“Ta kǝda ndo ncèkelma di a gèd a midè.” (N’gèlègèdma mafahai)
“On tue le menteur avant le sorcier.” (Proverbe mafa)
« People kill the liar before the sorcerer. » (Mafa proverb)
Signification: Le mensonge peut avoir des conséquences plus désastreuses qu’on ne le pense.
Parallélisme biblique
Dans la culture Mafa, les membres de la société sont classés en deux groupes : les non sorciers et les sorciers. Celui ou celle qui n’est pas sorcier/sorcière (mblèzh) n’a aucun pouvoir surnaturel tandis que le sorcier ou la sorcière (midè) en a et se sert souvent de forces occultes pour faire du mal aux autres. Quoique cela ne soit pas toujours justifié et que tous ceux qu’on traite de sorciers ne le soient pas nécessairement, on les accuse souvent d’être à l’origine des échecs, des maladies, des épidémies, des catastrophes naturelles, des décès et de bien d’autres maux dans la société. On comprend pourquoi les sorciers sont redoutés et haïs. Ils sont manifestement sous l’influence de Satan et des puissances ténébreuses.
Mais, curieusement, notre proverbe affirme qu’on tue le menteur avant le sorcier. A priori, on pourrait rapidement expliquer cela par le fait qu’il est plus facile de vérifier un mensonge qu’une accusation de sorcellerie. C’est vrai, mais le proverbe a un sens plus profond. Les Mafa veulent dire que, quoique la sorcellerie soit dangereuse, le mensonge l’est davantage. Il convient donc d’éviter de mentir.
Le mensonge se glisse facilement dans nos conversations. Parfois il parait aussi négligeable et inoffensif qu’un bébé panthère. Seulement, il peut rapidement grandir et devenir un monstre indomptable causant des ravages indescriptibles. Jouer avec le mensonge, c’est donc jouer avec le feu. On comprend alors pourquoi la Bible condamne le mensonge en de nombreux endroits. L’un des dix commandements stipule : « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. » (Exode 20 :16, La Bible du Semeur). Le Seigneur a en abomination le mensonge (Psaume 5 :7). Le texte de Proverbes 12 :22 abonde dans le même sens en précisant que «Les lèvres menteuses sont en horreur à l’Eternel, mais ceux qui sont véridiques lui font plaisir. » (La Bible du Semeur). Dieu est lumière et vérité. Le mensonge est donc contraire à sa nature. C’est plutôt Satan qui est le Père du mensonge (Jean 8 :44). Il est alors facile de comprendre pourquoi ceux qui aiment et pratiquent le mensonge ne seront pas dans son royaume : « Mais dehors les hommes ignobles, ceux qui pratiquent la magie, les débauchés, les meurtriers, ceux qui adorent des idoles et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge. » (Apocalypse 22 :15, La Bible du Semeur). Ne soyons donc pas du nombre de ceux qui qui prennent plaisir à mentir. Au contraire, écoutons la voix du Seigneur qui déclare : « C’est pourquoi, débarrassés du mensonge, que chacun de vous dise la vérité à son prochain. Ne sommes-nous pas membres les uns des autres? » (Ephésiens 4 :25, La Bible du Semeur). Nous retrouvons un message semblable dans la première épitre de Paul aux Colossiens où nous lisons : « Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous vous êtes dépouillés de l’homme que vous étiez autrefois avec tous ses agissements et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau. Celui-ci se renouvelle pour être l’image de son Créateur afin de parvenir à la pleine connaissance. » (Colossiens 3 :9-10, La Bible du Semeur). Nous avons tous failli d’une manière ou d’une autre. Que faire ? La Bible nous propose deux voies : repentance et renonciation.
La repentance s’impose d’abord. Il ne sert à rien de justifier un mensonge, car cela équivaudrait à s’enfoncer davantage dans la boue du péché. Il vaut mieux reconnaître humblement son péché et implorer le pardon des personnes offensées aussi bien que celui du Seigneur. En effet, « Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis. » (1 Jean 1 :8, La Bible du Semeur). Toutefois, ne perdons pas de vue qu’une confession sincère est suivie de réparation. Le cas de Zachée est éloquent (Luc 19 :1-10) et peut nous servir de source d’inspiration. Une confession. Dans certain cas, une simple confession peut être satisfaisante. Dans d’autres, une réparation en bonne et due forme s’impose pour restituer l’honneur des personnes faussement accusées et redresser ce qui peut l’être. Cela nécessite beaucoup d’humilité, de courage et de sagesse mais le résultat est souvent très honorable. Pour certains cas délicats, le conseil d’un serviteur de Dieu – qui craint Dieu et sait agir dans la discrétion – est vivement recommandé.
Ensuite vient la renonciation. Quand Jésus a pardonné à la femme surprise en flagrant délit d’adultère, il lui a dit : « Va, mais désormais, ne pèche plus» (Jean 8 :11). Le même conseil est valable après la confession du mensonge et l’obtention du pardon de Dieu et des personnes offensées. Concrètement, cela peut aller jusqu’à de profond changements dans le choix de ses amis intimes, des lieux qu’on fréquente, des causeries auxquelles l’on participe, etc. Il convient de fuir les personnes ou les situations qui poussent souvent à mentir et de passer plutôt le gros de temps avec des amis qui aiment Dieu et qui se livrent à des causeries saines.
Choisir de vivre dans la crainte de Dieu et de pratiquer la vérité (en public comme en privé) n’est pas forcément la décision la plus populaire dans un monde qui aime de moins en moins la vérité, mais c’est la voie de la sagesse. Le mensonge détruit tout sur son passage. Des individus, des familles, des églises locales, des communautés, voire des pays entiers ont été ruinés par le mensonge. Ne continuons pas à alimenter son feu destructeur en y jetant plus de bois de paroles mensongères. Renonçons à la vie de mensonge et marchons dans la vérité. Cela nous guérira, et fera du bien à nos familles, à nos églises, et à nos pays. Par-dessus-tout, la vérité honore notre Dieu. Daigne le Seigneur nous accorder la grâce et le courage de renoncer au mensonge sous toutes ses formes et le pourvoir de nous engager résolument sur la voie de la vérité selon la sagesse qu’il lui plaira de nous accorder tant au plan religieux, politique, économique, et social! Amen.
© Copyright, Mousa Bongyok, 2011.