Posts Tagged ‘fils prodigue’

DANGER DES MAUVAISES COMPAGNIES

« Watunga na nianga nta wele yumina ku zulu nzo » (Proverbe Kongo)

«Si tu cours avec la paille, tu finiras sur le toit de chaume.» (Proverbe Kongo)

« If you run with the straw you will finish on a roof of stubble. » (Kongo proverb).

Signification: Les mauvaises compagnies sont une source de danger. Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es.

Commentaire à la lumiere de la Bible

J’aime beaucoup les proverbes africains. Ils ont l’art de partir des éléments insignifiants, des faits et gestes ordinaires de la vie, pour propulser adroitement dans un univers philosophique profond tout en gardant les racines solidement fixées dans la vie pratique. Le proverbe Kongo que voici en est une belle illustration. Chez de nombreux peuples africains, même en plein 21e siècle, les habitations ont des toits de chaume. La paille constitue, dans ce cas-là, la matière première. Elle est savamment sélectionnée, coupée, tissée et arrangée selon les styles architecturaux du contexte. Quoique cela soit rare et ce en dépit de tous les efforts déployés dans le tri, il arrive que l’on retrouve sur le toit des feuilles, de petites brindilles ou de la paille d’une autre espèce.   De même que la paille et les éléments qui s’y assimilent se retrouvent sur le toit de chaume, ceux qui fréquentent des hommes ou des femmes de moralité douteuse connaitront le même sort.

En partant du monde végétal, le Kongo vise en fait la profondeur même du comportement des membres de la société. Il est important de savoir choisir ses amis et ses compagnons car, même si au départ nous ne le réalisons pas, nous finirons par penser, parler et agir comme eux. Et comme le mal reste rarement impuni, nous partagerons inévitablement leurs déboires et leurs châtiments.

Dans la Bible, Lot était en bonne compagnie jusqu’au jour où il a porté son choix sur Sodome et Gomorrhe. Au départ, il pensait qu’il avait fait un choix excellent. Il s’est fié à la vue et la suite de sa vie fut une véritable tragédie (Genèse 19). Samson avait des talents exceptionnels. Il est tombé dans le panneau de mauvaises compagnies et y a perdu sa vue puis sa vie (Juges 16). Le fils prodigue de la parabole a tourné le dos à sa famille pensant trouver son bonheur dans le libertinage en compagnie des gens de mauvaise vie. Mal lui en a pris car s’est retrouvé dans une situation telle que les cochons qu’il gardait étaient mieux nourris que lui. Heureusement, il s’est ressaisi et a rejoint le bercail (Luc 16). La Bible est formelle : Attention, ne vous y trompez pas: Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs.” (1 Corinthiens 15 :33).

Soyons sages. Sachons avec qui nous passons le clair de notre temps. Sachant choisir nos meilleurs amis. Ayons l’audace de nous détourner de la voie de ceux qui nous attirent vers le mal et loin du Seigneur. Et, si nous sommes présentement tombés dans ce piège, ayons le courage de nous repentir comme le fils prodigue et de retourner sur la bonne voie. Choisissons plutôt nos meilleurs amis et nos partenaires parmi ceux qui ont une bonne conduite, qui aiment le seigneur et qui sont déterminés à mener une vie d’intégrité aux yeux des êtres humains et de Dieu même s’il faut pour cela nager à contre courant dans un contexte mondial qui est de plus en plus enveloppé par les forces du Malin.

 

Moussa Bongoyok

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2016

LE PERE COMME UNE OMBRE SOUS UN SOLEIL BRULANT

“Ko man bab ngaya n’hala’a ba , ka nzi a mèzhèba’a genè.” (n’gèlègèdma mafahai)

“Même quand ton père est vieux, tu peux quand même rester sous son ombre.” (Proverbe mafa)

“Even if your father is old, you can stay under his shadow.” (Mafa proverb)

Signification: Même à un âge avancé, un père joue un grand rôle dans la vie de ses enfants.

Parallélisme biblique

Ce proverbe mafa est riche en images fort significatives. Retenons-en trois. D’abord, le vocable « père » symbolise l’amour, l’autorité, la protection, l’ordre, la réconciliation, l’unité au sein de la famille pour ne citer que cela.  C’est avec cette image en vue qu’une femme Mafa appelle son mari « bab gi ga » (le père de ma maison). De même, le propriétaire d’un champ est appelé « bab gi dau » (le père du champ). L’autorité du père est célébrée mais elle n’a pas pour fonction d’écraser les autres membres de la famille. Elle se met plutôt au service des autres. C’est ainsi que dans la tradition mafa, par exemple, quand les filles mariées ont des problèmes conjugaux, elles se tournent volontiers vers leur père qui a alors la responsabilité de faire de son mieux pour que l’harmonie conjugale soit restaurée.

Ensuite, ce proverbe fait allusion au concept de la vieillesse. Comme dans toutes les cultures, la vieillesse vient avec ses faiblesses physiques et ses limitations. Mais, contrairement aux pratiques occidentales, en contexte mafa, les personnes âgées ne sont pas isolées dans des maisons de retraite ou des maisons de repos. Elles restent au sein de la famille et participent activement, autant que faire se peut, à la vie familiale et sociale. Elles sont respectées pour leur âge, synonyme d’honneur, d’expérience et de sagesse  supposée ou réelle. On comprend alors pourquoi, même vieux, les pères et grands pères ont du poids aux yeux du Mafa.

Enfin, la sagesse Mafa utilise l’image de l’ombre pour décrire le père. Ici, il convient de s’attarder un peu sur la rigueur du climat sahélien qui constitue leur cadre naturel de vie  pour mieux en cerner la profondeur. En effet, le climat sahélien est généralement sec du fait que la saison pluvieuse se limite à trois ou quatre mois. La végétation étant dans la désolation la plus totale pendant la longue saison sèche, surtout dans la période allant de Mars à Mai qui coïncide au « begdza » (période de grande chaleur), la chaleur est si brûlante dans la journée que la moindre ombre est accueillie avec une joie immense. Le vieux père est alors comparé à cette  ombre providentielle du fait qu’il procure un  grand soulagement psychologique, moral et social sous le soleil non moins brûlant des épreuves de la vie. Même à un âge avancé, il peut consoler, donner des directives, prodiguer des conseils, et être un agent efficace de réconciliation dans une tradition qui accorde une place de choix au respect des aînés.

Il est intéressant de constater que la Bible recommande d’honorer la personne du vieillard (Lev. 19 :32). Elle déclare également que ceux d’entre eux qui sont justes portent du fruit même dans leur vieillesse (Psaume 92 :14). Même quand ils sont vieux, ils peuvent encore manifester les qualités du père du fils prodigue de la parabole (Luc 15) qui était travailleur, attentif, humble, généreux, prêt à pardonner un fils cadet rebelle, prompt à apaiser un fils aîné jaloux dans un esprit de réconciliation, le tout dans un esprit d’amour sincère. Quelle joie de savoir que, même si nos pères biologiques n’ont pas toujours ces qualités, notre Père céleste est infiniment plus grand, plus bon et soucieux de notre bien être physique, moral, social, matériel, et spirituel.  Par-dessus tout, il nous aime d’un amour parfait. Reposons-nous donc joyeusement et paisiblement sous son ombre tous les jours de notre vie.

 

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2012.

SORTIR DU PIEGE AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD

Shin cubin, soun cubunnodi bozú (proverbe toubou du Tchad)

Celui qui a mangé l’oreille ne restera pas sans manger l’œil (proverbe toubou du Tchad)

“Whoever ate the ear will not go without eating the eye.” (Toubou proverb from Chad)

 

Signification : Si tu donnes ton petit doigt [à l’ennemi], il te prendra la main.

Source : http://www.tchad.org/recherche/proverbes/toubou.html

 

Parallélisme biblique

Les Toubou  du Tchad nous donnent une très belle leçon de sagesse à travers le proverbe susmentionné. En effet, Dieu nous avertit très souvent des dangers que nous courrons mais nous semblons prendre un malin plaisir à négliger ses feux jaunes et à brûler ses feux rouges. Pourtant, de manière directe ou indirecte, nous voyons les conséquences des mauvais choix, de la mauvaise conduite, de l’orgueil, du refus de régler des problèmes, des addictions,  et du refus délibéré d’écouter les bons conseils des amis, des dirigeants spirituels ou des parents. Un examen minutieux de notre vie peut même parfois révéler des cas précis où l’un de nos membres a été mangé, au propre ou au figuré. Et pourtant, nous continuons      à vivre comme si de rien n’était. Nous tirons peu de leçons des bavures du passé. Nous justifions souvent nos mauvais comportements. Certains parmi nous s’obstinent même à cheminer sur la mauvaise voie. 

Face à ces constats, les Toubou nous invitent à nous ressaisir car les conséquences des mauvais comportements sont incommensurables. Ces conséquences peuvent sembler insignifiantes au début mais, s’il n’y a aucun changement, elles ouvriront la voie à de plus grands ennuis, à de sérieuses pertes.

L’un des récits bibliques qui mérite une sérieuse méditation est celui de Samson, un homme doté d’une force extraordinaire et qui aurait pu marquer l’histoire d’une manière plus significative mais qui s’est laissé enfoncer progressivement dans des compromis, des conduites coupables. Il a fini par perdre ses yeux, et ultimement sa vie dans des circonstances très tragiques. L’un des épisodes les plus tristes de sa vie fut lorsque Dalila lui rasa sa tête et s’écria hypocritement : « Samson, les philistins t’attaquent ! » La Bible précise que Samson « … se réveilla de son sommeil et se dit: ‘Je m’en tirerai comme les autres fois et je me dégagerai!’   Mais il ne savait pas que l’Eternel s’était détourné de lui. » (Juges 16 :20, La Bible du Semeur). Hélas, c’était trop tard. Ses oreilles avaient étaient déjà moralement et spirituellement mangées d’autant plus qu’il n’a pas écouté les avertissements; et maintenant ses yeux sont littéralement mangés car ils ont été aussitôt  crevés. En plus des souffrances physiques indescriptibles, il a subi de graves humiliations. Plus tard, la mort physique s’en est suivie.

Malheureusement nous, qui lisons ces récits des milliers d’années plus tard, tombons  bêtement dans les mêmes pièges. Nous n’en tirons pas des leçons. Pourtant, nous ne sommes pas obligés de continuer à nous enfoncer. Même ceux et celles qui  sont descendus très bas peuvent encore se ressaisir comme le fils prodigue de la parabole (Voir Luc 15 :17-19).  Le pire n’est pas de tomber mais de rester par terre et de s’enfoncer soi-même dans la boue quand on est tombé. Le pire n’est pas d’être répréhensible mais de faire la sourde oreille face aux reproches justifiés. La Bible est formelle : « Celui qui se raidit contre les reproches sera brisé soudainement et ne s’en remettra pas. » (Proverbes 29:1, La Bible du Semeur).

Ayons la sagesse de sortir résolument du piège de l’Ennemi, de nos semblables, ou de nos mauvais choix, avant qu’il ne se referme sur nous. Au lieu de nous enfoncer comme Samson, relevons-nous et marchons sur la voie d’intégrité comme Daniel et ses trois compagnons. Que Dieu nous vienne en aide ! Amen.

© Copyright 2010 by Moussa Bongoyok.

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