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DIEU EST LE DEFENSEUR DES OPPRIMES

“Dua la kuku halimpati mwewe”

“A chicken’s prayer doesn’t affect a hawk”

“La prière d’un poulet n’affecte pas un faucon”

(proverbe Swahili, Kenya)

 

Signification: “Ce dicton est normalement utilisé pour se référer à l’impuissance des opprimés face à leurs oppresseurs. Si les prières des victimes avaient un effet quelconque sur leurs agresseurs, alors certainement l’oppression finirait. Mais cela ne semble pas être le cas.”

 

Sourcehttp://www.glcom.com/hassan/kanga.html (proverbes recueillis par Hassan O. Ali)

 

Parallélisme biblique

Quoique je sois né en ville, j’ai passé une bonne partie de mon enfance en campagne. Je garde de très bons souvenirs de la simplicité et de la beauté de la vie en zone rurale. Mais, si la vie au village était généralement belle, elle était cependant loin d’être tapissée de pétales de roses. Un jour, à la fin des années 1970, alors que je savourais l’air pur et parfumé des hauteurs du village de Soulédé (Extrême-Nord, Cameroun), je me souviendrais toujours du traumatisme qui a déchiré mon cœur d’enfant lorsque pour la première fois un épervier est venu arracher brutalement un poussin qui était dans la cour de notre maison et juste à côté de moi. Ni les efforts de la mère poule, ni mes gesticulations, ni les cris stridents des voisins, n’ont pu sauver la malheureuse victime. C’était si brusque et si violent que cela est resté gravé dans mon esprit.

C’est donc  avec beaucoup d’intérêt que j’examine ce proverbe swahili du Kenya. En effet, un poussin est sans défense face au poids, à l’agilité, à la rapidité, et aux puissantes serres du faucon. Sa tentative de fuite et ses cris – qu’on peut assimiler à des prières dans le contexte de cet adage – ne peuvent apparemment rien changer. Bien entendu, l’image utilisée ici va au-delà de la vulnérabilité des animaux de la basse-cour pour pénétrer dans la profondeur des réalités existentielles. L’histoire de l’humanité est  jalonnée d’oppression tantôt brutale, tantôt  habilement déguisée mais non moins dévastatrice. Face aux individus, aux multinationales ou aux grandes puissances de ce monde, les plus faibles semblent être abandonnés à leur triste sort tels des poussins solidement retenus par les serres d’un faucon. Parfois, pour emprunter les termes d’Alfred de Vigny dans Les destinées et plus précisément dans son poème intitulé « Le mont des oliviers », nos prières semblent être vaines car l’on a l’impression que « le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas».

Pourtant la réalité spirituelle est loin du tableau alarmiste qui nous est peint ici. La Bible dit que Dieu est le père des orphelins, le défenseur des  veuves (Psaume 68 :5). Il rend justice aux opprimés, aux étrangers, aux pauvres et aux faibles (Exode 22 :20-23, Psaume 146 :7-9, Esaïe 3 : 13-26, tout le livre d’Amos, etc.). Il a entendu les cris des Israélites qui ployaient sous le joug de l’oppression en Egypte (Exode 3 :7-10). Même quand ces derniers péchaient et tombaient sous le coup du jugement divin, chaque fois qu’ils criaient  à lui et se repentaient sincèrement, Dieu les délivrait des mains de leurs oppresseurs (voir tout le livre des Juges).  Il est écrit dans Psaume 50 :14-15: “Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces, et accomplis tes vœux envers le Très Haut. Et invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras (La Bible Segond) .”  C’est Dieu qui brisa les chaînes de Paul et Silas et ébranlé les murs de la prison où ils étaient injustement enfermés ? (Actes 16). C’est encore lui qui a dit dans Philippiens 4 :6-7 : “Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. Alors la paix de Dieu, qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera votre cœur et votre pensée sous la protection de Jésus-Christ (La Bible du Semeur).”

Quelles que soient les circonstances de la vie ou les oppressions physiques, morales, psychologiques, sociales, politiques, économiques, ou spirituelles,  il est bon de savoir que le Dieu qui a libéré les victimes de l’oppression égyptienne est le même. Il y a de l’espoir pour quiconque implore son secours avec humilité et sincérité de cœur.

 

© Copyright  by Moussa Bongoyok, 2014

RESPECT MUTUEL

“Mdu o mrasa nguo ya kawi” Kiuru Proverb (Dialect of Chagga language, Tanzania)

“Le prochain est un second vêtement” (Proverbe kiuru)

“A neighbor is a second cloth” Kiuru Proverb

 

Signification: Nous devons nous respecter les uns les autres.

 

Source: Father Michael Mushi, A.J

http://www.afriprov.org/index.php/bibliography/384-endangered-african-proverbs-collections-chagga-tanzania-sayings-.html

 

Parallélisme biblique :

Un vêtement sert essentiellement à couvrir la nudité et à protéger le corps de celui ou de celle qui le porte. Ceci est une clé herméneutique importante dans la compréhension  du proverbe susmentionné. Il est alors aisé d’appréhender la profondeur du symbolisme qui constitue l’épine dorsale  de cette parole de sagesse. Le prochain, perçu comme un vêtement, est du coup une personne qui nous rend d’énormes services car elle nous est fort utile pour couvrir notre nudité. Bien entendu, la nudité dont il est question ici est avant tout une nudité morale. Vu sous cet angle, le bon prochain couvre les erreurs, pardonne les fautes et les péchés, n’expose pas au grand public les défauts des autres, et cherche à régler les problèmes aussi discrètement que possible.

Un vêtement joue aussi un rôle esthétique. Il apporte un plus dans l’apparence physique d’une personne et ne saurait être négligé dans la beauté. De même, un prochain digne de ce nom peut projeter une belle image de ses semblables, renforcer leur honneur, les rendre beaucoup plus agréables aux yeux de autres.

Dans les deux cas, le bon prochain contribue à lever haut l’étendard de la respectabilité des hommes et des femmes qui l’entourent. C’est justement ce que la Bible enseigne quand elle nous recommande de nous respecter les uns les autres : « Quant à l’affection fraternelle, soyez pleins de tendresse les uns pour les autres. Soyez les premiers à honorer les autres.” (La Nouvelle Bible Second). La Bible T.O.B. semble offrir une meilleure traduction de ce verset: « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres. Honorez-vous, respectezvous réciproquement.”  

Dieu veut que nous nous respections mutuellement. Joseph l’a bien compris quand, après avoir constaté que Marie était enceinte, il a opté pour la solution d’une rupture secrète (Mt. 1 :19). Il aurait pu provoquer un scandale public. Les gens lui auraient donné raison, mais il s’est gardé de le faire. Combien de chrétiens, même évangéliques, ont une telle noblesse d’esprit de nos jours ?

C’est aussi le même esprit qui a animé le bon samaritain de la Parabole du Seigneur dans Luc 10 :25-37.  Il aurait pu profiter du climat d’inimitié entre les Juifs et les Samaritains pour assommer son prochain grièvement blessé, sans défense, dénudé, et livré à la honte publique. Contre toute attente, c’est lui (et non ses compatriotes qui de surcroit étaient religieux) qui s’est occupé du Juif agressé par des brigands. En agissant de la sorte, il a été, pour emprunter les termes du proverbe kiuru, « un second vêtement » pour son prochain. Si seulement nous pouvions agir de même dans toutes nos relations humaines ! Le monde aurait un visage différent. Car, comme l’a si bien écrit Vagner Fernandes LOBOSCO, « Le respect, c’est comme les sourires : ça ne coute rien et tout le monde aime ça. » On pourrait aussi dire : Le respect c’est comme les sourires : ça se propage facilement et ça fait du bien à tout le monde. Allons donc et soyons les premiers à respecter nos prochains, à couvrir leur nudité morale, et à faire briller leur respectabilité, par amour sincère pour eux et pour la gloire de Dieu.

 

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2012

PIEGES DE l’APPARENCE

Rama ba mutua ba. (Proverbe hausa)

Being thin is not dying. (Hausa proverb)

Maigrir n’est pas mourir. (Proverbe hausa)

Source : Merrick, Georges Charleton Hausa Proverbs (London : Kegan Paul, Trench, Trubner and Co, 1905)

Signification : L’apparence est trompeuse.

Parallélisme biblique

Les Hausa, comme de nombreux groupes ethniques africains, ne voient généralement pas d’un bon œil la maigreur. Malgré l’influence occidentale qui se fait de plus en plus sentir avec pour corollaire  la projection de la maigreur dans le royaume de l’élégance et de la beauté, le concept traditionnel de la rondeur (vue sous un angle plutôt positif) a la peau dure. Ainsi, quand on maigrit il n’est pas rare de se faire interpeller par des parents ou des amis qui posent très souvent la question suivante : « Pourquoi as-tu maigri ? ». Derrière cette question ce cachent toute une série d’interrogations dont celles -ci: As-tu des soucis ?  As-tu de la peine à te nourrir ? As-tu des ennuis dans ton foyer ou dans ton lieu de travail ? Es-tu malade ? As-tu le SIDA ?

Les pensées s’envolent alors très facilement vers des conclusions négatives, défaitistes, alarmistes.  Or, c’est justement ce que le proverbe hausa déconseille car, comme le dit si bien un adage, l’apparence est trompeuse. La maigreur n’est pas forcément mauvaise.

Dans la vie, il est facile de se laisser influencer positivement ou négativement par l’apparence. C’est ainsi que, le prophète Samuel a été dérouté par l’apparence physique des frères de David au point où il fallu que le Seigneur intervienne pour le guider vers celui qu’il a choisi pour l’onction royale (1 Samuel 16 :1-13). En effet, le regard de Dieu transcende les apparences.

Un jugement basé sur l’apparence peut entrainer des conséquences plus dramatiques. De nombreuses circonstances peuvent nous amener à soupçonner le mal là où il ne trouve pas ou à prêter aux autres des intentions. Un exemple frappant est celui du mauvais traitement de la délégation que le roi David dépêcha auprès du roi Hanun alors qu’elle était porteuse d’un message de consolation on ne peut plus sincère (2 Samuel 10 :1-19). Les chefs des fils d’Ammon induirent le roi Hanun en erreur et déclenchèrent une guerre malheureuse alors que le soupçon d’espionnage était dénué de tout fondement.

Afin d’éviter de tomber dans les mêmes pièges, il est sage de ne pas se fier à l’apparence et de prendre du recul par rapport aux premières impressions. En toute circonstance, sachons  implorer la direction divine qui sonde les profondeurs que nos sens humains ne sauraient explorer. Examinons  minutieusement chaque cas qui se présente et tirons les conclusions qui s’imposent.    

© Copyright, Moussa Bongoyok, 2012.

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