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Mafa Modern Music 3: Ndalinga

Crédit:  BABGAI RAPHAEL GUIDEKE / Source: https://www.youtube.com/watch?v=4EsJ4k6ZGqo

The history of Ndalinga dates back to the year 1930 and 1931, dark years in the recent history of the Mafa people. Indeed, for two years, the drought raged. And as misfortune rarely comes alone, the plants were destroyed by two successive invasions of locusts (dzaray). When the wingless locusts arrived, the winged grasshoppers had barely finished their dirty work. Many ethnic groups in the region were victims of famine. The Mafa people were particularly affected after two years without a single harvest. More than one thousand and five hundred people died of hunger (Cf. Iyebi-Mandjek 1993: 4). Hunger and misery forced others into short or long exile for survival. Among them, several disappeared without a trace and swelled the ranks of other ethnic groups.

Eventually, the situation changed, and most of the exiles returned to the Mafa land after this misfortune. They brought back some linguistic and cultural elements of the Fulbe, Kanouri, Mandara, or Hausa countries, to name a few. In this wake, a new music was born: the Ndalinga. Unlike Maray and Houdok, which have set melodies, Ndalanga has several melodies in its musical quiver. As if that were not enough, its style is simplified. It is reduced to a single phrase repeated at will, sometimes for more than an hour at a stretch, to the rhythm of the tam-tam alone. The dance steps are simple. The composition is often spontaneous and accessible to all.

The songs vary according to the inspiration of opinion leaders or courageous people. Their purpose is to let off steam, to praise the merits of an individual, to expose the shortcomings observed in society, to express joy or pain, to decry injustice, to express a wish or any other thought considered helpful at a specific time. Therefore, it is not surprising that Ndalinga music has the most abundant repertoire. There are hundreds of songs composed in this way since 1932 to the rhythm of Ndalinga to the point where the younger generation often confuses Ndalinga and Houdok.

The song we perform in the above audio is just one example of Ndalinga’s sonority. Titled “Ka sau te yam dè?” (Did you drink that in the water?), it laments about a young girl who has conceived out of wedlock, which is a taboo in the Mafa tradition. It dates from the 1980s, and people performed it publicly for the first time in Soulédé.

The most famous Ndalinga song, however, seems to be “Salamander” of which here is the audio from 1976:

Crédit: Yves Le Bléis

In short, the Ndalinga has its place in the mafa musical heritage. However, it should rather be classified in the categories of modern and non-traditional music.

L’histoire de Ndalinga remonte aux années 1930 et 1931, années noires dans l’histoire récente du peuple Mafa. En effet, pendant deux ans, la sécheresse a fait rage. Et comme le malheur vient rarement seul, les plantes ont été entièrement détruites par deux invasions successives de criquets pèlerins (dzaray). Les sauterelles ailées avaient à peine terminé leur sale besogne que survinrent les criquets au stade aptère. De nombreux groupes ethniques de la région furent victimes d’une famine.  Le peuple Mafa fut particulièrement touché après deux années entières sans la moindre récolte. Plus de 1 500 personnes moururent de faim (Iyebi-Mandjek 1993: 4). D’autres furent contraintes à l’exil pour la survie. Parmi elles, plusieurs disparurent sans traces et gonflèrent les rangs d’autres groupes ethniques.

Ceux et celles qui revinrent dans le pays Mafa après ce malheur ramenèrent avec eux quelques éléments linguistiques et culturels du pays Foulbe, Kanouri, Mandara ou Hausa pour ne citer que ceux-là. C’est dans ce sillage qu’une nouvelle musique naquit: le Ndalinga. Contrairement au Maray et au Houdok dont les mélodies sont consacrées, le Ndalanga a plusieurs mélodies dans son carquois musical. Comme si cela ne suffisait pas, son style est si simplifié qu’il se réduit souvent à une seule phrase répétée à volonté parfois pendant plus d’une heure d’affilée au seul rythme du tam-tam. Les pas de danse sont simples. La composition est souvent spontanée et à la portée de tous.

Les chants varient au gré de l’inspiration de leaders d’opinions ou de personnes courageuses. Ils ont pour objectif de se défouler, de vanter les mérites d’un individu, d’étaler au grand jour des manquements observés dans la société, d’exprimer une joie ou une douleur, de décrier une injustice, d’exprimer un voeu ou toute autre pensée jugée utile à un moment précis. Ce n’est donc pas surprenant de constater que c’est la musique Mafa qui a le répertoire le plus abondant. C’est par centaines qu’on dénombre les  chants ainsi composés depuis les années 1932 au rythme de Ndalinga au point où la jeune génération confond souvent le Ndalinga et le Houdok.

La chanson que nous interprétons dans l’audio ci-dessus n’est qu’un exemple de la sonorité de Ndalinga. Intitulé “Ka sau te yam dè?” (Tu as bu ça dans l’eau ?), ce chant déplore le cas d’une jeune fille qui a conçu hors mariage. Or, un tel acte est tabou dans la tradition Mafa. Cette composition date des années 1980 et fut interprétée publiquement pour la première fois à Soulédé.

Le chant du Ndalinga le plus cèlèbre semble cependant être “Salamander” dont voici l’audio qui date de 1976:

Crédit: Yves Le Bléis

En somme, le Ndalinga a sa place dans le patrimoine musical mafa. Cependant, il doit être plutôt classé dans la catégorie de la musique moderne et non traditionnelle.

Prof. Moussa Bongoyok

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