Posts Tagged ‘ethique du travail’

SECRETS DE LA FAMILLE

« Wurr nikk kud mulamna. » (proverbe massa)

« La sueur coule sur toi [personnellement]. » (proverbe massa)

« Sweat pours on you [personally]. » (Massa proverb)

Moralité: On doit résoudre les problèmes familiaux en famille.

 

[Ce proverbe que nous commentons avec plaisir a été recueilli par le Dr. Emmanuel BECHE, Doyen de la formation en ligne et Secrétaire général de l’Institut Universitaire de Développement Universitaire (IUDI) Website : http://www.iudi.org]

 

 

Commentaire à la lumière de la Bible

 

Les Massa, en fins observateurs, savent que tous n’abordent pas les problèmes familiaux avec doigté. Si certains savent faire usage de la sagesse et de la discrétion nécessaire pour le traitement des difficultés qui surgissent dans le cadre familial, d’autres enveniment plutôt la situation en étalant sur la place publique des sujets que la pudeur la plus rudimentaire envelopperait de réserve. Or, pour les Massa, les maux qui minent une famille sont comparables à la sueur qui coule sur soi. Il ne sied pas à une personne sage de les exposer en dehors du cadre familial. En d’autres termes, « le linge sale se lave en famille ».

A examiner de près cette philosophie de la vie, on sera frappé par la logique qui la guide car attirer le discrédit ou la honte sur sa famille c’est l’attirer sur soi-même. Ridiculiser les membres de sa famille, c’est scier la branche sur laquelle on est assis. Ceci nous rappelle un autre proverbe selon lequel « la querelle entre les membres d’une même famille est comme de l’eau chaude versée sur un toit de chaume. Elle ne brûle pas la maison. ». En d’autres termes, ce serait faire preuve de folie que de mettre le feu au domicile familial où l’on se trouve soi-même. Et, pour éviter cela, les membres d’une même famille n’ont pas d’autre option en dehors de la réconciliation. Faut-il alors sombrer dans un silence complice quand les membres de la famille se conduisent mal ? Faut-il se cacher derrière ce proverbe pour faire souffrir sa famille ? Ce n’est pas non plus ce que le proverbe massa recommande. Il trace plutôt la voie d’une résolution de tout problème le plus discrètement que possible, dans le cercle fermé de la famille. Autant que faire se peut, et ceci quelle que soit la nature du préjudice subi, les membres de la famille doivent contrôler leurs émotions et se retrouver humblement autour d’une même table en vue d’une résolution du problème dans l’amour, la vérité, et la justice. C’est seulement quand tous les efforts déployés au sein de la famille nucléaire [ou élargie si cela s’avère nécessaire] ne produisent pas les résultats escomptés que la famille est appelée à chercher du secours auprès des personnes compétentes mais toujours dans le souci de préserver l’harmonie en son sein.

En ceci, les Massa nous plongent au cœur même de la stratégie de réconciliation et de pardon que trace le Seigneur Jésus-Christ dans Matthieu 18 :15-22. Selon le Seigneur, si ton frère ou ta sœur a péché contre toi, tu dois premièrement aller vers lui ou vers elle. Il n’est pas question d’en parler à d’autres personnes. C’est quand ce frère ou cette sœur refuse d’écouter que d’autres personnes peuvent intervenir encore faudrait-il savoir les choisir dans l’esprit de l’enseignement du Christ.

Si nous entrions dans cette logique au niveau de nos familles spirituelles et biologiques, beaucoup de problèmes entres frères et sœurs, entre parents et enfants ou entre maris et femmes trouveraient plus facilement des solutions tout en occasionnant moins de blessures morales. Les conflits seraient plus faciles à résoudre. La société serait plus stable. La paix règnerait davantage dans nos pays. Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse nécessaire pour, autant que faire se peut, résoudre les problèmes familiaux en famille. Cela honore famille, nous honore nous-même, et glorifie le Seigneur.

Moussa Bongoyok

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015.

UN TEMPS POUR TRAVAILLER

“Bawan damana baturen rani.” (Hausa proverb)

Slave during the rains lord in the dry season.” (Hausa proverb)

“Esclave en saison pluvieuse, roi en saison seche.” (proverbe Hausa)

Signification: Il y a un temps pour travailler et un temps pour se divertir.

Source : C.E.J. Whitting Hausa & Fulani Proverbs (Lagos, The Government Printer, 1940) p. 105.

Commentaire à la lumière de la Bible

L’habitat naturel des Hausa se situe principalement en zone sahélienne caractérisée par une courte saison pluvieuse et une longue saison sèche. Dans un tel contexte, le paysan ne saurait s’amuser en saison pluvieuse sans courir le risque de regretter amèrement une telle irresponsabilité. Par contre, celui ou celle qui travaille intensément pendant cette période a plus de chance d’avoir une bonne récolte et d’en jouir pleinement en saison sèche.

C’est dans ce contexte que s’inscrit le proverbe sur lequel nous méditons. En clair, ce proverbe est une exhortation à laisser tomber l’orgueil et les nombreux défauts qui constituent des obstacles sur la voie de l’ardeur au travail, et à se rabaisser même au niveau de l’esclave s’il le faut pour un temps, en vue de gagner un plus grand honneur au moment opportun. Force est de relever que le travail précède la réjouissance. L’ordre est important. Le discernement du temps convenable pour chaque type d’activité aussi.

Ceci nous rappelle plusieurs textes bibliques. Le plus célèbre est Ecclésiastes 3 :1-8 qui souligne avec force qu’il y a un temps pour toute chose. L’alternance des saisons, des circonstances et des opportunités impose donc la sagesse dans tous nos agissements sur terre. Sur une note plus spirituelle, deux autres textes méritent notre attention. Le premier, qui provient du même livre, interpelle les jeunes à ne pas oublier le Dieu Créateur au temps de la jeunesse car le vieillissement et la mort attendent au carrefour (Ecclésiastes 12 :1-8). Malheureusement, nombreux sont ceux et celles qui n’atteignent même pas la vieillesse car, comme l’a si bien dit Martin Heidegger « Dès qu’un homme est né, il est assez vieux pour mourir. » Or, et c’est justement là qu’intervient notre troisième texte, qui affirme que le sort de tout être humain est de mourir une seule fois après quoi intervient le jugement divin (Hébreux 9 :27).

Dans tous ces cas, il est important de travailler, d’exceller au service de Dieu et du prochain, avant qu’il ne soit tard. Ceci n’est pas sans entrainer des sacrifices. Mais la joie, la satisfaction et la récompense qui accompagnent tôt ou tard un travail honorable sont de nature à nous encourager dans nos diverses tâches.

Moussa Bongoyok

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2015

LES DEUX CLES QUI VONT VOUS AIDER A MARQUER LA DIFFERENCE CETTE ANNEE

“Alein ma zlit akulo yorgo colol lâ mi te vut agu ma ned’a.” (Proverbe Marba/Tchad)

 « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. » (Proverbe Marba/Tchad)

« Early bird eats ripe fruit. » (Marba proverb/Chad)

Signification : Le bonheur appartient à celui ou celle qui se réveille tôt.

(Ce proverbe a été recueilli par Le Dr Emmanuel BECHE pour le compte de l’Université Francophone de Développement International) 

Parallélisme biblique

A l’école primaire, je faisais partie de la dernière génération d’écoliers qui ont eu le plaisir de manier la plume, l’encrier et le buvard. C’est un exercice particulièrement délicat. Je me souviens toujours des inévitables ratures et de la promptitude avec laquelle je saisissais le buvard pour limiter les dégâts. Je n’oublie pas non plus la joie avec laquelle j’accueillais chaque nouvelle page du cahier. Elle me donnait l’occasion d’avancer un peu plus vers l’excellence dans l’écriture.

En ce début d’année, vous avez peut-être le même sentiment. Mais une question taraude votre esprit : Que puis-je faire pour mieux réussir cette année ? Déjà les premiers jours écoulés ne semblent pas donner les promesses du premier Janvier avec son lot de belles résolutions et de rêves. La réponse à cette préoccupation somme toute légitime semble se trouver chez les Marba du Tchad qui ont eu le privilège d’offrir à l’humanité ce proverbe combien fascinant : « L’oiseau qui se lève tôt mange du fruit mûr. »

En pays Marba comme dans toute la zone sahélienne, les arbres fruitiers sauvages se font de plus en plus rares du fait d’une désertification rapide et alarmante. Aussi peut-on comprendre l’acharnement avec lequel les oiseaux se ruent sur les fruits mûrs quand ils sont disponibles. Le résultat est sans appel :ceux d’entre eux qui se lèvent tôt se taillent une part de lion et  les autres doivent se contenter des miettes ou des fruits non mûrs. Si le sort de ces derniers est triste, celui des humains qui agissent comme eux est beaucoup plus pathétique. En réalité c’est à chacun d’entre nous que les Marba s’adressent pour nous rappeler que le bonheur accompagne ceux qui se lèvent tôt.  Mieux encore, ils nous invitent  à découvrir le double secret de la disciple et de la diligence qui sont en réalité les deux concepts clés encapsulés dans ce proverbe.

Ceci rappelle un texte biblique très révélateur :  « ‘Je vais faire juste un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir, rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant.’ Mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur, et la misère comme un pillard (Proverbes 6 :10-11, La Bible du Semeur). »  Ces paroles sont reprises textuellement dans Proverbes 24 :33-34. Proverbes  20 :13 véhicule la même pensée  mais en des termes un peu différents tout en introduisant un complément positif : « N’aime pas trop le sommeil, pour ne pas finir dans la pauvreté: garde tes yeux ouverts, et tu auras de quoi te rassasier (La Bible du Semeur). » De nombreux autres textes bibliques communiquent des idées semblables, ce qui dénote l’importance que notre Créateur y accorde. Mais, si une lecture superficielle de ces textes semblent mettre en relief la diligence,  en réalité c’est la discipline qui en est la vraie quintessence.  La discipline est nécessaire pour se coucher tôt en vue de se lever tôt même quand des jeux, des causeries futiles avec de faux amis, certains programmes à la télévision ou sur l’internet, et bien d’autres distractions, semblent accrocheurs voire irrésistibles.  La discipline est incontournable quand le sommeil semble si doux qu’on ne veut pas du tout quitter le lit malgré le bruit assourdissant du réveil ou les interpellations de la conjointe ou du conjoint pour ceux qui sont mariés. La discipline est comme un comprimé amer mais efficace. Un proverbe chinois ne dit-il pas « Le bonheur est toujours au bout des efforts pénibles »?

Si nous voulons marquer la différence cette année et dans l’avenir apprenons à utiliser les deux clés que sont la discipline et la diligence.  Toutefois, une question demeure : Comment réussir à surmonter les mauvaises habitudes qui s’érigent en montagnes infranchissables sur notre chemin en vue de faire un bon usage de ces clés de succès? Brian Tracey, dans son excellent ouvrage intitulé The Power of Discipline (2008 :15-19) recommande une démarche en sept étapes :

1)    Premièrement, décidez exactement ce que vous voulez

2)    Consignez votre objectif par écrit

3)    Fixez une date limite pour l’atteindre

4)    Dressez une liste exhaustive de tout ce qui peut vous aider à atteindre votre objectif

5)    Organisez la liste par séquence et priorité

6)    Passez immédiatement à la mise en œuvre de votre plan

7)    Faites chaque jour quelque chose qui vous pousse dans la direction de votre objectif

Je propose trois autres éléments sans lesquels tout ce qui précède risque de s’écrouler comme un château de cartes  : 

8)    Commencez chaque journée par un temps méditation biblique et de prière car c’est Dieu seul qui donne la vraie réussite. Le secret du vrai bonheur ne se trouve qu’en lui. Priez regulièrement au courant de la journée.

9)    Maintenez une bonne relation avec votre Seigneur  et menez une vie de sanctification afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. S’il vous arrive de pécher, demandez pardon, implorez son secours, et continuez votre marche avec le Seigneur avec une conscience pure.

 10) Partagez votre objectif avec deux amis sérieux et demandez-leur de prier pour vous et de vous interpeller chaque fois que vous êtes tenté(e) de dévier de votre objectif (ou de vos objectifs).

Pour finir, Robert Kiyosaki a dit : « Ne sacrifiez pas ce que vous voulez plus pour ce que vous voulez maintenant. » Garder les yeux fixés sur le Seigneur et se concentrer sur le but qu’on veut atteindre sont deux dispositions qui permettent d’échapper aux pièges des distractions et des plaisirs éphémères qui empêchent de se lever tôt pour manger les fruits mûrs de la vie. J’ose croire  que vous tiendrez compte de ces conseils tout au long de cette nouvelle année. Je suis persuadé que si vous le faites, vous marquerez la différence à partir d’aujourd’hui. Et si cela produit des résultats palpables dans votre vie, veuillez me le faire savoir. Que Dieu nous accorde la grâce d’être toujours disciplinés et diligents !

 

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

ETHIQUE DU TRAVAIL

“N’kurèce hwad na ausa ara wuda wa ?” (N’gèlègedma mafahai)

« Qui déchire son ventre comme le grillon? » (Proverbe mafa)

“Who torns his or her belly like the cricket?” (Mafa proverb)

Signification: Il ne faut jamais négliger la source de sa subsistance.


Parallélisme biblique

L’un de nos meilleurs souvenirs d’enfance est la « chasse aux grillons » dans les champs. Cette chasse intervenait généralement au mois d’août. C’était l’occasion pour nous de démontrer aux adultes que les enfants sont aussi capables de braver la nuit noire, les scorpions, les serpents et bien d’autres dangers. Armés de lampes torches et de houe, il ne nous restait plus qu’a être attentifs aux chants des grillons qui nous orientaient vers la bonne direction.  Nous nous servions alors des lampes torches pour aveugler ces insectes et de houes pour creuser les trous où ils se réfugiaient. Nous revenions rarement bredouilles.

Ici, notre proverbe parle aussi du grillon mais sous un autre angle. Le but est d’attirer l’attention des gens qui sont négligents sur le danger qu’ils courent quand ils prennent à la légère la source de leur subsistance. Ce proverbe est plus profond que ce que d’aucuns appelleraient « la politique du ventre ».  Il touche à l’attitude envers les bienfaiteurs et les patrons. Il se rapporte également à l’éthique du travail et au danger de la négligence.  Nous ne sommes donc pas loin de Proverbes 27 :18 où il est écrit : « Qui soigne son figuier jouira de ses fruits, et qui prend soin de son maître sera honoré. » (La Bible du Semeur).

Dans l’esprit de ce proverbe, un travailleur sage ne saurait donc s’amuser à faire son travail à la légère ou à  manquer de respect envers son patron ou sa patronne. La Bible semble même élever particulièrement la barre de l’éthique du travail pour les chrétiens. C’est ainsi que nous lisons : « Vous, esclaves obéissez à vos maîtres terrestres avec crainte et respect, avec droiture de cœur, et cela par égard pour le Christ. N’accomplissez pas votre tâche seulement quand on vous surveille, comme s’il s’agissait de plaire à des hommes, mais agissez comme des esclaves du Christ, qui accomplissent la volonté de Dieu de tout leur cœur. Faites votre travail de bon gré, et cela par égard pour le Seigneur, et non par égard pour les hommes. Car vous savez que chacun, qu’il soit esclave ou libre, recevra ce qui lui revient selon le bien qu’il aura fait.» (Ephésiens 6 :5-8 (La Bible du Semeur).  Le texte de Colossiens 3 :22-24 abonde dans le même sens: « Esclaves obéissez en tous points à vos maîtres terrestres, et pas seulement quand on vous surveille, comme s’il s’agissait de plaire à des hommes, mais de bon gré, parce que vous révérez le Seigneur. Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, et cela par égard pour le Seigneur et non par égard pour des hommes. Car vous savez que vous recevrez du Seigneur, comme récompense, l’héritage qu’il réserve au peuple de Dieu. Le Maître que vous servez, c’est le Christ.» (La Bible du Semeur).

Bien que l’époque d’esclavage soit révolue, les principes qui se dégagent de ces textes restent valables.  Si tous les employés les appliquaient, et si les employeurs agissaient conformément aux recommandations bibliques relatives à la bonté envers les ouvriers et à la rétribution équitable (pour ne citer que ces deux aspects, Cf. Ephésiens 6 :9 ; Colossiens 4 :1), le monde de travail serait beaucoup plus agréable.

Dans le domaine spirituel, quelle que soit notre position au sein de l’église, nous sommes tous des ouvriers du Seigneur.  Le texte de 1 Pierre 2 :9-10 l’exprime clairement: « Mais vous, vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière. Car vous qui autrefois n’étiez pas son peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu. Vous qui n’étiez pas au bénéfice de la grâce de Dieu, vous êtes à présent l’objet de sa grâce. » (La Bible du Semeur). En tant qu’ouvriers du Seigneur gardons-nous de faire négligemment notre travail avec tout ce que cela comporte comme conséquences. Soyons plutôt du nombre de ceux qui sont fidèles et seront félicités au retour du Christ (cf. Matthieu 24 :45-51).

Dans la vie courante comme dans le monde spirituel, la négligence est désastreuse.  Un homme ou une femme sage doit savoir éviter le chemin de la négligence et emprunter celui de la vigilance, surtout quand sa subsistance et sa récompense céleste sont en jeu.

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2010.

NON A L’OISIVETE

“Nzi ambali a gi mè?” (N’gèlègèdma mafahai)

“A quoi sert-il d’être inactif?” (Proverbe mafa)

“What is the point of being inactive?” (Mafa proverb)

Signification: Au lieu de rester inactif, il vaut mieux exercer une activité. Une activité, même peu attrayante ou non lucrative, permet de maintenir sa dignité. Par contre, l’oisiveté avilit l’être humain.

Parallélisme biblique

Les Mafa ont une éthique du travail particulièrement  solide. Ils ont plusieurs proverbes qui encouragent l’ardeur au travail et condamnent la paresse. Par ailleurs, dans la société traditionnelle Mafa, même les vieillards et les personnes handicapées participent aux divers travaux d’une manière ou d’une autre. Dans ce contexte, il est inconcevable qu’une personne valide et en bonne santé soit oisive. Le proverbe sur lequel nous réfléchissons aujourd’hui est souvent cité pour encourager ceux et celles qui se sentent gênés par  le type d’activité qu’ils mènent pour leur survie. Cela nous fait penser à l’érudit français M. Le Roux de Lincy (1806-1869) qui disait  à juste titre : « Il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens. »

L’idée que véhicule le proverbe  mafa est que, comparativement à l’oisiveté, l’activité est noble. Avec une pointe d’humour et de paradoxe Potom Ndouva, le célèbre animateur du programme en langue Mafa sur les antennes de Radio Maroua (Extrême-Nord Cameroun), est allé jusqu’à que « celui ou celle qui achète un article à trente francs et le revend à vingt francs fait bien ». Bien entendu, dans l’esprit du proverbe Mafa, ce qui louable ici n’est pas la perte mais  l’esprit d’initiative. En réalité, éviter de se croiser les bras n’est-ce pas déjà se projeter dans le cercle de ceux et celles qui finiront par gagner?

Une chose est sûre, la Bible condamne l’oisiveté avec énergie. Dieu nous a créé à son image (Genèse 1 :26) et l’un des aspects de cette imago dei, c’est le travail. Il n’est donc pas étonnant de voir que, même quand il plaça l’homme et la femme dans le merveilleux jardin d’Eden, il prit le soin de leur donner un cahier de charges bien précis : cultiver et garder le jardin (Genèse 2 :15). Le travail est donc un mandat divin. Il précède la chute et ses conséquences. Il n’est pas une malédiction. C’est plutôt un bien précieux, conformément à ce que nous lisons dans Proverbes 12 :27 : « Le paresseux ne fait pas rôtir son gibier; le bien le plus précieux de l’homme, c’est l’activité. » (La Bible du semeur). Un peu plus loin, dans le même livre, nous lisons ceci : « J’ai passé près du champ d’un paresseux et le long du vignoble d’un homme sans courage, et voici que les orties avaient tout envahi, les ronces recouvraient le sol et le muret de pierres était en ruines. En voyant cela, je me suis mis à réfléchir et j’ai tiré une leçon de ce que j’ai observé : ‘Je vais juste faire un petit somme, dis-tu, juste un peu m’assoupir, rien qu’un peu croiser les mains et rester couché un instant,  mais pendant ce temps, la pauvreté s’introduit chez toi comme un rôdeur, et la misère comme un pillard. » (Proverbe 24 :30-34, La Bible du Semeur). Dans 2 Thessaloniciens 3 :10, la Bible déclare avec une rigueur sans faille: «Que celui qui refuse de travailler renonce aussi à manger»! (La Bible du semeur). L’oisiveté n’a donc pas sa place parmi nous.

Mais, est-on en droit de se demander, que faire quand on cherche en vain du travail ? Que faire quand on a perdu son emploi ? Ce sont des situations bien difficiles et nous n’avons pas de recette à proposer. Cependant, le Seigneur n’abandonne pas ses enfants. Il est donc sage de se tourner premièrement vers Dieu afin d’implorer son secours et sa sagesse. Il peut faire jaillir de l’eau même au milieu du désert du marché de travail. Ensuite, il est aussi recommandé de contacter des services compétents ou des amis qui pourraient indiquer des possibilités d’emploi. Parfois, si les moyens et les circonstances le permettent, on peut repartir à l’école pour mieux s’équiper dans son domaine de spécialisation ou même se former dans un autre domaine où il est plus facile de trouver un emploi.   Nous avons connu des diplômés de grandes écoles qui se sont reconvertis en plombiers, infirmiers ou vendeurs de vêtements d’occasion (et la liste est loin d’être exhaustive) et qui gagnent honnêtement leur vie. Certaines personnes s’engagent comme volontaires dans certaines organisations et finissent par y trouver un débouché ou par y rencontrer des personnes qui leur donnent des indications précieuses qui leur ouvrent des portes d’emplois décents. D’autres trouvent leur compte dans la création de leurs propres entreprises, même modestes.  Dans tous les cas, il est mille fois préférable de se battre dans la vie en s’appuyant sur le Seigneur que de rester les bras croisés.

© Copyright, Moussa Bongoyok, 2010.

VISER L’EXCELLENCE

“Vise toujours la lune, même si tu rates, tu atterriras parmi les étoiles.” (Proverbe Amazigh [berbère]).

« Always aim for the moon; if you miss, you’ll land among the stars.” (Amazigh [Berber] proverb).

Signification: Il est toujours profitable de viser l’excellence.

(Nota bene : Ce proverbe Amazigh peut être mieux compris quand on sait que dans la pensée Amazigh, comme dans celle de nombreux autres peuples d’Afrique, la lune est plus loin que les étoiles.)

Parallélisme biblique (établi par le webmestre)

Certains textes bibliques passent souvent inaperçus, mais ils regorgent pourtant de richesses. C’est le cas de 2 Rois 13 :15-19. Dans ce texte, le prophète Elisée demanda à Joas, roi d’Israël de prendre les flèches et de frapper contre la terre. Il obéit aussitôt mais il ne frappa que trois fois, ce qui lui valut le reproche du verset 19 :

« L’homme de Dieu se mit en colère contre lui et lui déclara:

– Il fallait frapper cinq ou six coups, alors tu aurais vaincu les Syriens jusqu’à leur extermination, tandis qu’à présent tu ne les battras que trois fois. »

L’erreur du roi d’Israël était de se contenter du moindre effort, de petites victoires, de ne pas viser plus haut. C’est aussi notre erreur de nos jours. Tant au niveau individuel que collectif, les chrétiens ont des efforts à fournir dans ce domaine. Nous nous endormons très vite sur nos lauriers et visons rarement l’excellence dans tout ce que nous faisons. Même quand du bout des lèvres ou dans nos textes nous affirmons notre désir d’exceller dans le bien, nous n’y mettons pas toujours le zèle, la discipline et les moyens appropriés. Si nous le faisions, nos familles, nos églises locales, nos écoles, nos centres de santé, nos œuvres caritatives, nos organisations, et même nos contextes sociaux auraient un autre visage. Le monde serait différent. Malheureusement, le syndrome de Joas nous talonne. Il nous revient de nous en défaire résolument en nous appuyant sur le Seigneur de l’excellence et de la perfection. D’ailleurs, le texte de Matthieu 5 :48 dit clairement : « Votre Père céleste est parfait. Soyez donc parfaits comme lui. » Nous devons donc toujours viser plus haut, en ayant pour modèle Dieu lui-même.

Bien entendu, cela n’est pas une tâche facile. Nous ne pouvons réussir sur cette voie qu’en puisant notre force en notre Créateur lui-même. Mais, cela ne nous excuse pas pour autant car Dieu veut que nous fassions notre devoir, que nous nous accomplissions notre part de responsabilité et il fera ce qui est au-delà de nos compétences humaines. Des textes bibliques comme Philippiens 2 :12-18 et 2 Pierre 1 :3-9 illustrent parfaitement cette vérité biblique.

Notre Dieu veut que nous excellions dans tout ce que nous faisons. Même quand ce que nous faisons n’a apparemment pas de lien direct avec la vie chrétienne ou la spiritualité. C’est ainsi que Dieu nous donne des recommandations du genre : « Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, et cela par égard pour le Seigneur et non par égard pour des hommes (Colossiens 3 :23). » Dans l’esprit du proverbe Amazigh et surtout des textes bibliques qui font autorité en matière de foi et de conduite, visons toujours la lune tout au long de cette semaine et de notre pèlerinage terrestre. En le faisant fidèlement, nous serons du nombre de ceux qui brilleront comme des étoiles (Cf. Daniel 12 :3).

N.B : Toutes les citations bibliques sont tirées de la Bible du Semeur.

©Copyright by Moussa Bongoyok, 2009.

LE TRAVAIL FAIT PROSPERER MAIS LA PARESSE APPAUVRIT

« Zi ndo wudar a ndhè a slrats azbai. » (n’gèlègèdma mafahai)

« La fosse sceptique du paresseux ne se remplit jamais. » (Proverbe mafa)

« The WC of a lazy person is never full. » (Mafa Proverb)

Signification: C’est le travail qui fait prospérer.  Il ne faut jamais être paresseux.

%d blogueurs aiment cette page :