VERTUS DE LA COMMUNICATION

«Ñakk déggôo amul ñakk waxtaan a am.» (Proverbe wolof)

«Le désaccord n’existe pas en tant que tel, c’est juste un manque de communication.» (Proverbe wolof)

“Disagreement does not exist as such; it is just lack of communication.” (Wolof Proverb).

Source: http://www.ialsnet.org/meetings/enriching/camara.pdf

Signification: Le désaccord est souvent dû à un manque de communication.

Parallélisme biblique

Les Wolof ont su résumer en quelques mots la source d’un problème qui déchire des groupes, des familles, des communautés religieuses, des organisations, des régions, des pays, et même des continents.  Ce proverbe devrait particulièrement intéresser les psychologues, les conseillers, les diplomates, les leaders politiques ou religieux, et les amis de la sagesse.

Quand la communication fait défaut, les préjugés s’installent et sont susceptibles de causer de gros dégâts.  Une bonne communication est à la fois un vaccin et un remède. La communication est un vaccin parce qu’elle permet de prévenir beaucoup de mésententes et de troubles. Elle est en même temps un bon remède parce qu’elle permet de ramener l’harmonie là où le désaccord a déversé son venin. L’écrivain malien Massa Makan Diabaté a exprimé cela avec beaucoup d’éloquence dans son œuvre Le coiffeur de Kouta où l’on peut lire : « On ne peut arriver à un accord qu’en discutant. La bonne parole a le mérite de mettre fin à la mésentente et de tracer le chemin qui mène à l’amitié. »

La Bible renferme de nombreux récits qui illustrent ces propos. Nous allons nous attarder brièvement sur trois récits qui ont attiré notre attention. Le premier récit se trouve dans Lévitique 10. Ce chapitre relate l’histoire de la mort tragique de Nadab et Abihou, deux fils d’Aaron qui sont morts pour avoir apporté devant l’Eternel du feu étranger violant ainsi une interdiction formelle du Seigneur. Pendant le deuil, Aaron était soumis à certaines restrictions. Dans ce contexte, il s’abstint de manger les morceaux du bouc sacrifié qui lui revenaient. La viande fut plutôt brûlé par ses deux autres fils (Eléazar et Itamar), ce qui irrita Moise. Face à ce désaccord Aaron  a eu la sagesse de communiquer. Il s’adressa à Moise en ces termes : « Voici, aujourd’hui même ils ont offert leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l’Eternel et, cependant, il m’est arrivé ce que tu sais! Si j’avais en un jour comme aujourd’hui mangé la viande du sacrifice pour le péché, l’Eternel l’aurait-il approuvé? » (Lévitique 10 :19, La Bible du Semeur). Cette communication mit fin au conflit car le verset suivant (v.20) dit que Moise trouva la réponse d’Aaron satisfaisante.

Le second récit se trouve dans Josué 22:10-34 où il est question de  l’érection d’un autel près du Jourdain par les tribus de Ruben, Gad, et la demi-tribu de Manassé. Cet acte a failli conduire à une guerre lourde de conséquences. Heureusement, les leaders d’Israël ont eu la belle idée de dépêcher une délégation auprès des tribus susmentionnées avant les combats. La communication qu’il y a eu entre les deux parties s’est avérée salutaire et la guerre a été évitée de justesse.

Le troisième récit se trouve dans Actes 19. Un bijoutier véreux, nommé Démétrius, répandit des propos toxiques au sujet de l’apôtre Paul et provoqua une grande émeute. L’agitation se répandit dans la ville d’Ephèse comme une trainée de poudre à telle enseigne qu’une grande foule s’assembla et se mit à crier dans la plus grande confusion car la Bible rapporte que « Les gens hurlaient, mais personne ne criait la même chose, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils étaient venus. » (v. 32b, La Bible du Semeur). Voilà un cas typique de ce que le manque de communication ou une mauvaise communication est capable de produire dans la masse populaire. Heureusement, le Secrétaire de la ville était un excellent communicateur. Son discours (vv. 35-40) fut sage, clair, et convaincant. La foule se dispersa.

Dans les trois cas, la communication a joué un rôle clé dans la solution. Le proverbe wolof mérite donc notre attention. Communiquons quand nous ne sommes pas sûrs d’avoir compris pourquoi notre prochain se comporte de telle ou telle manière. Communiquons quand les préjugés sèment la confusion dans nos esprits et dans nos relations. La communication est essentielle pour la préservation de bonnes relations humaines surtout quand elle est faite au bon moment et avec discernement. Seulement, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a un temps pour se taire et un temps pour parler. En outre, le tout n’est pas de communiquer. Il est important de choisir les termes appropriés, d’utiliser le timbre de la voix qui convient, de le faire à un temps convenable, et de choisir le meilleur endroit pour la communication.  Sachons communiquer de manière à prévenir les conflits, à dissiper les zones d’ombre, et à ramener la paix et la réconciliation là où le manque de communication a fait des ravages.

© Copyright, Moussa Bongoyok, 2010.

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