
Posted by bongoyok in adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, Proverbes africains, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, vie chretienne, Vie en societe. Tagged: Afrique centrale, Afrique du Nord, arbres, berberes, Berbers, Bible, bois, charbon de bois, cuisine, desertification, Extreme-Nord Cameroun, feu, humilite, moussa bongoyok, proverbe africain, proverbe africain de la semaine, reboisement, relations humaines, respect, sagesse, sagesse africaine, vie, wisdom. Laisser un commentaire
« Isγaren irqaqen serγayen izunaren. » (Proverbe berbère)
« Les petites brindilles mettent le feu aux grosses bûches. »(Proverbe berbère)
« Small twigs set fire to the log. » (Berber Proverb)
Source : zighcult.canalblog.com/archives/2015/05/23/780299.html accédée le 30/1/2015
Moralité : Même les personnes les plus modestes sont importantes. Personne ne doit être minimisé dans la vie.
Commentaire à la lumière de la Bible
Nous nous souviendrons toujours de l’expérience de la vie rurale dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Le bois était et demeure encore précieux pour la cuisine. Cuisiner au feu de bois est une véritable gageure. Il est important de choisir le bon bois et d’alimenter le feu de manière à ce qu’il y ait le moins de fumée possible tout en sécurisant une cuisson régulière du repas. C’est tout un art qui commence par un savant dosage de petites brindilles ou de tiges de mil et de grosses bûches. C’est justement dans un univers semblable que nous plonge le proverbe berbère qui est présentement soumis à notre attention. Mais, avant de l’étudier, il convient de souligner que nous ne voulons en aucun cas encourager l’utilisation abusive du bois ou du charbon de bois pour la cuisson. Autant que faire se peut, l’Afrique doit protéger ses arbres car la désertification est un danger réel. Pour cela, nous recommandons vivement l’utilisation de combustibles qui favorisent la protection de l’environnement. Ceci dit, partons de l’Afrique centrale pour l’Afrique du Nord et revenons au proverbe berbère.
Les Berbères utilisent une image bien connue dans le contexte pour communiquer une vérité plus profonde : La vie humaine est comme un amas de brindilles et de grosses bûches. Les gens n’ont pas la même forme ni le même poids, tant au propre qu’au figuré. Cependant, chaque individu a sa place et son rôle dans la société. Sur cette base, personne ne soit être minimisé dans la vie. En ceci, la sagesse berbère reflète éloquemment l’enseignement biblique.
Nous avons tous été créés à l’image de Dieu (Gen. 1 :26-27). L’image de Dieu en le prochain, quelque soit son poids aux yeux de ses semblables, commande le respect. En réalité, tout ce que nous avons est dans une certaine mesure une grâce divine car sans le souffle de vie et la santé que Dieu donne, que peut faire un être humain ? Nous comprenons alors pourquoi l’Ecriture déclare : « Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ? » ( 1 Cor. 4 :7. Cf. 1 Chron. 29 :13-14). Bien plus, Dieu peut se passer de nos talents, de nos forces, de nos moyens, ou de nos stratégies et utiliser des gens que nous jugeons incapables, faibles, indigents et ignorants. L’exemple du jeune David qui terrassa le géant Goliath (1 Samuel 17) est bien connu. La Bible est pleine d’histoires de ce genre ou des petits ont semé de la confusion dans les rangs des grands, un petit nombre de personne a mis en déroute une armée redoutable et des gens du peuple sans instruction ont confondu des érudits. Elle utilise aussi l’analogie du corps (cf. 1 Corinthiens 12) qui souligne avec force que chaque membre, petit ou grand, est important pour le bon fonctionnement du corps.
En somme, celui ou celle que nous méprisons aujourd’hui peut nous sauver dans l’avenir. En outre, Dieu est capable d’utiliser n’importe quel individu pour faire éclater sa gloire. Tout ceci devrait nous amener à faire preuve de considération et d’humilité dans nos relations humaines.
Moussa Bongoyok
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015
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23
Mar
Posted by bongoyok in action, adages, Bible, brousse, Cameroon, cameroun, campagne, christianisme, conduite, courage, dangers, education, environnement, ethique, fidelite, fulani, Fulbe, Jesus-Christ, lumiere, Messie, mission holistique, nature, Nigeria, nomadisme pastoral, Peuls, peur, philosophie, Proverbes africains, Rekabites, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, tenebres, theologie, vie chretienne, Vie en societe. Tagged: ancetres, balndol fulbe, C.E.J. Whitting, Cameroon, Cameroun, contributions africaines, Dieu, Extreme-Nord Cameroun, fidelite, fils, Francophone University of International Development, FUID, Hausa and Fulani proverbs, honeur, identite, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, integrite, Mayo Tsanaga, moussa bongoyok, nage a contre courant, pere, proverbe africain, proverbe africain de la semaine, proverbe fulbe, proverbe peul, respect, sagesse, sagesse africaine, saintete, UFDI, Universite Francophone de Developpement International, wisdom. Laisser un commentaire
« No ladde hulnori fuh jire fasata lawol » (Balndol fulbe)
« Quelle que soit la crainte qu’inspire la brousse, l’écureuil ne devient jamais un coupeur de route » (proverbe Fulbe)
« However much the forest fears, the squirrel will not become a robber » (Fulbe/Fulani proverb)
Signification : Même les surprises ont des limites. Le comportement d’un
être vivant cadre avec sa nature.
Source : C.E.J. Whitting Hausa and Fulani Proverbs (Farnborough Hants : Gregg Press Limited, 1967) p. 155
Commentaire à la lumière de la Bible
Les Fulbe sont les véritables rois des brousses africaines. Le nomadisme pastoral leur donne l’occasion de découvrir des endroits et d’explorer courageusement même les lieux les plus dangereux. Forts de cette expérience, ils peuvent parler avec autorité des dangers de la vie en brousse. Notre proverbe lève justement un pan du voile sur cette réalité et souligne indirectement que les surprises font partie du lot quotidien de la vie en campagne. Toutefois, même les surprises ont des limites car on ne saurait imaginer un écureuil se métamorphoser en coupeur de route.
A priori, cette parole de sagesse peut sembler simpliste. Mais, en fait, elle attire notre attention sur une réalité plus profonde : notre comportement reflète notre identité. Voilà qui place le débat sur un terrain hautement philosophique et religieux : Qui sommes-nous ? Quelle est notre identité spirituelle ? Notre conduite est-elle en adéquation avec notre foi ? Malheureusement, il arrive souvent que nos paroles ne riment pas avec nos actions. Dans les Saintes Ecritures, Dieu a interpellé son peuple à plusieurs reprises sur la nécessité de mener une vie conséquente. L’un des exemples les plus frappants est celui de Jérémie 35 où Dieu demande au prophète d’aller proposer du vin aux Rékabites pour les tester. Ces derniers ont catégoriquement refusé de boire du vin par fidélité à l’ordre donné par leur ancêtre. Ils sont restés fidèles à leur identité rekabite et ont honoré la ligne tracée par leurs ancêtres. Face à ce constat, Dieu a alors fait le reproche suivant à son peuple aux versets 13-14 (La Bible du Semeur): “Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël: Va dire aux gens de Juda et aux habitants de Jérusalem: Ne comprendrez-vous pas la leçon pour écouter mes paroles? dit l’Eternel. Les descendants de Yonadab, fils de Rékab, ont respecté les ordres que leur ancêtre leur a donnés: il leur avait défendu de boire du vin et ils n’en ont jamais bu jusqu’à ce jour, pour se conformer à l’ordre de leur ancêtre. Et moi, je n’ai cessé de vous parler, mais vous ne m’avez pas obéi.”
Dieu s’attend à ce que ceux qui croient en lui, qui sont ses enfants au sens spirituel du terme, reflètent sa sainte nature. C’est ainsi que nous lisons dans 1 Pierre 1 :15-16 (la Bible du Semeur) : « Au contraire, tout comme celui qui vous a appelés est saint, soyez saints dans tout votre comportement. Car voici ce que Dieu dit dans l’Ecriture: Soyez saints, car je suis saint.” Dans Ephésiens 5 :8-11 (Bible du Semeur), il est écrit : Autrefois, certes, vous apparteniez aux ténèbres, mais à présent, par votre union avec le Seigneur, vous appartenez à la lumière. Comportez-vous donc comme des enfants de la lumière car ce que produit la lumière c’est tout ce qui est bon, juste et vrai. Comme des enfants de la lumière, efforcez-vous de discerner ce qui plaît au Seigneur. Ne participez pas aux pratiques stériles que favorisent les ténèbres, mais démasquez-les plutôt.”
Il est clair que les enfants de lumière ne doivent pas se comporter comme des enfants des ténèbres. Cela serait contraire à leur nature.
Nous qui avons choisi de placer notre foi en Dieu et de suivre le Messie Jésus-Christ, soyons conséquents avec nos convictions spirituelles. De jour comme de nuit, en public comme en privé, soyons fidèles à notre Seigneur. Vivre ainsi dans un monde qui sombre de plus en plus dans le compromis, l’hypocrisie, et le conformisme, équivaut à nager à contre courant. Mais, cela vaut la peine car le pire qui peut arriver à un être humain, c’est d’être acclamé par tous et rejeté par Dieu. Qu’il plaise au Seigneur de nous remplir toujours de son Saint-Esprit afin que nous reflétions sa divine nature tous les jours de notre pèlerinage terrestre !
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.
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13
Mar
Posted by bongoyok in action, African proverb of the week, Anti-Balaka, antibalaka, Bangui, caution, Central African Republic, Christians, deontology, education, ethics, Ethiopia, genocide, information, Journalism, Journalist, misinformation, mission holistique, Muslims, news, prevention, profession, proverb, Proverbes africains, public, sagesse, Savoir vivre, Seleka, spiritualite, thinking, vie chretienne, Vie en societe, war, wisdom. Tagged: 2014, contributions africaines, Darbatani jinfu hinqabatani, Diane Steward, Ethiopia, fight, fighting, Francophone University of International Development, FUID, healing, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, moussa bongoyok, Oromo, peace, proverbe africain de la semaine, reconciliation, violence, wisdom, wounds. Laisser un commentaire
« Darbatani jinfu hinqabatani.»
« After you have thrown the spear, you cannot catch hold of its end. »
« Une fois qu’une lance est lancée, on ne peut plus en attraper le bout.» (Proverbe oromo, Ethiopie)
Meaning: Once something is done. It is better to think before acting., one cannot undo it, though one may regret having done it. »
Source : Diane Steward Wisdom from Africa : A Collection of African Proverbs. Cape Town : Struit Publishers, 2005. p. 158.
Biblical parallel
Journalism is a noble profession. It renders an invaluable service to humanity. Journalists deserve our respect on account of the risks they undertake. Many of them have been threatened, terrorized, vilified, humiliated, tortured, imprisoned, kidnapped, and killed. Their desire to inform is so strong that they will not let anything discourage them. The rest of humanity should not only welcome such courage, but also provide them with all the necessary support.
However, there are some ‘false journalists’ who, in contempt of journalistic ethics, work to incite violence. For example, the anti-Balaka group in Central African Republic is represented by many in the media as a Christian militia despite the protests from Christian leaders of this country.
Moreover, pictures of these militias ostensibly display many amulets. This shows that they hold to non-Christian beliefs; also, their actions clearly do not reflect the teachings of the Lord Jesus Christ.
Unfortunately, in the midst of erroneous reports, that reality is distorted. Worse, this misinformation adds fuel to the flame that burns a nation deeply wounded by pitting Christians against Muslims. The international community must take this situation seriously as this may lead to genocide.
The same is true for other cases of misinformation around the world. It is high time that we take into account the words of Oromo wisdom: « once a spear is launched, you can no longer catch the front-end. » Indeed, one can master a spear in his possession but once it is propelled, it is out of control. A mature reflection is needed before speaking or writing. In this sense, the Oromo wisdom joined biblical wisdom for it is written in Proverbs 12:18 “The words of the reckless pierce like swords, but the tongue of the wise brings healing” (NIV). Furthermore, it is written in Proverbs 18:21, “The tongue has the power of life and death, and those who love it will eat its fruit.” James 3:1-18 states the same thing.
The point is, the tongue is as powerful as a sword. It is able to hurt or heal, to kill or to give life. Depending on how we use them, the words we speak can have huge consequences, hence the importance of thinking deeply before saying anything. Fortunately, as regards speech or writing, there is always a possibility to limit the damage in correcting their trajectory when this is done promptly. We hope that conscientious women and men in the media will start the hard work of restoring truth in Central Africa and elsewhere. Above all, never forget that every human stands to win when an instrument of peace and reconciliation, and to cause trouble and rifts between communities; to do otherwise is to saw off the bench on which you sit.
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014
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20
Fév
Posted by bongoyok in Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, education, Goodness, mission holistique, nation, Proverbes africains, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, vie chretienne, Vie en societe. Tagged: C.A.R., Central African Republic, contributions africaines, David, Emmanuel Beche, Ewondo, forest, Francophone University of International Development, FUID, Joseph, kindness, King Saul, love, moussa bongoyok, Universite Francophone de Developpement International, whip, wickedness, wisdom. Laisser un commentaire
“Ba kar ki loué nvou be bele nding.” (proverbe ewondo)
“On n’appelle pas le chien avec le fouet.” (proverbe ewondo)
“One does not call a dog with a whip.” (Ewondo proverb)
Meaning: A mean person cannot claim to want to gather and reconcile people.
(Proverb collected by Dr. Emmanuel BECHE on behalf of the Francophone University of International Development)
Biblical Parallel
Without doubt, the dense forest of the Ewondo countryside conceals a vast reservoir of wisdom. Tales and proverbs from this region of Cameroon are vivid examples. The proverb in view is particularly brilliant: “One does not call the dog with the whip.”
The image of the dog used here is very revealing because this animal occupies a prominent place among domesticated animals. One might even say that it is a monarch among them. The proof is that the dog has a name, and not just any. Some dogs bear human titles, reflecting their importance in the eyes of their masters. Dogs accompany humans in many of their activities. They play several useful roles. They keep the house, participate in the hunt, ensure to some extent the security of property and persons, help shepherds, to name a few. Some well-trained dogs faithfully serve in the police force, customs, military, and even health centers. It is therefore not surprising that the dog has captured the heart of many people, young and old.
But the dog can also be nasty, even cruel. But however mean a dog is, unless he is enraged or engaged in a fierce fight with another dog when someone else tries to intervene, he rarely attacks his master. What explains such loyalty? I guess the attention and the many acts of kindness it receives count for something. Herein lies the essence of this saying: goodness quenches wickedness’ momentum.
At the time I am writing this piece, my thoughts fly to the Central African Republic and many other countries around the world who are going through situations that could not be more difficult because some individuals have become a pack of vicious dogs ready to devour the innocent. Besides prayer and the foreign intervention, what can we do to stop evil and prevent the risk of further aggravations; what can be done to break the bonds of wickedness? There is no magic formula. However, if each one stopped pointing an accusing finger at others, recognizing one’s own failures (in good conscience), and letting God burn the roots of wickedness by the gentle fire of his love, peace would return.
We would see that Psalm 85:9-13, “Surely his salvation is near those who fear him, that his glory may dwell in our land. Love and faithfulness meet together; righteousness and peace kiss each other. Faithfulness springs forth from the earth, and righteousness looks down from heaven. The Lord will indeed give what is good, and our land will yield its harvest. Righteousness goes before Him and prepares the way for his steps.” God is rich in mercy (cf. Exodus 34:6-7; Isaiah 54:10; Lamentations 3:22; Micah 7:18). Those who fear Him and who want to truly honor Him must also be kind. This is also his will for His creatures, and especially believers (Micah 6:8; 1 Corinthians 13:4; Galatians 5:22; Colossians 3:12). God helped Joseph to be kind to his brothers who had sold him, and gave David the moral strength to be merciful towards King Saul (and his family) even when he had tried several times to kill him. The Lord Jesus is « the same yesterday, today and forever (Hebrews 13:8).” Let us draw from Him the strength necessary to live out the goodness that breaks the chains of wickedness, because we must never forget, « One does not call the dog with the whip.”
Copyright © by Moussa Bongoyok , 2014.
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13
Jan
Posted by bongoyok in Africa, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, amitie, Bible, blog chrétien, bonne annee, changement, Christian life, cles de succes, communication, Conjugal life, contributions africaines, désert, discipline, integrite, planification, proverbe africain de la semaine, sagesse, spiritualite. Tagged: buts Brian Tracey, buvard, Chad, contributions africaines, Createur, desertification, Dieu, diligence, discipline, Dr Beche Emmanuel, encrier, ethique du travail, excellence, Francophone University of International Development, fruit mur, FUID, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, Marba, misere, moussa bongoyok, objectifs, pauvrete, plume, REMEAF, reussir, reveille-matin, richesse, Robert Kiyosaki, sagesse africaine, secret, Seigneur, succes, Tchad, UFDI, vrai bonheur, wisdom, zone sahelienne. 4 commentaires
“Alein ma zlit akulo yorgo colol lâ mi te vut agu ma ned’a.” (Proverbe Marba/Tchad)
« L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. » (Proverbe Marba/Tchad)
« Early bird eats ripe fruit. » (Marba proverb/Chad)
Signification : Le bonheur appartient à celui ou celle qui se réveille tôt.
(Ce proverbe a été recueilli par Le Dr Emmanuel BECHE pour le compte de l’Université Francophone de Développement International)
Parallélisme biblique
A l’école primaire, je faisais partie de la dernière génération d’écoliers qui ont eu le plaisir de manier la plume, l’encrier et le buvard. C’est un exercice particulièrement délicat. Je me souviens toujours des inévitables ratures et de la promptitude avec laquelle je saisissais le buvard pour limiter les dégâts. Je n’oublie pas non plus la joie avec laquelle j’accueillais chaque nouvelle page du cahier. Elle me donnait l’occasion d’avancer un peu plus vers l’excellence dans l’écriture.
En ce début d’année, vous avez peut-être le même sentiment. Mais une question taraude votre esprit : Que puis-je faire pour mieux réussir cette année ? Déjà les premiers jours écoulés ne semblent pas donner les promesses du premier Janvier avec son lot de belles résolutions et de rêves. La réponse à cette préoccupation somme toute légitime semble se trouver chez les Marba du Tchad qui ont eu le privilège d’offrir à l’humanité ce proverbe combien fascinant : « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. »
En pays Marba comme dans toute la zone sahélienne, les arbres fruitiers sauvages se font de plus en plus rares du fait d’une désertification rapide et alarmante. Aussi peut-on comprendre l’acharnement avec lequel les oiseaux se ruent sur les fruits mûrs quand ils sont disponibles. Le résultat est sans appel :ceux d’entre eux qui se lèvent tôt se taillent une part de lion et les autres doivent se contenter des miettes ou des fruits non mûrs. Si le sort de ces derniers est triste, celui des humains qui agissent comme eux est beaucoup plus pathétique. En réalité c’est à chacun d’entre nous que les Marba s’adressent pour nous rappeler que le bonheur accompagne ceux qui se lèvent tôt. Mieux encore, ils nous invitent à découvrir le double secret de la disciple et de la diligence qui sont en réalité les deux concepts clés encapsulés dans ce proverbe.
Ceci rappelle un texte biblique très révélateur : « ‘Je vais faire juste un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir, rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant.’ Mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur, et la misère comme un pillard (Proverbes 6 :10-11, La Bible du Semeur). » Ces paroles sont reprises textuellement dans Proverbes 24 :33-34. Proverbes 20 :13 véhicule la même pensée mais en des termes un peu différents tout en introduisant un complément positif : « N’aime pas trop le sommeil, pour ne pas finir dans la pauvreté: garde tes yeux ouverts, et tu auras de quoi te rassasier (La Bible du Semeur). » De nombreux autres textes bibliques communiquent des idées semblables, ce qui dénote l’importance que notre Créateur y accorde. Mais, si une lecture superficielle de ces textes semblent mettre en relief la diligence, en réalité c’est la discipline qui en est la vraie quintessence. La discipline est nécessaire pour se coucher tôt en vue de se lever tôt même quand des jeux, des causeries futiles avec de faux amis, certains programmes à la télévision ou sur l’internet, et bien d’autres distractions, semblent accrocheurs voire irrésistibles. La discipline est incontournable quand le sommeil semble si doux qu’on ne veut pas du tout quitter le lit malgré le bruit assourdissant du réveil ou les interpellations de la conjointe ou du conjoint pour ceux qui sont mariés. La discipline est comme un comprimé amer mais efficace. Un proverbe chinois ne dit-il pas « Le bonheur est toujours au bout des efforts pénibles »?
Si nous voulons marquer la différence cette année et dans l’avenir apprenons à utiliser les deux clés que sont la discipline et la diligence. Toutefois, une question demeure : Comment réussir à surmonter les mauvaises habitudes qui s’érigent en montagnes infranchissables sur notre chemin en vue de faire un bon usage de ces clés de succès? Brian Tracey, dans son excellent ouvrage intitulé The Power of Discipline (2008 :15-19) recommande une démarche en sept étapes :
1) Premièrement, décidez exactement ce que vous voulez
2) Consignez votre objectif par écrit
3) Fixez une date limite pour l’atteindre
4) Dressez une liste exhaustive de tout ce qui peut vous aider à atteindre votre objectif
5) Organisez la liste par séquence et priorité
6) Passez immédiatement à la mise en œuvre de votre plan
7) Faites chaque jour quelque chose qui vous pousse dans la direction de votre objectif
Je propose trois autres éléments sans lesquels tout ce qui précède risque de s’écrouler comme un château de cartes :
8) Commencez chaque journée par un temps méditation biblique et de prière car c’est Dieu seul qui donne la vraie réussite. Le secret du vrai bonheur ne se trouve qu’en lui. Priez regulièrement au courant de la journée.
9) Maintenez une bonne relation avec votre Seigneur et menez une vie de sanctification afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. S’il vous arrive de pécher, demandez pardon, implorez son secours, et continuez votre marche avec le Seigneur avec une conscience pure.
10) Partagez votre objectif avec deux amis sérieux et demandez-leur de prier pour vous et de vous interpeller chaque fois que vous êtes tenté(e) de dévier de votre objectif (ou de vos objectifs).
Pour finir, Robert Kiyosaki a dit : « Ne sacrifiez pas ce que vous voulez plus pour ce que vous voulez maintenant. » Garder les yeux fixés sur le Seigneur et se concentrer sur le but qu’on veut atteindre sont deux dispositions qui permettent d’échapper aux pièges des distractions et des plaisirs éphémères qui empêchent de se lever tôt pour manger les fruits mûrs de la vie. J’ose croire que vous tiendrez compte de ces conseils tout au long de cette nouvelle année. Je suis persuadé que si vous le faites, vous marquerez la différence à partir d’aujourd’hui. Et si cela produit des résultats palpables dans votre vie, veuillez me le faire savoir. Que Dieu nous accorde la grâce d’être toujours disciplinés et diligents !
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.
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30
Déc
Posted by bongoyok in Africa, African proverb of the week, African proverbs, African studies, Afrique, grenier culturel, prevention, prevoyance, proverbe africain de la semaine, sagesse africaine. Tagged: ABC de la sagesse, Adamaoua, apocalypse, barbe, Bible, bilan, bruler, Cameroon, Cameroun, Centre-ouest, chaos, cheveux, contributions africaines, crainte de Dieu, desordres sexuels, Einstein, folie, Francophone University of International Development, FUID, idolatrie, imposition, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, Israel, lecon, majority world, moussa bongoyok, Noe, planete, pseudo liberte, sagesse d'en haut, sagesse divine, societes occidentales, Sodome et Gomorrhe, tolerance, UFDI, voisin, wisdom. Laisser un commentaire
Ngnyum mwu lwikwaen tà win yè wù danmi be’swu’ bwaeti. (Proverbe tikar)
« Quand les cheveux de ton voisin brûlent, commence à tremper ta calvitie.” (Proverbe tikar)
“When the hair of your neighbor burns, start to dip your baldness.” (Tikar proverb)
Signification : Un homme averti en vaut deux.
(Proverbe recueilli par le Dr Emmanuel BECHE pour le compte de l’Université Francophone de Développement International)
Parallélisme biblique
Les Tikar vivent principalement dans le centre-ouest du Cameroun. Ils sont célèbres pour leurs décorations. Mais, quoique cela soit moins connu, ils se distinguent également par la profondeur de leurs proverbes. Celui qui nous intéresse particulièrement en cette fin d’année est tiré de leur grenier culturel : « Quand les cheveux de ton voisin brûlent, commence à tremper ta calvitie.”
Ce proverbe est très commun en Afrique. En Janvier 2011, nous avons commenté l’adage dendi qui s’énonce de cette manière : « Si la barbe de ton voisin prend feu, arrose la car tu ne sais pas si la tienne va prendre feu. » Il se rapporte à un autre qui est tout aussi intéressant mais qui dirige l’attention vers soi-même: » Si la barbe de ton voisin prend feu, mouille la tienne. » Les Tikar abondent dans le même sens, mais ils entrent beaucoup plus en profondeur en comparant les « cheveux » à la « calvitie ». En d’autres termes, même si l’on court un moindre risque que le voisin qui est touché de plein fouet par l’incendie, il est primordial de tirer des leçons de sa mésaventure et de prendre les dispositions qui s’imposent pour éviter de subir un sort similaire. En d’autres termes, on ne sait jamais la gravité du péril que peut causer le risque le plus insignifiant. Quelle sagesse ! Si seulement nous pouvions en tenir compte à cette heure du bilan de l’année qui touche à sa fin et de nouvelles résolutions pour le nouvel an qui se profile à l’horizon.
Malheureusement, à regarder de près ce qui se passe autour de nous, le monde s’engouffre lentement mais sûrement dans le chaos éthique du temps de Noé et s’achemine vers une destruction plus grave que celle de Sodome et Gomorrhe. Fort paradoxalement, cette chute lourde en conséquences se fait au nom d’une pseudo liberté et d’une tolérance mal assimilée qui ne se rend pas compte qu’elle sape elle-même les bases de ce qui semble être sa force en imposant les vues d’une minorité au reste de la planète et en sapant au passage des valeurs morales et spirituelles qui ont fait la force des sociétés occidentales pendant de nombreux siècles.
Pourtant, la Bible regorge de mise-en garde en de termes on ne peut plus clairs. Par exemple, avant que le peuple d’Israël ne fasse son entrée dans la terre promise, Dieu lui a donné l’avertissement suivant :“Lorsque vous serez entrés dans le pays que l’Eternel votre Dieu vous donne, n’allez pas imiter les pratiques abominables des peuples qui y habitent actuellement. Qu’on ne trouve chez vous personne qui immole son fils ou sa fille par le feu, personne qui pratique la divination, qui recherche les présages, consulte les augures ou s’adonne à la magie, personne qui jette des sorts, consulte les spirites et les devins ou interroge les morts. Car le Seigneur a en abomination ceux qui se livrent à de telles pratiques, et c’est parce que les peuples qui habitent le pays où vous allez entrer s’y adonnent que l’Eternel votre Dieu va les déposséder en votre faveur. Quant à vous, soyez irréprochables envers l’Eternel votre Dieu (Deutéronome 18:9-13, La Bible du Semeur). De nombreux autres passages bibliques dans le livre de Deutéronome et dans celui de Josué abondent dans le même sens (Cf. Deutéronome chapitres 4, 7, 8, 9, 11, 12, 15, 17,18, 19, 20, 26, 28, 29, 30, 31, 32 ; Josué chapitres 1 et 23 etc.). Malheureusement, Israël n’a pas su nager à contre courant. Il s’est plutôt embourbé dans la boue de l’idolâtrie et de ses corolaires avec toutes les conséquences qui en découlent. Il a été frappé par de nombreuses calamités. Il a bu à la coupe amère des déportations dont les effets néfastes sont encore perceptibles de nos jours. De nombreuses nations ont connu, connaissent et connaitront le même sort. Pourtant, notre génération s’en sortirait nettement mieux si elle tirait des leçons de l’histoire et s’appuyait sur l’Eternel.
Au niveau individuel, nous tombons aussi dans les mêmes précipices que nos prochains qui ont pourtant enduré les conséquences amères de leurs écarts de conduite. Nous nous trompons en pensant que nous sommes plus malins que ceux et celles qui ont été pris au piège de leur méconduite. Einstein disait : La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.» En cette fin d’année, implorons le pardon du Seigneur pour nos actes de folie, prenons la ferme résolution de vivre selon la sagesse divine dont voici les caractéristiques : « …la sagesse qui vient d’en haut est en premier lieu pure ; de plus, elle aime la paix, elle est modérée et conciliante, pleine de bonté ; elle produit beaucoup de bons fruits, elle est sans parti pris et sans hypocrisie (Jacques 3 :17, La Bible du Semeur). Entrons dans la nouvelle année avec un ferme engagement de vivre dans la crainte respectueuse de Dieu (respect profond, révérence, adoration) qui, du reste, est le commencement de la sagesse (Proverbes 9 :10). Daigne le Seigneur accorder à chacun d’entre nous la sagesse de mouiller sa calvitie morale et spirituelle dès maintenant et jusqu’au terme du pèlerinage terrestre!
© Copyright 2013 by Moussa Bongoyok.
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18
Août
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“Ngwar a gi kəda azbai.” (N’gèlègèdma mafahai)
« La saison sèche n’est pas égoïste. » (Proverbe Mafa)
« Dry season is not stingy. » (Mafa proverb)
Signification: Celui ou celle qui travaille bien pendant la saison pluvieuse peut espérer une bonne récolte en saison sèche.
Parallélisme biblique
Nous avons voulu profiter de notre séjour au Cameroun pendant cet été pour élargir notre recueil de proverbes du terroir. L’aventure n’était pas très fructueuse mais nous avons appris une excellente leçon : les proverbes se recueillent mieux en écoutant les gens parler dans leur langue. Aussi avons-nous beaucoup appris en écoutant les gens.
Un jour, nous étions en train de dialoguer avec un jeune professeur de lycée au sujet de son désir de poursuivre ses études doctorales à distance au sein de l’Université Francophone de Développement International et de son espoir de financer ses études avec le fruit de la vente de ses produits agricoles. En parlant, il cita ce proverbe mafa : « La saison sèche n’est pas égoïste. » Il voulait traduire par là la confiance que Dieu bénira ses efforts et lui donnera de jouir des fruits de son dur labeur.
En l’écoutant, les paroles de 1 Corinthiens 15 :58 me sont venues à l’esprit: « C’est pourquoi, mes chers frères, soyez fermes, ne vous laissez pas ébranler, travaillez sans relâche pour le Seigneur, sachant que la peine que vous vous donnez au service du Seigneur n’est jamais inutile.” (La Bible du Semeur). En effet Dieu n’est pas injuste pour oublier ce que nous faisons pour l’amour du prochain, l’avancement de son règne et la gloire son saint nom. Voilà pourquoi il est écrit dans Apocalypse 14:13: “Puis j’entendis une voix venant du ciel me dire: – Ecris: Heureux, dès à présent, ceux qui meurent unis au Seigneur. Oui, dit l’Esprit, car ils se reposent de toute la peine qu’ils ont prise, et ils seront récompensés pour leurs œuvres.” (La Bible du Semeur).
A la lumière de ces deux textes bibliques, le proverbe mafa m’a tout de suite fait penser à deux applications spirituelles :
1) Nous devons travailler durement pendant notre pèlerinage terrestre. C’est notre saison pluvieuse. Nous n’avons qu’une seule vie sur cette terre et après la mort vient la saison sèche qui correspond à l’heure de la reddition des comptes, de la vraie moisson.
2) Ceux et celles qui travaillent bien, et bâtissent leurs œuvres sur le solide fondement de la foi en Jésus-Christ, ne maqueront pas leurs récompenses. Cela devrait être suffisant pour nous encourager à persévérer dans l’œuvre du Seigneur même quand nous nous butons aux incompréhensions, à l’adversité, au découragement, à l’ingratitude et même parfois à l’opposition de nos prochains, voire de nos plus proches collaborateurs.
Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse et la force de semer abondamment et de travailler dans son champ avec diligence car une très belle moisson est en vue dans un contexte de joie éternelle!
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19
Juin
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“Ko man bab ngaya n’hala’a ba , ka nzi a mèzhèba’a genè.” (n’gèlègèdma mafahai)
“Même quand ton père est vieux, tu peux quand même rester sous son ombre.” (Proverbe mafa)
“Even if your father is old, you can stay under his shadow.” (Mafa proverb)
Signification: Même à un âge avancé, un père joue un grand rôle dans la vie de ses enfants.
Parallélisme biblique
Ce proverbe mafa est riche en images fort significatives. Retenons-en trois. D’abord, le vocable « père » symbolise l’amour, l’autorité, la protection, l’ordre, la réconciliation, l’unité au sein de la famille pour ne citer que cela. C’est avec cette image en vue qu’une femme Mafa appelle son mari « bab gi ga » (le père de ma maison). De même, le propriétaire d’un champ est appelé « bab gi dau » (le père du champ). L’autorité du père est célébrée mais elle n’a pas pour fonction d’écraser les autres membres de la famille. Elle se met plutôt au service des autres. C’est ainsi que dans la tradition mafa, par exemple, quand les filles mariées ont des problèmes conjugaux, elles se tournent volontiers vers leur père qui a alors la responsabilité de faire de son mieux pour que l’harmonie conjugale soit restaurée.
Ensuite, ce proverbe fait allusion au concept de la vieillesse. Comme dans toutes les cultures, la vieillesse vient avec ses faiblesses physiques et ses limitations. Mais, contrairement aux pratiques occidentales, en contexte mafa, les personnes âgées ne sont pas isolées dans des maisons de retraite ou des maisons de repos. Elles restent au sein de la famille et participent activement, autant que faire se peut, à la vie familiale et sociale. Elles sont respectées pour leur âge, synonyme d’honneur, d’expérience et de sagesse supposée ou réelle. On comprend alors pourquoi, même vieux, les pères et grands pères ont du poids aux yeux du Mafa.
Enfin, la sagesse Mafa utilise l’image de l’ombre pour décrire le père. Ici, il convient de s’attarder un peu sur la rigueur du climat sahélien qui constitue leur cadre naturel de vie pour mieux en cerner la profondeur. En effet, le climat sahélien est généralement sec du fait que la saison pluvieuse se limite à trois ou quatre mois. La végétation étant dans la désolation la plus totale pendant la longue saison sèche, surtout dans la période allant de Mars à Mai qui coïncide au « begdza » (période de grande chaleur), la chaleur est si brûlante dans la journée que la moindre ombre est accueillie avec une joie immense. Le vieux père est alors comparé à cette ombre providentielle du fait qu’il procure un grand soulagement psychologique, moral et social sous le soleil non moins brûlant des épreuves de la vie. Même à un âge avancé, il peut consoler, donner des directives, prodiguer des conseils, et être un agent efficace de réconciliation dans une tradition qui accorde une place de choix au respect des aînés.
Il est intéressant de constater que la Bible recommande d’honorer la personne du vieillard (Lev. 19 :32). Elle déclare également que ceux d’entre eux qui sont justes portent du fruit même dans leur vieillesse (Psaume 92 :14). Même quand ils sont vieux, ils peuvent encore manifester les qualités du père du fils prodigue de la parabole (Luc 15) qui était travailleur, attentif, humble, généreux, prêt à pardonner un fils cadet rebelle, prompt à apaiser un fils aîné jaloux dans un esprit de réconciliation, le tout dans un esprit d’amour sincère. Quelle joie de savoir que, même si nos pères biologiques n’ont pas toujours ces qualités, notre Père céleste est infiniment plus grand, plus bon et soucieux de notre bien être physique, moral, social, matériel, et spirituel. Par-dessus tout, il nous aime d’un amour parfait. Reposons-nous donc joyeusement et paisiblement sous son ombre tous les jours de notre vie.
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7
Juin
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“Mdu o mrasa nguo ya kawi” Kiuru Proverb (Dialect of Chagga language, Tanzania)
“Le prochain est un second vêtement” (Proverbe kiuru)
“A neighbor is a second cloth” Kiuru Proverb
Signification: Nous devons nous respecter les uns les autres.
Source: Father Michael Mushi, A.J
http://www.afriprov.org/index.php/bibliography/384-endangered-african-proverbs-collections-chagga-tanzania-sayings-.html
Parallélisme biblique :
Un vêtement sert essentiellement à couvrir la nudité et à protéger le corps de celui ou de celle qui le porte. Ceci est une clé herméneutique importante dans la compréhension du proverbe susmentionné. Il est alors aisé d’appréhender la profondeur du symbolisme qui constitue l’épine dorsale de cette parole de sagesse. Le prochain, perçu comme un vêtement, est du coup une personne qui nous rend d’énormes services car elle nous est fort utile pour couvrir notre nudité. Bien entendu, la nudité dont il est question ici est avant tout une nudité morale. Vu sous cet angle, le bon prochain couvre les erreurs, pardonne les fautes et les péchés, n’expose pas au grand public les défauts des autres, et cherche à régler les problèmes aussi discrètement que possible.
Un vêtement joue aussi un rôle esthétique. Il apporte un plus dans l’apparence physique d’une personne et ne saurait être négligé dans la beauté. De même, un prochain digne de ce nom peut projeter une belle image de ses semblables, renforcer leur honneur, les rendre beaucoup plus agréables aux yeux de autres.
Dans les deux cas, le bon prochain contribue à lever haut l’étendard de la respectabilité des hommes et des femmes qui l’entourent. C’est justement ce que la Bible enseigne quand elle nous recommande de nous respecter les uns les autres : « Quant à l’affection fraternelle, soyez pleins de tendresse les uns pour les autres. Soyez les premiers à honorer les autres.” (La Nouvelle Bible Second). La Bible T.O.B. semble offrir une meilleure traduction de ce verset: « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres. Honorez-vous, respectez–vous réciproquement.”
Dieu veut que nous nous respections mutuellement. Joseph l’a bien compris quand, après avoir constaté que Marie était enceinte, il a opté pour la solution d’une rupture secrète (Mt. 1 :19). Il aurait pu provoquer un scandale public. Les gens lui auraient donné raison, mais il s’est gardé de le faire. Combien de chrétiens, même évangéliques, ont une telle noblesse d’esprit de nos jours ?
C’est aussi le même esprit qui a animé le bon samaritain de la Parabole du Seigneur dans Luc 10 :25-37. Il aurait pu profiter du climat d’inimitié entre les Juifs et les Samaritains pour assommer son prochain grièvement blessé, sans défense, dénudé, et livré à la honte publique. Contre toute attente, c’est lui (et non ses compatriotes qui de surcroit étaient religieux) qui s’est occupé du Juif agressé par des brigands. En agissant de la sorte, il a été, pour emprunter les termes du proverbe kiuru, « un second vêtement » pour son prochain. Si seulement nous pouvions agir de même dans toutes nos relations humaines ! Le monde aurait un visage différent. Car, comme l’a si bien écrit Vagner Fernandes LOBOSCO, « Le respect, c’est comme les sourires : ça ne coute rien et tout le monde aime ça. » On pourrait aussi dire : Le respect c’est comme les sourires : ça se propage facilement et ça fait du bien à tout le monde. Allons donc et soyons les premiers à respecter nos prochains, à couvrir leur nudité morale, et à faire briller leur respectabilité, par amour sincère pour eux et pour la gloire de Dieu.
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24
Sep
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“Maya a n’za a gèd ndo staɗ genè kabai.” ( N’gèlèdma mafahai)
« La sagesse ne demeure pas dans la tête d’une seule personne. » (proverbe mafa)
“Wisdom does not dwell in the head of one person. » (Mafa Proverb)
Signification: Il faut savoir écouter les autres et demander conseil.
Parallélisme biblique
La société traditionnelle mafa est organisée d’une manière très intéressante. La structure est assez dynamique pour favoriser des décisions communes et favoriser la solidarité. C’est ainsi que l’alternance entre la saison du dau-dau a gèɗ (littéralement « vrai mil », sorgho jaunâtre) du n’temas (mil à chandelle, millet pénicillaire, ou petit mil) est pratiquement respectée de tous. La fête des taureaux (maray) est célébrée selon des règles préétablies depuis de nombreuses générations. Le calendrier des festivités et des grands travaux agricoles est observé même si avec l’avènement de l’islam et du christianisme il y a eu quelques petites modifications. Quand un mafa est frappé par un malheur, toute la communauté sympathise avec la personne éprouvée. Les grands succès font aussi l’objet d’une réjouissance populaire. Quand une maison brûle, tous apportent leur assistance pour éteindre le feu. Ceux qui ont de la peine à terminer la culture de leurs champs peuvent inviter les autres membres de la communauté à leur porter secours (wuza) sans leur proposer un salaire. Ils offrent tout simplement à manger aux personnes qui répondent à l’invitation et se rendent disponibles pour apporter aussi un coup de main aux autres en temps opportun.
La particularité de la société traditionnelle mafa est que, dans ce contexte où la solidarité est indéniable, chacun conserve une large marge de liberté, d’indépendance. En cela, Jean-Yves Martin a vu juste quand il a écrit : « Le système social combine à la fois rigidité et souplesse. » Les Matakam du Cameroun (Paris : ORSTOM, 1970) p. 196. Cette souplesse permet au Mafa d’organiser sa vie sans grande pression au niveau familial ou communautaire et avec une aisance qui n’a rien à envier aux sociétés occidentales. Seulement, le danger de basculer dans un individualisme débilitant est omniprésent, d’où l’interpellation de notre proverbe : « La sagesse ne demeure pas dans la tête d’une seule personne. » L’être humain, si intelligent et cultivé soit-il, a besoin des autres. Personne ne peut se vanter de tout connaitre ou d’être suffisamment sage.
Dans la Bible, Dieu lui-même nous montre l’importance des conseillers. Il est écrit dans Proverbes 15 :22 : « Quand on ne consulte personne, les projets échouent, mais lorsqu’il y a beaucoup de conseillers, ils se réalisent. » (La Bible du Semeur). Il est donc sage de consulter d’autres personnes avant de prendre une décision importante ou de lancer un projet.
Même quand on est célèbre et respecté de tous, il faut se garder de fermer les oreilles aux remarques ou aux propositions des autres, si modestes soient-elles. Moïse était un grand prophète. Il avait l’approbation de Dieu et le respect de ses compatriotes. Toutefois, quand Jéthro, son beau-père, lui a fait des reproches sur son style de leadership et lui a proposé un autre style, il n’a pas balayé du revers de la main ses propositions. Il les a mis en pratique et cela a été une grande bénédiction tant pour Moïse que pour la communauté (Exode 18.21-23). Ceci est un exemple à suivre pour les leaders chrétiens d’aujourd’hui.
Face à la délicate relation entre les pagano-chrétiens et les judéo-chrétiens, la première communauté chrétienne a eu la brillante idée de convoquer un concile à Jérusalem (voir Actes 15). Ce concile a permis de trancher le débat avec une sagesse évidente. Quand plusieurs personnes invoquent la sagesse divine et se penchent sur un problème, la solution est plus facile à trouver.
Dieu nous a donné des dons différents. Il a aussi mis une mesure de sagesse en chacun. Sachons écouter les autres. Bien entendu, faisons preuve de discernement et examinons tout conseil à la lumière des Saintes Écritures. Car, faut-il le souligner, Dieu demeure le meilleur conseiller. C’est lui qui a dit : «Je vais t’instruire et t’indiquer le chemin que tu devras emprunter. Je serai ton conseiller, mes yeux veilleront sur toi.» (Psaume 32 :8).
En somme, ne nous replions jamais sur nous-mêmes car, comme l’ont si bien dit les Mafa, « La sagesse ne demeure pas dans la tête d’une seule personne. ». Sachons demander conseil aux autres. Sachons examiner les critiques, les remarques, et les propositions des gens que Dieu place sur notre chemin à la lumière de la Bible. Que Dieu nous vienne en aide !
(c) Copyright, Moussa Bongoyok, 2010
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