Posts Tagged ‘patience’
19
Juin
Posted by bongoyok in action, activite, adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, éducation, blog chrétien, Cameroon, cameroun, Cameroun, chretiens, Christian life, conduite, conseil, contributions africaines, Devéloppement communautaire, discernement, economie, ethique, Francophone University of International Development, FUID, fulani, Fulbe, Institut Universitaire de Développement International, IUDI, Northern Cameroon, Peuls, proverb, proverbes, Proverbes africains, Pular, sagesse, sagesse africaine, société, Society, spiritualite, spirituality, Universite Francophone de Développement International, vie courante, vie religieuse, vie sociale, wisdom. Tagged: Devinettes peules, elephant, Garoua, hoore nyiwa, impatience, J.P. Lebeuf, munyal, Nord Cameroun, P. -F Lacroix, patience, persévérance, Publilius Syrus, pulaaku, rouleau d'étoffe, tête d'éléphant. Laisser un commentaire
“Hoore nyiwa to a yaawi a sooda leppol, to a neebi, a hoosa meere.” (balndol fulbe)
“Si tu te hâtes, tu achèteras la tête de l’éléphant pour un rouleau d’étoffe, tu vas lentement, tu l’auras pour rien.” (proverbe peul)
« If you hurry, you’ll buy the elephant’s head for a roll of cloth ; if you go slowly, you’ll get it for nothing. » (Fulbe proverb)
Source : J.P. Lebeuf et P. -F Lacroix Devinettes Peuples (Paris : Mouton & Co, and Ecole Pratique des Hautes Etudes, 1972) p. 65
Moralité : Quand on est trop pressé, on risque de perdre de bonnes opportunités. La patience vaut de l’or.
Commentaire à la lumière de la Bible
Ce proverbe peul nous plonge dans l’Afrique profonde, à l’heure où les éléphants abondaient dans la savane. C’était aussi une époque où seuls les mieux nantis pouvaient s’offrir le luxe d’avoir des vêtements à base d’étoffe. Les habits en peaux d’animaux, ou à base de matière végétale façonnée selon les normes artistiques de la culture ambiante, étaient alors beaucoup plus abordables. Par ailleurs, le système économique était dominé par le troc. Dans un tel contexte, il est alors aisé de comprendre la valeur d’un rouleau d’étoffe.
Cet adage est en parfaite adéquation avec le pulaaku, l’art de vivre ou le code moral des peuls. En effet, la patience (munyal) est l’une des vertus cardinales du pulaaku. Les Fulbe, en fins observateurs de la nature, ont vite compris que l’impatience a souvent des conséquences désastreuses. Par exemple, il suffit d’imaginer l’effet dévastateur des mangues vertes sur les dents comparativement à la douceur des mêmes fruits lorsqu’ils arrivent à leur pleine maturité, ou de penser à l’incongruité des ceux et celles qui arrachent les plants de manioc avant la formation des tubercules tellement ils/elles sont pressé(e)s de jouir du fruit de leur dur labeur.
Pour revenir à l’image qui est au cœur du proverbe peul cité ci-dessus, attendre est tout à l’avantage de l’acheteur, car une fois les défenses retirées, qui va s’encombrer d’une tête d’éléphant quand il y a de la bonne chair à profusion ? La patience c’est justement l’art de discerner le temps et les occasions favorables pour agir avec raison et succès. C’est aussi l’habileté à freiner ses impulsions, même les plus naturelles ou légitimes pour atteindre un objectif plus élevé ou stratégique. Malheureusement, beaucoup ont sacrifié de belles opportunités, de belles carrières et des trésors inestimables sur l’autel de la tyrannie de la satisfaction immédiate. La sagesse peule est justement là pour parer contre ces dérives et prévenir les conséquences désastreuses des agissements gouvernés par l’impatience. En cela, elle reflète la sagesse scripturaire.
Dans la Bible, la sagesse a souvent deux facettes comme pour dire qu’un principe, si bon soit-il, ne s’applique pas nécessairement à toutes les circonstances de la vie. Ceci dit, certaines situations imposent une action rapide (Cf. Matthieu 28 :7-8 ; Jacques 1 :9 ; Hébreux 3 :15) tandis que d’autres nécessitent un peu plus de retenue. C’est ainsi qu’il est écrit dans Ecclésiastes 7:8 : « Mieux vaut l’aboutissement d’une affaire que son début. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit orgueilleux (Bible du Semeur) ». Le mot hébreu traduit par « patient » est אֶ֤רֶךְ (’erek), qui peut être aussi rendu par « lent ». Un esprit patient est donc un esprit qui ne se précipite pas, qui prend tout son temps pour analyser la situation avant d’agir.
La patience ne s’applique pas seulement à la lenteur dans l’action. Elle désigne aussi la persévérance. C’est ainsi qu’il est écrit dans Hébreux 10 :36 « Car il vous faut de la persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu vous obteniez ce qu’il a promis (Bible du Semeur). » Le mot grec traduit par « persévérance » dans ce verset est ὑπομονῆς (hupomenēs) qui signifie aussi « endurance » et « patience ».
La patience est l’un des fruits de l’esprit (Galates 5 :22). Elle est vivement recommandée dans de nombreux autres textes bibliques. Le livre de Proverbes attire l’attention des lecteurs et lectrices sur le bienfait de la patience à travers ces lignes : « Avec de la patience, on persuade un dirigeant, tout comme une langue douce peut briser un os (25 :15)». Jacques va jusqu’à puiser dans les activités champêtres lorsqu’il écrit dans les versets 7 et 8 du chapitre 5 : « Frères et sœurs, patientez donc jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Pensez au cultivateur : il attend les précieuses récoltes de sa terre. Il prend patience à leur égard, jusqu’à ce que tombent les pluies de l’automne et du printemps. Vous aussi, prenez patience, soyez pleins de courage, car la venue du Seigneur est proche ». Nous pouvons multiplier les citations bibliques mais il convient de retenir l’essentiel : la patience est une voie par excellence pour éviter ou du moins limiter le nombre de décisions irréfléchies, peser le pour et le contre des décisions, observer attentivement une voie avant de l’emprunter, rassembler tous les renseignements essentiels avant de se prononcer sur une affaire, faire une étude approfondie du marché avant de se lancer dans les affaires etc.
Malheureusement, l’impatience a poussé bon nombre de personnes à prendre des décisions aussi hâtives que périlleuses, à débiter des paroles négatives (verbalement ou par écrit) sous l’effet de la colère sans prendre le soin d’analyser profondément tous les aspects de la situation qui est à l’origine de leur irritation, à perdre une opportunité d’emploi ou de promotion, à faire des dépenses extravagantes voire des pertes, à brouiller des relations précieuses, à faire naufrage en matière de foi en vue de tirer profit des biens éphémères de ce monde, pour ne citer que ces exemples. A la lumière de ce qui précède, on comprend alors mieux les paroles de Publilius Syrus (1er siècle avant J.C.) qui écrivit dans Les Sentences et adages : « Hâte-toi lentement, et tu avanceras ».
Décidément, la patience rend d’énormes services dans presque tous les domaines essentiels de la vie sur cette terre tout en ayant un impact non négligeable sur la nature de nos récompenses éternelles. Que Dieu nous accorde la sagesse nécessaire pour en faire un bon usage!
Pr Moussa Bongoyok
(Copyright by Moussa Bongoyok, 2019)
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23
Juin
Posted by bongoyok in adages, Africa, African contributions, African proverb of the week, African proverbs, African studies, avenir, Bible, blog chrétien, chretiens, Christian life, christianisme, Christians, cles de succes, conseil, contributions africaines, courage, decouragement, developpement, Dieu, encouragement, esperance, espoir, ethics, ethique, etre humain, etudes africaines, Evangelisation, Foi, spiritualite. Tagged: affaires, Algerie, attente, berberes, debut, echec, entreprises, kabyle, kabylie, moussa bongoyok, patience, perseverance, petits commencements, projets, soutien, succes. 3 commentaires
“Tazwert n ttjera d ighes” (proverbe kabyle)
“Le début d’un arbre est une graine.” (proverb kabyle)
« The beginning of a tree is a seed. » (Kabyle proverb)
Moralité : Il ne faut pas minimiser les petits commencements.
Commentaire à la lumière de la Bible
La vie est faite de paradoxes. Les éléments les plus insignifiants de l’existence semblent produire des résultats qui défient la logique humaine. Cela mérite une réflexion approfondie. C’est un peu à cela que nous invitent les Kabyles à travers ce proverbe à priori simpliste mais combien riche et profond.
En effet, les êtres humains sont tellement fascinés par la grandeur et le nombre qu’ils passent facilement à coté d’une mine de trésors, d’un talent extraordinaire ou d’une entreprise prometteuse, oubliant parfois au passage que ce sont les gouttelettes d’eau qui font la rivière.
En fait, ce proverbe nous invite à faire preuve de beaucoup plus de discernement et de patience avant de classer une personne ou une œuvre qui semble être vouée à l’échec.
A examiner de près le ministère terrestre du Seigneur Jésus-Christ, rien ne présageait l’impact actuel du christianisme sur notre planète. Il est venu au monde dans la plus parfaite modestie. Il est né dans une famille si pauvre qu’elle ne pouvait offrir que deux pigeons le jour de sa présentation au temple (Luc 2 :21-40). Il a vécu dans la pauvreté. Il n’avait pas de maison (Matthieu 8 :20 ; Luc 9 :58). Il vivait de la charité de quelques femmes de bonne volonté (Luc 8 :3). Il a connu la faim, la soif, les larmes, la douleur, l’humiliation, le rejet et l’adversité. Au soir de son ministère terrestre, l’apôtre Pierre, l’un de ses meilleurs disciples, l’a renié trois fois de suite. Un second, Judas, l’a trahi pour quelques pièces d’argent. Les autres ont fui et l’ont abandonné aux mains de ses ennemis qui l’ont maltraité, défiguré et crucifié. Apparemment, le début de l’aventure chrétienne était le pire des échecs. Mais, l’histoire ne s’arrête pas là. Christ est ressuscité (Matthieu 28, Marc 16, Luc 24, Jean 20, 1 Corinthiens 15). Le Saint-Esprit est descendu sur les 120 disciples réunis dans la chambre haute (Actes 2) et la Bonne Nouvelle du salut gratuit pour quiconque regrette ses péchés et croit en Jésus-Christ a fait son chemin jusqu’à nous en dépit des souffrances et des persécutions. Aujourd’hui, plus de deux milliards de personnes sur terre se veulent chrétiennes. La semence de l’Evangile a fait son travail et ses fruits se multiplieront encore davantage jusqu’au retour de notre Seigneur Jésus-Christ qui se déroulera très bientôt. En attendant cet évènement glorieux, soyons assez sages pour ne pas négliger les petits commencements ni mépriser les modestes efforts de nos semblables, surtout de ceux d’entre eux qui sont des frères et sœurs dans la foi. Ne nous décourageons pas non plus si nous n’avons pas encore atteint les résultats escomptés dans notre vie ou dans notre ministère. Soyons fidèles et patients et laissons le Seigneur se glorifier à travers des résultats dignes de sa divine intervention dans nos humbles initiatives humaines.
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.
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27
Nov
Posted by bongoyok in communication, education, encadrement, enfants, famille, leadership, mission holistique, proverbe africain de la semaine, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, theologie, vie chretienne, vie conjugale, Vie en societe. Tagged: Adama Diouf, Barnabas, contributions africaines, encouragement, Francophone University of International Development, FUID, HOMIN, Jean-Marc, moussa bongoyok, patience, Paul, proverbe africain de la semaine, REMEAF, sagesse africaine, Sereer, Serere, UFDI, Universite Francophone de Developpement International, world vision international. 5 commentaires
« Oxo waxwina bind’um a wa yiikh, nda xan ta faddid a sop a nga saax’e ka deba » (Proverbe sereer)
« L’escargot arrivera peut-être en retard parce qu’il porte sa maison, mais il est prêt à accueillir les tempêtes. » (Proverbe sereer)
« The snail may arrive late because he carries his house, but he is ready for storms. » (Sereer Proverb)
Signification: Il ne faut pas se hâter de blâmer celui ou celle qui est lent(e). Avec un peu de patience, on peut découvrir des richesses cachées en de personnes qui ont une apparence modeste.
Source: Adama Diouf, Ph.D. candidate, World Vision International (Mali/Senegal)
Parallélisme biblique
La lenteur de l’escargot est légendaire. Mais, le proverbe sereer jette la lumière sur un aspect qui mérite notre attention : malgré sa lenteur, l’escargot est toujours prêt à affronter les tempêtes les plus violentes.
Il est facile de fixer le regard sur un aspect peu honorable dans la vie d’une personne et de perdre de vue les richesses qui sont enfouies en elle. Dans notre monde caractérisé par une course effrénée, il est facile de passer à coté de l’essentiel. Et pourtant, la sagesse impose que nous regardions au-delà des apparences.
Dans la Bible, l’apôtre Barnabas a su faire preuve de patience pour aider les autres à valoriser les talents enfouis en eux. L’apôtre Paul était redouté, même après sa conversion. Il fallu une intervention spéciale de la part de Barnabas pour qu’il soit accepté sans crainte comme le témoignent les versets suivants : « A son arrivée à Jérusalem, il essaya de se joindre aux disciples. Mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas qu’il fût vraiment devenu un disciple. Barnabas le prit avec lui, le conduisit auprès des apôtres et leur raconta comment, sur le chemin de Damas, Saul avait vu le Seigneur, comment le Seigneur lui avait parlé et avec quel courage il avait prêché à Damas au nom de Jésus. » (Actes 9 :26-27, La Bible du Semeur). Barnabas ne s’est pas arrêté à ce niveau, ayant décelé en lui des dons, il lui a fait appel pour l’encadrement des jeunes convertis d’Antioche (Actes 11 :25-26). C’est à Antioche que le Saint-Esprit a mis à part Barnabas et Paul pour l’œuvre missionnaire. Les deux ont fait un travail remarquable mais on ne perdra jamais de vue qu’il a fallu que Barnabas aille au-delà des apparences et soit un instrument d’encouragement.
Barnabas va aussi discerner des talents enfouis en le jeune Jean-Marc. Ce dernier avait accompagné Barnabas et Paul au cours du premier voyage missionnaire. Mais, peut-être suite à la rigueur de la vie missionnaire, il les abandonna à Serge en Pamphylie (Actes 13 :13). Cela déplut à Paul à telle enseigne que, quand Jean-Marc voulut encore se joindre à eux au cours du second voyage missionnaire, il s’y opposa vivement (Actes 15 :37-40). Mais Barnabas partit avec Jean-Marc dans une autre direction. Grâce à sa patience et à son encadrement, le jeune Jean-Marc est devenu plus tard l’auteur du second évangile et, selon la tradition, le premier missionnaire en Afrique du Nord. Barnabas a su percevoir des richesses derrière la « lenteur spirituelle » du jeune Jean-Marc et sa patience a porté ses fruits. Plus tard, Paul lui-même a reconnu le bien fondé de l’œuvre accomplie par Barnabas au point d’écrire : « Seul Luc est encore avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi; car il m’est très utile pour mon ministère. » (2 Timothée 4 :11, La Bible du Semeur).
Les enseignants, les encadreurs spirituels, et les leaders ont intérêt à cultiver les qualités qu’il y avait en Barnabas. Ne nous pressons pas d’écarter les « escargots humains » que nous pourrions rencontrer sur notre chemin car ils portent dans leurs coquilles des trésors immenses. Soyons plutôt patients envers eux et donnons-leur le temps de faire sortir ces richesses en temps opportun pour le plus grand bonheur de l’Eglise et de l’humanité.
(c) Copyright by Moussa Bongoyok, 2010.
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28
Août
Posted by bongoyok in amitie, economie, education, famille, humilite, justice sociale, leadership, mission holistique, Proverbes africains, sagesse, Savoir vivre, spiritualite, theologie, vie chretienne, vie conjugale, Vie en societe. Tagged: ant, Bassa proverb, contributions africaines, fourmi, HOMIN, Institut Universitaire d'Etudes Interculturelles, moussa bongoyok, patience, proverbe africain de la semaine, proverbe Bassa, proverbe bassa du Ghana. 2 commentaires
« M dyi koeh chehn-ehn dyuo ni, m dieh piuu.” (Bassa Proverb of Ghana)
« Si tu sais comment dépecer une fourmi, tu en mangeras le foie. (Proverbe Bassa du Ghana)
« If you know how to butcher an ant, you will eat its liver. » (Bassa proverb of Ghana)
Sens: La patience est très délicate mais elle produit des résultats très excellents.
Parallélisme biblique
Dans de nombreuses cultures africaines, le foie est très prisé. Parfois, il est réservé à certaines personnes et grillé immédiatement après l’abattage, avant même que le reste de la viande ne soit prête pour la cuisson. Avec ceci en esprit, nous pouvons commencer à décrypter notre proverbe Bassa du Ghana.
La tâche la plus délicate consiste maintenant à pénétrer le sens du dépeçage d’une fourmi. Dans un grand nombre de contes et proverbes d’Afrique, les fourmis font partie du cercle de l’infiniment petit. Elles sont souvent opposées aux éléphants. Du coup, dépecer une fourmi devient une gageure. C’est justement là où le proverbe devient plus intéressant.
La sagesse Bassa déplace une action qui relève du domaine de l’utopie et la projette sous les feux des réalités existentielles en vue de transmettre une leçon qui est d’une profondeur incontestable. En d’autres termes, s’il était possible de dépecer une fourmi cela prendrait une dose extraordinaire de patience compte tenu de la délicatesse de l’entreprise. Mais, si celui ou celle qui dépèce ce petit insecte en paie le prix, il ou elle s’en sortira avec une récompense sans pareil. Cela nous rappelle au moins deux proverbes : « la patience vaut de l’or » ; « la patience est amère mais son fruit est doux. »
Ces proverbes sont familiers mais ils tiennent un langage qui n’est pas loin du parler en langues inintelligibles pour nos contemporains. Nous vivons dans un monde où nous voulons tout et tout de suite. Une fraction de seconde semble durer une éternité pour certains programmes informatiques. Nous devenons de moins en moins patients. Et pourtant, la Bible nous invite à la patience.
Le Dieu Créateur est patient (Exode 34 :6 ; 1 Pierre 3 :20 ; 2 Pierre 3 :9,15). Sans sa divine patience, notre monde aurait été détruit depuis belle lurette. Dieu veut que nous nous soyons aussi patients (Romains 12 :12 ; Colossiens 3 :12-13 ; Jacques 5 :7-8 etc.). La patience est d’ailleurs l’un des fruits de l’Esprit (Galates 5 :22). Il nous faut découvrir le secret de la patience qui nous pousse à rester confiants au Seigneur même si les évidences semblent nous inviter au découragement, voire à la démission (Psaume 27 :14 ; 33 :20-21 ; 37 :7-9 ; 40 :1 et Esaïe 40 :31).
Fréderic Mistral écrivait (1830-1914) : « Si ce n’est aujourd’hui, ce sera demain : rappelons-nous que la patience est le pilier de la sagesse. » Il est temps que notre monde prisonnier de la vitesse et de l’immédiateté s’arrête un instant pour sortir du train à grande vitesse afin de laisser la rosée des petits sentiers rafraîchir ses pieds endoloris par la course effrénée d’une vie qui a perdu de vue l’ essentiel.
Certes, la patience n’est pas aisée. Elle exige une bonne dose d’humilité, de sacrifice, de pardon, d’espoir, de courage, et de persévérance. Mais, tôt ou tard, elle produit d’excellents fruits. On comprend alors pourquoi la Bible dit : « Faisons le bien sans nous laisser gagner par le découragement. Car si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons au bon moment. » (Galates 6 :9, La Bible du Semeur/ voir aussi 1 Corinthiens 15 :58). Apprenons à dépecer la vie en nous servant du couteau de la patience. Nous ne le regretterons jamais, au contraire !
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2010.
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24
Août
Posted by bongoyok in Proverbes africains, sagesse, Savoir vivre, Vie en societe. Tagged: balndol fulbe, contributions africaines, moussa bongoyok, patience, power of patience, proverbe africain de la semaine, proverbe fulbe, puissance de la patience. Laisser un commentaire
Munyal deefan hayre (balndol fulbe).
Avec beaucoup de patience l’on peut cuire même une pierre (proverbe fulbe).
Patience can cook a stone (Fulbe proverb).
Signification: A force de patienter, on peut surmonter les situations les plus difficiles, résoudre les problèmes les plus tenaces.
Parallélisme biblique
Les Fulbe se distinguent par leur code de conduite qu’on appelle le pulaaku. Trois éléments clés caractérisent le pulaaku: la sagesse (hakkilo), la modestie (semteende) et la patience (munyal). Chaque élément est essentiel pour la survie dans un environnement de plus en plus hostile, surtout pour les Fulbe nomades et semi-nomades. Mais la patience occupe une place de choix dans le pulaaku car une personne peut être sage et modeste, mais si elle manque de patience elle perd tout le bénéfice des deux autres vertus. La patience et donc comme une corde qui attache le fagot des vertus.
Les Fulbe ont raison d’accorder une importance particulière à la patience. En effet, face à l’adversité, aux frustrations et aux épreuves de la vie, l’être humain peut perdre facilement patience. Ceci est particulièrement visible dans notre génération où la course a atteint une vitesse vertigineuse. Quand on appuie sur un bouton, on s’attend à un effet immédiat. Les machines sont de plus en rapides mais on se plaint toujours de leur lenteur et les savants se battent jour et nuit pour inventer des appareils de plus en plus performants. Il n’y a qu’a comparer la vitesse des ordinateurs des années 1990 par exemple, à celles que nous utilisons aujourd’hui. Le fossé est trop grand entre les deux générations d’ordinateurs mais l’être humain demeure insatisfait.
Le progrès n’est pas nécessairement mauvais nous ne voulons nullement insinuer qu’il faudrait freiner l’élan des chercheurs et des inventeurs. Seulement, au même moment où l’humanité pense à la meilleure manière de surmonter les obstacles externes, il lui faudrait aussi déployer autant d’énergie – sinon plus – pour en venir à bout aux obstacles internes. L’impatience est l’un de ces obstacles externes. Aujourd’hui, de nombreuses vies sont ruinées parce que certaines personnes n’ont pas su attendre un peu avant d’agir, réfléchir avant de décider, analyser la situation avant de juger, se renseigner ou demander conseil avant de choisir… De nombreux foyers sont déchirés ou se déchirent parce que l’homme ou la femme ne fait pas preuve de patience et pense tout de suite que le divorce est la solution idéale. De nombreuses personnes ont échoué à la dernière minute alors qu’un petit effort aurait suffit pour qu’elles récoltent enfin le fruit de leurs durs labeurs. De nombreux groupes, de nombreux pays, sont en guerre parce que la pression de la colère a fait sauter le frein de la patience alors qu’un peu de dialogue aurait parfois suffi pour atteindre le feu du conflit. On pourrait multiplier les exemples mais l’essentiel est là : nous avons besoin de la patience.
La Bible présente la patience étant l’une des principales vertus. Dieu lui-même est patient (Romains 2:4 et15:5; 2 Pierre 3:9). Dans Ecclésiastes 7 :8b, il est écrit: “…Mieux vaut un esprit patient que prétentieux.” (La Bible du Semeur). Il aussi intéressant de relever que la patience est non seulement l’un des neuf fruits de l’Esprit (Galates 5:22), mais aussi l’une des vertus que chacun doit s’efforcer de rechercher (2 Pierre 1:6). En outre, la patience est l’une des valeurs qu’un homme ou une femme de Dieu doit poursuivre en lieu et place de l’amour de l’argent (1 Timothée 6:11). Les croyants et les croyantes sont exhortés à la patience. Le texte d’Hébreux 6 : 10-12 dit : « Car Dieu n’est pas injuste au point d’oublier l’activité que vous avez déployée, par amour pour lui, dans les services que vous avez rendus -et que vous rendez encore – à ceux qui lui appartiennent. Mais nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour amener votre espérance à son plein épanouissement jusqu’à la fin. Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par leur foi et leur attente patiente, reçoivent l’héritage promis. » (La Bible du Semeur).
Celui de Jacques 5 :7-11 souligne aussi l’importance de la patience en prenant même des exemples concrets de personnes qui ont fait preuve de patience et des bons résultats qu’ils ont obtenus. Nous y lisons ceci : « Frères, patientez donc jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Pensez au cultivateur: il attend les précieuses récoltes de sa terre. Il prend patience à leur égard, jusqu’à ce que tombent les pluies de l’automne et du printemps. Vous aussi, prenez patience, soyez pleins de courage, car la venue du Seigneur est proche. Ne vous répandez pas en plaintes les uns contre les autres, frères, si vous ne voulez pas être condamnés. Voici que le Juge se tient déjà devant la porte. Frères, prenez comme modèles de patience persévérante dans la souffrance les prophètes qui ont parlé de la part du Seigneur. Oui, nous disons bienheureux ceux qui ont tenu bon. Vous avez entendu comment Job a supporté la souffrance. Vous savez ce que le Seigneur a finalement fait en sa faveur, parce que le Seigneur est plein de bonté et de compassion. » (La Bible du Semeur)
Il nous faut vraiment cultiver la patience. Une personne ou une société sans patience est comme un véhicule sans frein. Les dégâts sont inévitables. Dieu, notre créateur, nous connait. Il sait que nous avons besoin de la patience. La patience peut, à priori, être perçue comme un signe de faiblesse par ceux ou celles qui ne sont pas sages. Mais, à la longue, elle finit par faire des merveilles sous le regard bienveillant du Seigneur. Elle est capable de faire tomber les barrières les plus insurmontables ou de percer le roc le plus dur. Ecoutons la voix de la sagesse divine qui nous exhorte à la patience, et nous verrons les merveilles du Seigneur dans notre vie et dans celle de nos prochains.
© Copyright by Moussa Bongoyok, 2009.
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