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Ganzavar Mafa – Houdok instrumental music

Le Houdok est une musique traditionnelle Mafa qui se distingue des autres par son caractère hautement formel et artistique. Il est régi par des règles non écrites, mais strictes, liant l’utile à l’agréable, la diversité à l’unité, les signes aux expressions verbales, le tout dans un univers très mélodieux. Historiquement, le peuple Mafa le danse au clair de lune, en cercle, au son de divers instruments et dans une tenue spéciale qui arbore, entre autres, des ornements faits à base de peaux de mouton (mamli tambak). 

Les chants sont exécutés sous divers tons, chacun portant un message particulier en toute liberté, mais en harmonie avec la mélodie dominante. Nous y trouvons une clé importante pour l’herméneutique de la culture; les Mafa sont un peuple attaché à sa communauté mais jaloux de sa liberté individuelle. Les chants traduisent les joies et les peines de la vie quotidienne, les leçons de morale,   et principalement l’amour. D’ailleurs, le Houdok est organisé de telle sorte qu’il donne l’occasion à un homme de déclarer publiquement sa flamme à une potentielle âme soeur. Pour le faire, il quitte le cercle d’un pas cadencé pour mettre son boulier ou son bâton sur la tête l’élue de son coeur. Sans perdre le rythme, il rejoint le cercle et continue la danse comme si de rien n’était. Pour faciliter cet acte, pendant la représentation, les dames, castagnettes attachées aux pieds, sont exclusivement au milieu du ring, entourées et protégées par un cercle des messieurs bien équipés pour parer à toute éventualité. En effet, en cas d’attaque-surprise ou de guerre, ils sont prêts à affronter les ennemis sans passer par la maison. Il convient aussi de préciser que, pour le Houdok, les pas de danse des femmes sont distincts de ceux des hommes. La jeune génération est vivement encouragée à revenir à l’orthodoxie dans ce domaine.

Le Houdok se danse pendant les mois qui précèdent la saison des pluies. Il n’est jamais exécuté pendant la saison des pluies ou des récoltes. Deux autres musiques sont dédiés à la récolte: le Zovad et le N’golala. En somme, Le Houdok, distinct du Ndalinga, est formel, extrêmement riche (dans l’art, le rythme et le contenu), et a des règles strictes.

Houdok is a traditional Mafa music distinguished from others by its highly formal and artistic character. It is governed by unwritten but strict rules, linking business to pleasure, diversity to unity, signs and verbal expressions, all in a very harmonious universe. Historically, the Mafa people dance it in the moonlight, in a circle, to the sound of various instruments, and in a particular outfit that features, among other things, ornaments made from sheepskin (mamli tambak).

People perform the songs in various tones, each carrying a particular message freely but in harmony with the dominant melody. We find here an important key for the hermeneutics of culture; the Mafa are a people attached to their community but jealous of their individual freedom.The songs reflect the joys and sorrows of everyday life, moral lessons, and mainly love. Moreover, the Houdok is such that it allows a man to declare his love for a potential soul mate publicly. To do so, he leaves the circle quickly to put his shield or stick on the head of his beloved. Without losing the rhythm, he joins the ring and continues the dance as if nothing had happened. To facilitate this action, during the performance, the ladies, castanets attached to their feet, are exclusively in the middle of the ring, surrounded and protected by a circle of well-equipped gentlemen to deal with any eventuality. In the case of a surprise attack or war, they were ready to face the enemies without going through the house. It should be noted that, for the Houdok, the dance steps of women are distinct from those of men. The younger generation is strongly encouraged to return to orthodoxy in this area.

Traditionally, the Mafa dance the Houdok during the months preceding the rainy season. They never perform during the rainy or harvest season. The two types of music for harvesting time are the Zovad and the N’golala. In sum, Houdok, distinct from Ndalinga, is formal, extremely rich (in art, rhythm, and content), and has strict rules.

Prof. Moussa Bongoyok

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