Comment écrire quand les mains sont en grève
Et cachées dans le château des fibres du cœur ?
Comment parler quand la voix lutte sans trêve ?
Comment penser quand les larmes amères chantent en chœur ?
Adama, ton départ est si brusque
À nos yeux enveloppés de douleur,
Que du fond de notre âme débusque
Un questionnement sans couleur :
Que signifie ce départ énigmatique
Sans Jàmm ak jàmm et le dernier jour de l’an ?
Est-ce un subtil sermon charismatique
Comme pour nous dire dans ton dernier élan
Que tu as déjà terminé ta mission et ta course
Après avoir servi avec amour, diligence, zèle et fidélité ?
Est-ce une invitation à puiser à la divine source
En toute sincérité et dans l’intégrité
Afin d’achever avec honneur notre terrestre pèlerinage
Quand viendra notre tour de rejoindre notre Créateur ?
Seigneur apprends-nous à gérer notre temps sans gaspillage.
De tous tes dons et talents fais-de nous d’excellents administrateurs.
Nous ses amis, ses parents, sa famille, ses sœurs et ses frères
Secoués par l’ouragan de la peine sur l’océan de la séparation.
Apprends-nous à garder les yeux fixés sur ta divine sphère
D’où jaillira la seule consolation de nos âmes en divagation.
Moussa Bongoyok
Le 1er Janvier 2019
Suite au décès du Pasteur Adama DIOUF survenu le 31 décembre 2018 dans son Sénégal natal et plus précisément à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Thiès des suites d’une courte maladie. Adama est né le 5 Septembre 1964 à Langomack au Sénégal. A l’heure de sa promotion en gloire, il était Président du Conseil d’Administration de l’Institut Universitaire de Développement International (IUDI) et WAR CC Advisor à World Vision.
Adama fut un excellent pasteur, un pionnier courageux, un enseignant dynamique, un missionnaire passionné, un visionnaire équilibré, un ami sincère de tous les enfants, un ambassadeur infatigable de la compassion chrétienne et de la paix auprès des adeptes de diverses religions à travers le monde, un excellent leader, un père de famille attentionné, un fidèle serviteur de l’Éternel. Nous remercions le Seigneur qui a bien voulu nous le prêter comme camarade de classe, ami intime, plus que frère, et très proche collaborateur dans le ministère. Mon épouse Priscille et moi sommes également reconnaissants à notre Père céleste pour la grâce de le revoir encore en sa sainte présence et pour l’éternité selon la bienheureuse espérance décrite dans 1 Corinthiens 15. Nous invitons tous les frères et sœurs à prier et à soutenir son épouse Sylvie et leurs enfants.
Note: “Jàmm ak jàmm”, qui apparaît dans le dixième vers, signifie “au revoir” en Sérère (la langue maternelle de Adama DIOUF).
(c) Copyright by Moussa Bongoyok, 2019.