« Ta kudi mam bai, ka kudi mam Haigama. » n’gélègèdma mafahai.
« Quand on pleure la mère du roi, toi tu pleures la mère de Haigama. » (Proverbe mafa)
« When people mourn the king’s mother, you mourn Haigama’s mother.”(Mafa Proverb)
Signification: Quand on parle des choses sérieuses, il ne faut pas mentionner des choses moins importantes.
Parallélisme biblique
Les Mafa ont emprunté quelques mots aux peuples voisins. « Haigama » est l’un de ces mots. De nos jours, il est même devenu un nom propre. En réalité, c’est un titre qui remonte au royaume Kanem-Bornou. Dans le Kanem-Bornou, et plus tard dans les royaumes Fulbe, le Kaigama (que les Mafa appellent Haigama) était le commandant en Chef de l’armée. Il occupait donc un rang très honorable dans le royaume. Seulement, il était lui-même soumis au roi. Voilà pourquoi, son autorité s’effaçait devant celle du roi. On comprend alors pourquoi le proverbe affirme que quand c’est le temps de pleurer la mère du roi, il n’est pas normal de pleurer plutôt la mère du Kaigama. En d’autres termes il faut d’abord pleurer la mère du roi ; la mère du Kaigama sera pleurée plus tard.
La leçon de sagesse qui se dégage de ce proverbe est qu’il faut faire toute chose en son temps et savoir user de son bon sens pour accorder la priorité aux choses plus importantes. C’est ce que la Bible enseigne en plusieurs endroits.
L’Ecclésiaste a souligné l’importance de faire chaque chose en son temps :
« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux: un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements ; un temps pour chercher, et un temps pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter; un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler; un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. » (Ecclésiastes 3:1-8, La Bible du Semeur).
Il n’est pas suffisant de savoir qu’il y a un temps pour tout. Il faut aussi savoir établir les priorités. Dans ce domaine, les paroles du Christ en Matthieu 6 :33 sont pleines de sagesse : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (La Bible du Semeur). Avant de nous préoccuper des biens éphémères de ce monde, nous devons d’abord penser aux intérêts à la gloire de notre Créateur. Jeanne d’Arc avait certainement été inspirée par ces paroles du Christ, elle qui avait pour devise « Messire Dieu, premier servi.» Si tous les chrétiens du monde recherchaient premièrement le royaume de Dieu et sa justice, le monde aurait un visage différent, l’Eglise aussi.
Daigne le Seigneur nous accorder la sagesse de faire chaque chose en son temps et de donner à Dieu la priorité dans tous les domaines de notre vie!
© Copyright, Moussa Bongoyok, 2010.