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COURAGE, DIEU EST VIVANT!

“Zhiklè a zhè.” (N’gèlègèdma mafahai)

“Dieu existe.” (Proverbe Mafa)

“God exists” (Mafa proverb)

Signification : Puisque Dieu vit, il y a toujours de l’espoir. Laissons la foi en Dieu transcender nos découragements.

 

Commentaire à la lumière de la Bible

La vie est comme l’alternance des saisons en zone sahélienne. Les saisons sèches – en d’autres termes les temps durs de la condition humaine – semblent être plus longues que les saisons pluvieuses (les beaux jours, les moments de joie et de bonheur) et même ces dernières ont leurs orages existentielles déviatrices, leurs coups de tonnerres sociaux, leurs inondations morales, et leurs glissements de terrain relationnels qui prennent la forme de déceptions, d’interruptions, de faux jugements, d’injustices, pour ne citer que cela. Mais, le plus grand danger est le découragement qui a cette manie de forcer la voie dans toutes les saisons de la vie, souvent au moment le plus inattendu. Le découragement est champion du déguisement. Il prend parfois des formes assez subtiles mais toujours dangereuses. Il arrive souvent qu’un petit mot, même de la bouche de ceux qui sont sensés être nos amis ou nos proches, vienne dégonfler le gros ballon de joie que nous ressentons, et ce, au moment le plus inattendu. Et quand cela arrive, le désespoir s’installe presque immédiatement sur le trône d’une vie qui semble alors perdre totalement sa fondation. C’est en de tels moments que les Mafa disent : « Zhiklè a zhè. » Ce proverbe a au moins deux sens. Quand ces paroles de sagesse sont adressées à celui ou celle qui est à l’origine des circonstances adverses ou des désagréments que l’on subit, elles veulent dire : Dieu me vengera. Quand elles sont adressées à la victime par des parents, amis ou sympathisants, elles traduisent l’idée selon laquelle tant que Dieu vit, il y a de l’espoir. Il ne faut pas de décourager, ni encore moins désespérer car Dieu vit et Il a la capacité de transformer nos malheurs en cris d’allégresse en son temps. C’est ce second sens qui s’applique mieux à l’adage susmentionné.

 Cela me fait penser aux paroles de Job qui disait : « Mais je sais que mon Rédempteur est vivant …» (Job 19 :25). Le Dieu Créateur et Tout Puissant, en qui nous avons mis notre confiance, est vivant. C’est lui qui a permis à David de reprendre courage et de sortir d’une situation si amère que ses propres amis voulaient mettre un terme à sa vie tellement ils étaient chagrinés par la perte des êtres qui leur sont chers (1 Samuel 30). C’est Dieu qui a réconforté le prophète Elie qui souhaitait mourir tant il était abattu par la menace de Jézabel alors même qu’il venait de remporter une victoire éclatante sur les faux prophètes de Baal (1 Rois 19 :1-4). Dieu a fait de même pour le prophète Jonas qui était déçu que l’Eternel pardonne aux ennemis d’Israël (Jonas 4). Dans le Nouveau Testament, Seigneur a encouragé Paul (Actes 23 :11) qui à son tour a exhorté les chrétiens à s’encourager mutuellement (1 Thessaloniciens 5 :11). L’auteur de l’épitre aux Hébreux abonda dans le même sens en Hébreux 3 :13 avec une emphase fort significative sur la fréquence de l’encouragement mutuel : «chaque jour ». Dieu seul sait que chaque jour et à chaque instant le découragement nous guette comme un fauve tapi dans l’ombre.

Qu’en est-il pour vous aujourd’hui ? Vous sentez-vous abattu(e), découragé(e), démotivé(e), au bord du désespoir et même au point de souhaiter la mort ou pire de vouloir porter atteinte à notre propre vie? Arrêtez-vous un instant. Détournez vos regards de vous-mêmes, de vos adversaires, et des circonstances adversaires, pour les fixer sur le Dieu vivant et tout Puissant qui peut créer un boulevard dans le désert et faire jaillir de l’eau dans des lieux arides (Esaïe 43 :16-25). Implorez son secours. N’est-pas lui qui a dit dans Psaume 50 :15 (le numéro du téléphone céleste) « Et invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai, et tu me glorifieras (Bible Louis Segond)» ? N’est-ce pas lui qui nous encourage à nous décharger sur lui de tous nos soucis et qui nous donne la ferme assurance qu’Il s’occupera de nous (1 Pierre 5 :7) ? Au lieu de céder au découragement, priez, de préférence avec des frères et sœurs engagés dans la foi. Le Seigneur est vivant ! Il peut et veut transformer vos larmes en cris d’allégresse. Dieu ne change pas (Exode 3 ; Nombres 23 :19 ; 1 Samuel 15 :29 ; Psaume 102 :26 ; Malachie 3 :6 ; 2 Timothée 2 :13 ; Hébreux 6 :17-18 [voir aussi 13 :8] et Jacques 1 :17). Ce qu’il a fait par le passé envers ceux et celles qui croient en Lui, Il peut et veut encore le faire aujourd’hui pour vous tel(le) que vous êtes. Ayez la sagesse de vous appuyer sur Lui au lieu de laisser le découragement vous détourner de la seule source d’espoir et de changement positif dans notre vie : Dieu. Courage  ma sœur! Courage mon frère !

© Copyright by Moussa Bongoyok, 2014.

DIEU EST LE DEFENSEUR DES OPPRIMES

“Dua la kuku halimpati mwewe”

“A chicken’s prayer doesn’t affect a hawk”

“La prière d’un poulet n’affecte pas un faucon”

(proverbe Swahili, Kenya)

 

Signification: “Ce dicton est normalement utilisé pour se référer à l’impuissance des opprimés face à leurs oppresseurs. Si les prières des victimes avaient un effet quelconque sur leurs agresseurs, alors certainement l’oppression finirait. Mais cela ne semble pas être le cas.”

 

Sourcehttp://www.glcom.com/hassan/kanga.html (proverbes recueillis par Hassan O. Ali)

 

Parallélisme biblique

Quoique je sois né en ville, j’ai passé une bonne partie de mon enfance en campagne. Je garde de très bons souvenirs de la simplicité et de la beauté de la vie en zone rurale. Mais, si la vie au village était généralement belle, elle était cependant loin d’être tapissée de pétales de roses. Un jour, à la fin des années 1970, alors que je savourais l’air pur et parfumé des hauteurs du village de Soulédé (Extrême-Nord, Cameroun), je me souviendrais toujours du traumatisme qui a déchiré mon cœur d’enfant lorsque pour la première fois un épervier est venu arracher brutalement un poussin qui était dans la cour de notre maison et juste à côté de moi. Ni les efforts de la mère poule, ni mes gesticulations, ni les cris stridents des voisins, n’ont pu sauver la malheureuse victime. C’était si brusque et si violent que cela est resté gravé dans mon esprit.

C’est donc  avec beaucoup d’intérêt que j’examine ce proverbe swahili du Kenya. En effet, un poussin est sans défense face au poids, à l’agilité, à la rapidité, et aux puissantes serres du faucon. Sa tentative de fuite et ses cris – qu’on peut assimiler à des prières dans le contexte de cet adage – ne peuvent apparemment rien changer. Bien entendu, l’image utilisée ici va au-delà de la vulnérabilité des animaux de la basse-cour pour pénétrer dans la profondeur des réalités existentielles. L’histoire de l’humanité est  jalonnée d’oppression tantôt brutale, tantôt  habilement déguisée mais non moins dévastatrice. Face aux individus, aux multinationales ou aux grandes puissances de ce monde, les plus faibles semblent être abandonnés à leur triste sort tels des poussins solidement retenus par les serres d’un faucon. Parfois, pour emprunter les termes d’Alfred de Vigny dans Les destinées et plus précisément dans son poème intitulé « Le mont des oliviers », nos prières semblent être vaines car l’on a l’impression que « le ciel reste noir, et Dieu ne répond pas».

Pourtant la réalité spirituelle est loin du tableau alarmiste qui nous est peint ici. La Bible dit que Dieu est le père des orphelins, le défenseur des  veuves (Psaume 68 :5). Il rend justice aux opprimés, aux étrangers, aux pauvres et aux faibles (Exode 22 :20-23, Psaume 146 :7-9, Esaïe 3 : 13-26, tout le livre d’Amos, etc.). Il a entendu les cris des Israélites qui ployaient sous le joug de l’oppression en Egypte (Exode 3 :7-10). Même quand ces derniers péchaient et tombaient sous le coup du jugement divin, chaque fois qu’ils criaient  à lui et se repentaient sincèrement, Dieu les délivrait des mains de leurs oppresseurs (voir tout le livre des Juges).  Il est écrit dans Psaume 50 :14-15: “Offre pour sacrifice à Dieu des actions de grâces, et accomplis tes vœux envers le Très Haut. Et invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai, et tu me glorifieras (La Bible Segond) .”  C’est Dieu qui brisa les chaînes de Paul et Silas et ébranlé les murs de la prison où ils étaient injustement enfermés ? (Actes 16). C’est encore lui qui a dit dans Philippiens 4 :6-7 : “Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. Alors la paix de Dieu, qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera votre cœur et votre pensée sous la protection de Jésus-Christ (La Bible du Semeur).”

Quelles que soient les circonstances de la vie ou les oppressions physiques, morales, psychologiques, sociales, politiques, économiques, ou spirituelles,  il est bon de savoir que le Dieu qui a libéré les victimes de l’oppression égyptienne est le même. Il y a de l’espoir pour quiconque implore son secours avec humilité et sincérité de cœur.

 

© Copyright  by Moussa Bongoyok, 2014

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